Baromètre international du réseau « éducation et solidarité » : des personnels malheureux en France ?
Le rapport complet du Réseau Education Solidarité est à retrouver dans ce lien.
La France cumule les indicateurs négatifs. Salaires, formation continue, reconversion, accompagnement, santé psychologique, violence, charge de travail, stress : les enseignant·es français·es sont dans le rouge pour tous les objets de l’étude.
Les enseignant·es français·es, par exemple, sont les moins bien informé·es des décisions importantes qui les concernent. Ce qui pourrait refléter une réalité nationale où la communication médiatique passe souvent avant l’anticipation et la réflexion avec celles et ceux qui doivent appliquer.
2/3 des enseignant·es sondé·es ont été témoins de violences cette année de violences dans leur cadre professionnel.
Contrairement aux idées reçues, les enseignant·es français·es ont un ressenti plutôt négatif de leur équilibre vie pro / vie perso comparé à leurs collègues d’autres pays.
Le baromètre international pointe notamment un enjeu peu présent au quotidien dans les politiques ministérielles, la santé mentale des personnels, alors que le bien-être psychologique des enseignant·es est un sujet majeur des systèmes éducatifs qui fonctionnent bien. Les enseignant·es français·es ont le cafard, c’est ce que démontre le graphique ci-dessous.
Le baromètre international s’intéresse aux conséquences de la pandémie sur les systèmes éducatifs. Un extrait de cette étude, par exemple, revient sur le stress ressenti par les collègues face à la prise en charge des élèves pendant la dernière année scolaire, et les enseignant·es français·es ont été plus stressé·es que tous les autres pays étudiés:
« La part des enseignant·e·s jugeant leur travail assez ou très stressant depuis le début de l’année scolaire varie largement : 39% en Gambie (13% « très stressant »), 49% au Mexique (12% « très stressant »), 62% au Maroc (22% « très stressant »), 67% en Belgique (26% « très stressant »), 70% au Québec (27% « très stressant ») et 81% en France (36% « très stressant »). »
Le rapport s’intéresse aussi aux différentes composantes du vécu quotidien des acteurs de l’Éducation, et à des enjeux plus sociétaux sur la vision qu’ont les personnels de la considération que la société, voire le pouvoir politique a pour eux. Clairement, en France, ce ressenti n’est pas bon et pose question, notamment dans la perspective de l’élection présidentielle qui s’approche.
Des pistes d’amélioration sont aussi ébauchées en conclusion de l’enquête. Pour l’UNSA Éducation, les comparaisons internationales ne peuvent pas être utilisées à géométrie variable: les faiblesses de notre système éducatif doivent aussi pouvoir être prises en compte pour être corrigées. C’est une priorité pour l’UNSA Éducation qui continue à se battre pour des personnels reconnu·es et respecté·es.
Une vidéo pour comprendre le baromètre international du réseau éducation solidarité dans ce lien.