100 débats…

Ce billet est le centième. En bientôt deux ans, Des mots d’Éduc. auront évoqué de nombreux thèmes éducatifs qui tous –ou presque- prêtent à discussion, à polémique, à controverse.

Ce billet est le centième. En bientôt deux ans, Des mots d’Éduc. auront évoqué de nombreux thèmes éducatifs qui tous –ou presque- prêtent à discussion, à polémique, à controverse.

Or ce rendez-vous hebdomadaire n’est né qu’après la publication de la loi de refondation de l’École qui elle-même avait été précédée de plus d’un an d’échanges, de confrontation, de concertation.

Et dire que certains se plaignent que les réformes se fassent sans débat…

Rien n’est moins vrai, en tous cas pour les récentes transformations éducatives… Il est vrai qu’il fut un temps où, pour imposer la semaine de quatre jours ou la méthode syllabique comme seul enseignement de la lecture, une décision ministérielle unilatérale suffisait.

Que les questions éducatives fassent réagir et suscitent de l’intérêt – nous l’avons déjà dit- est plutôt une bonne chose, tant elles nous concernent tous.

Qu’elles ne permettent jamais d’accord ou de compromis acceptables est moins positif, surtout lorsqu’elles sont instrumentalisées, objets de surenchère et de désinformation.

Mais qu’elles soient sans cesse remise en cause de manière à bloquer toutes évolutions possibles devient catastrophique.
Comment mobiliser les professionnels de l’Éducation à davantage s’investir à faire réussir les enfants et les jeunes lorsqu’on leur rabâche en permanence que la réforme n’aura pas lieu ou qu’elle sera demain remplacée par une autre ?
Comment éduquer à la citoyenneté des enfants et des jeunes à qui l’on montre l’exemple d’adultes appelant au non-respect des lois ou à leur abrogation avant même qu’elles aient pu être mises en œuvre ?

Des rythmes éducatifs à la réforme du collège se sont ainsi deux conceptions de l’Éducation qui s’affrontent. L’une choisissant une approche globale et complémentaire de tous les apports éducatifs pour plus de justice et de réussite de chacun, l’autre optant pour l’élitisme, l’orientation précoce et un système à deux vitesses. Ne pas soutenir la première, c’est nécessairement faire progresser la seconde.

Or, la première est le cœur de la Refondation. Elle est le sens de la loi débattue et votée par la majorité des représentants du peuple.

Pour autant chacune de ses applications suscitent de nouvelles polémiques.

C’est certainement beaucoup de temps perdu alors que cette réforme actée est indispensable à mettre enfin en œuvre. Mais c’est aussi la preuve de l’intérêt et de la vitalité de notre débat démocratique.

Car, aujourd’hui, de manière publique, cette opposition se nourrit de plus de cent débats.

Veillons à ce que demain, la seconde conception, ne nous soit pas imposée, en douce et…-cette fois- sans débat.

 

Denis ADAM, le 27 mai 2015

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Ce billet est le centième. En bientôt deux ans, Des mots d’Éduc. auront évoqué de nombreux thèmes éducatifs qui tous –ou presque- prêtent à discussion, à polémique, à controverse.

Or ce rendez-vous hebdomadaire n’est né qu’après la publication de la loi de refondation de l’École qui elle-même avait été précédée de plus d’un an d’échanges, de confrontation, de concertation.

Et dire que certains se plaignent que les réformes se fassent sans débat…

Rien n’est moins vrai, en tous cas pour les récentes transformations éducatives… Il est vrai qu’il fut un temps où, pour imposer la semaine de quatre jours ou la méthode syllabique comme seul enseignement de la lecture, une décision ministérielle unilatérale suffisait.

Que les questions éducatives fassent réagir et suscitent de l’intérêt – nous l’avons déjà dit- est plutôt une bonne chose, tant elles nous concernent tous.

Qu’elles ne permettent jamais d’accord ou de compromis acceptables est moins positif, surtout lorsqu’elles sont instrumentalisées, objets de surenchère et de désinformation.

Mais qu’elles soient sans cesse remise en cause de manière à bloquer toutes évolutions possibles devient catastrophique.
Comment mobiliser les professionnels de l’Éducation à davantage s’investir à faire réussir les enfants et les jeunes lorsqu’on leur rabâche en permanence que la réforme n’aura pas lieu ou qu’elle sera demain remplacée par une autre ?
Comment éduquer à la citoyenneté des enfants et des jeunes à qui l’on montre l’exemple d’adultes appelant au non-respect des lois ou à leur abrogation avant même qu’elles aient pu être mises en œuvre ?

Des rythmes éducatifs à la réforme du collège se sont ainsi deux conceptions de l’Éducation qui s’affrontent. L’une choisissant une approche globale et complémentaire de tous les apports éducatifs pour plus de justice et de réussite de chacun, l’autre optant pour l’élitisme, l’orientation précoce et un système à deux vitesses. Ne pas soutenir la première, c’est nécessairement faire progresser la seconde.

Or, la première est le cœur de la Refondation. Elle est le sens de la loi débattue et votée par la majorité des représentants du peuple.

Pour autant chacune de ses applications suscitent de nouvelles polémiques.

C’est certainement beaucoup de temps perdu alors que cette réforme actée est indispensable à mettre enfin en œuvre. Mais c’est aussi la preuve de l’intérêt et de la vitalité de notre débat démocratique.

Car, aujourd’hui, de manière publique, cette opposition se nourrit de plus de cent débats.

Veillons à ce que demain, la seconde conception, ne nous soit pas imposée, en douce et…-cette fois- sans débat.

 

Denis ADAM, le 27 mai 2015