1. Des origines à la Libération

Né dans la clandestinité au début du XXe siècle (les fonctionnaires sont exclus du droit syndical), le syndicalisme dans l'éducation se développe après la guerre de 1914-1918 avec, notamment, la transformation en «Syndicat national des instituteurs» de l'ancienne Fédération des amicales. La Fédération, créée sous l'appellation de Fédération générale de l'Enseignement (FGE) en 1929, est victime de la répression du régime de VIchy pendant l'Occupation et se reconstitue à la Libération.

Né dans la clandestinité au début du XXe siècle (les fonctionnaires sont exclus du droit syndical), le syndicalisme dans l’éducation se développe après la guerre de 1914-1918 avec, notamment, la transformation en «Syndicat national des instituteurs» de l’ancienne Fédération des amicales.

La Fédération, créée sous l’appellation de Fédération générale de l’Enseignement (FGE) en 1929, est victime de la répression du régime de VIchy pendant l’Occupation et se reconstitue à la Libération.

Dans l’enseignement, le syndicalisme est né dans l’illégalité puisque les fonctionnaires sont exclus de ce droit (ils le seront légalement jusqu’en 1946). Le mouvement syndical, balbutiant, minoritaire, réprimé se développe à partir de 1905 dans une orientation syndicaliste-révolutionnaire qui correspond à l’orientation de la CGT d’alors. La première revue syndicale est crée en 1910 : c’est l’École émancipée qui donnera, après 1945, son nom à une tendance de la FEN.

C’est la loi de 1901 sur les associations qui permet une organisation collective, massive, notamment chez les instituteurs. Dès les premières années du siècle, les dirigeants de la Fédération des amicales sont des syndicalistes. Louis Roussel et Émile Glay seront d’ailleurs les fondateurs et les premiers dirigeants du Syndicat national des instituteurs jusqu’en 1930.

En 1920 le Syndicat National des Instituteurs (SNI) — dont l’actuel Syndicat des enseignants (SE-UNSA) est à la fois l’héritier et le continuateur — se créé et adhère à la CGT (1925). C’est alors la CGT réformiste de Léon Jouhaux «deuxième période» (à ses débuts, il était anarcho-syndicaliste). La CGT avait été victime d’une première scission en 1921 avec la création de la CGTU (U comme unitaire) où s’étaient retrouvés militants communistes et syndicalistes révolutionnaires, ces derniers étant assez rapidement en conflit avec les premiers quand l’emprise du PC sur la CGTU se sera affirmée.

Le SNI regroupe 80 000 des 120 000 instituteurs. Le fait syndical, malgré la loi et les sanctions, est là. Le Syndicat est alors une force sociale qui compte et jouera un rôle dans l’émergence du Comité de vigilance antifasciste après les émeutes de 1934 et la signature des accords de Front populaire en 1936.

Le 23 décembre 1928 est créée au sein de la CGT la Fédération Générale de l’Enseignement (FGE) qui regroupe progressivement les personnels enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur, ainsi que des personnels qu’on nommerait aujourd’hui «administratifs et techniques». Au sein de la FGE, le poids des instituteurs est écrasant mais, dans une période où les enseignements fonctionnent encore comme des «ordres» parallèles (le primaire avec l’enseignement primaire supérieur; le secondaire avec les classes élémentaires des lycées ; l’enseignement technique avec sa direction ministérielle et son inspection générale autonomes; l’enseignement supérieur comme la réunion des grandes facultés), la FGE fonctionne au mieux comme un cartel.

En 1935, la CGT est réunifiée au congrès de Toulouse (la CGT est toujours la CGT réformiste de Léon Jouhaux même si, alors, des militants communistes, minoritaires, siègent au Bureau confédéral). L’unité ne résistera pas à la guerre et au pacte germano-soviétique.

Quand arrive la débâcle de 1940, le SNI et la FGE sont immédiatement l’objet de la répression du Gouvernement de Vichy : leur dissolution est immédiate tandis que des mesures significatives sont prises : suppression des écoles normales d’instituteurs («foyers laïques»), suppression de la gratuité de l’enseignement secondaire public (instituée par Jean Zay, ministre de l’Éducation du Front populaire), instauration d’aides financières à l’enseignement privé catholique.

Le Syndicat national des instituteurs se reconstitue dans la clandestinité malgré quelques défections. Deux secrétaires généraux du SNI clandestin, Georges Lapierre (emblématique directeur de la revue l’École libératrice) et Joseph Rollo seront arrêtés et mourront en 1945 en déportation. En 1944, la section parisienne du SNI se reconstitue officiellement dans les combats de la Libération de Paris et les syndicalistes fonctionnaires reprennent les armes à la main les locaux d’avant-guerre, rue de Solferino, confisqués par Vichy, récupérés par le «commissariat général à l’information» et occupés par des miliciens.

Les Syndicats nationaux puis la Fédération générale de l’Enseignement se reconstituent: la Fédération est alors confiée à Adrien Lavergne, militant parisien d’avant-guerre, responsable clandestin de la Fédération et résistant.

(Revenir à la rubrique «Un peu d’histoire».)

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Né dans la clandestinité au début du XXe siècle (les fonctionnaires sont exclus du droit syndical), le syndicalisme dans l’éducation se développe après la guerre de 1914-1918 avec, notamment, la transformation en «Syndicat national des instituteurs» de l’ancienne Fédération des amicales.

La Fédération, créée sous l’appellation de Fédération générale de l’Enseignement (FGE) en 1929, est victime de la répression du régime de VIchy pendant l’Occupation et se reconstitue à la Libération.

Dans l’enseignement, le syndicalisme est né dans l’illégalité puisque les fonctionnaires sont exclus de ce droit (ils le seront légalement jusqu’en 1946). Le mouvement syndical, balbutiant, minoritaire, réprimé se développe à partir de 1905 dans une orientation syndicaliste-révolutionnaire qui correspond à l’orientation de la CGT d’alors. La première revue syndicale est crée en 1910 : c’est l’École émancipée qui donnera, après 1945, son nom à une tendance de la FEN.

C’est la loi de 1901 sur les associations qui permet une organisation collective, massive, notamment chez les instituteurs. Dès les premières années du siècle, les dirigeants de la Fédération des amicales sont des syndicalistes. Louis Roussel et Émile Glay seront d’ailleurs les fondateurs et les premiers dirigeants du Syndicat national des instituteurs jusqu’en 1930.

En 1920 le Syndicat National des Instituteurs (SNI) — dont l’actuel Syndicat des enseignants (SE-UNSA) est à la fois l’héritier et le continuateur — se créé et adhère à la CGT (1925). C’est alors la CGT réformiste de Léon Jouhaux «deuxième période» (à ses débuts, il était anarcho-syndicaliste). La CGT avait été victime d’une première scission en 1921 avec la création de la CGTU (U comme unitaire) où s’étaient retrouvés militants communistes et syndicalistes révolutionnaires, ces derniers étant assez rapidement en conflit avec les premiers quand l’emprise du PC sur la CGTU se sera affirmée.

Le SNI regroupe 80 000 des 120 000 instituteurs. Le fait syndical, malgré la loi et les sanctions, est là. Le Syndicat est alors une force sociale qui compte et jouera un rôle dans l’émergence du Comité de vigilance antifasciste après les émeutes de 1934 et la signature des accords de Front populaire en 1936.

Le 23 décembre 1928 est créée au sein de la CGT la Fédération Générale de l’Enseignement (FGE) qui regroupe progressivement les personnels enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur, ainsi que des personnels qu’on nommerait aujourd’hui «administratifs et techniques». Au sein de la FGE, le poids des instituteurs est écrasant mais, dans une période où les enseignements fonctionnent encore comme des «ordres» parallèles (le primaire avec l’enseignement primaire supérieur; le secondaire avec les classes élémentaires des lycées ; l’enseignement technique avec sa direction ministérielle et son inspection générale autonomes; l’enseignement supérieur comme la réunion des grandes facultés), la FGE fonctionne au mieux comme un cartel.

En 1935, la CGT est réunifiée au congrès de Toulouse (la CGT est toujours la CGT réformiste de Léon Jouhaux même si, alors, des militants communistes, minoritaires, siègent au Bureau confédéral). L’unité ne résistera pas à la guerre et au pacte germano-soviétique.

Quand arrive la débâcle de 1940, le SNI et la FGE sont immédiatement l’objet de la répression du Gouvernement de Vichy : leur dissolution est immédiate tandis que des mesures significatives sont prises : suppression des écoles normales d’instituteurs («foyers laïques»), suppression de la gratuité de l’enseignement secondaire public (instituée par Jean Zay, ministre de l’Éducation du Front populaire), instauration d’aides financières à l’enseignement privé catholique.

Le Syndicat national des instituteurs se reconstitue dans la clandestinité malgré quelques défections. Deux secrétaires généraux du SNI clandestin, Georges Lapierre (emblématique directeur de la revue l’École libératrice) et Joseph Rollo seront arrêtés et mourront en 1945 en déportation. En 1944, la section parisienne du SNI se reconstitue officiellement dans les combats de la Libération de Paris et les syndicalistes fonctionnaires reprennent les armes à la main les locaux d’avant-guerre, rue de Solferino, confisqués par Vichy, récupérés par le «commissariat général à l’information» et occupés par des miliciens.

Les Syndicats nationaux puis la Fédération générale de l’Enseignement se reconstituent: la Fédération est alors confiée à Adrien Lavergne, militant parisien d’avant-guerre, responsable clandestin de la Fédération et résistant.

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