Le 28 avril 2020, le Premier Ministre a dévoilé la stratégie du gouvernement sur la sortie du confinement. Point majeur et très attendu, le plan de réouverture des écoles a été annoncé. Sur la base du volontariat, les écoles maternelles et primaires rouvriraient à compter du 11 mai, suivies des collèges le 18 mai pour les classes de 6ème et 5ème dans les départements en « vert » et la situation serait analysée fin mai pour les lycées. Les différentes expressions de Jean-Michel Blanquer ne suffisent pas à lever les inquiétudes.
Pour l’UNSA Éducation, ces conditions rendent impossible une reprise sereine le 11 mai.
Il est urgent d’entrer dans le vif du sujet !
C’est avec une grande exigence que nous examinerons le protocole sanitaire, que le Ministre vient d’annoncer pour le 2 mai. Nous continuons d’exiger que le retour des élèves et des personnels soit progressif, partiel et surtout qu’il n’ait lieu que si les conditions sanitaires clairement définies seront garanties. Au-delà de la consigne d’un nombre de 15 élèves maximum par classe, qui déjà se heurte au principe de réalité des locaux, de nombreuses questions restent sans réponses : les conditions de la restauration, des transports scolaires, de l’accueil et la gestion des flux des élèves. L’articulation avec les collectivités territoriales sera essentielle et l’organisation adéquate demande du temps.
Par ailleurs, les écoles maternelles et primaires restent le point noir. C’est l’incompréhension et la colère qui dominent. En annonçant une réouverture dès le 11 mai pour l’ensemble des niveaux, le Premier ministre a accentué une tension déjà forte. Depuis, le ministre de l’Éducation nationale a déclaré que le 11 mai serait une pré-rentrée et que toutes les classes ne reprendraient pas en même temps en fonction des organisations décidées localement. L’urgence et la pression mises sur les écoles en particulier pour les directeurs.trices et inspecteurs.trices est inacceptable.
Enfin, clarifier les objectifs pour faire baisser la pression est une nécessité.
En promettant une individualisation du parcours de l’élève annoncée à chaque famille, en maintenant l’épreuve de français du bac, en annonçant 4 formes différentes de situation éducative pour les élèves, les ambitions du Ministère mettent à nouveau une forte pression sur les équipes éducatives. Quel que soit le niveau, les objectifs de cette reprise doivent être clarifiés et surtout réalistes. Rouvrir à tout prix et à marche forcée pourrait venir dégrader la continuité pédagogique mise en place. Si la volonté est d’organiser un accueil pour favoriser la reprise économique, cela doit être assumé et organisé en s’appuyant sur les personnels volontaires.
Le moment est particulièrement difficile pour chacune et chacun, et les conséquences sociales pourraient être fortes. Nous devons porter une attention particulière aux élèves les plus fragiles. Cette période a rendu encore plus visibles les inégalités scolaires, sociales, territoriales et nous devons y faire face.
Il faudra organiser la rentrée de septembre en se donnant les moyens de répondre aux enjeux soulevés ou révélés par cette crise exceptionnelle. Dans ce moment inédit, il nous faudra réinventer ensemble des réponses aux inégalités scolaires.
L’UNSA Éducation a porté de nouveau ces exigences auprès du ministre.
Parce qu’il faut prendre en compte l’ensemble des personnels dans cette crise et le respect de règles sanitaires protectrices.
Parce que pour réussir cette réouverture, il faut laisser du temps aux équipes, il faut de la clarté et de la confiance, aussi bien pour les écoles que pour les collèges et les lycées.