Radicalement Réformiste !
A commencer par notre ministre de l’Education Nationale qui depuis son arrivée a si bien assuré la continuité de l’Etat, qu’il assure également la continuité politique au sein de son ministère. Ces vieilles idées ne sont pas à la hauteur des défis posés à notre pays et à son Ecole. Pour l’UNSA-Education des Hauts de France, il nous faut dénoncer ce manque d’ambition, synonyme de conservatisme scolaire et social.
Car c’est sur le terrain que cette prise de conscience est la plus violente. Aujourd’hui, non seulement les personnels ne seront pas mieux estimés que sous le précédent quinquennat mais on enferme parfois en plus les personnels dans un dirigisme pédagogique. Les Professeurs des Ecoles et Inspecteurs furent particulièrement choqués par les instructions du ministre sur la dictée quotidienne par exemple. Par cette annonce, ce dernier a achevé d’ancrer son positionnement dans le camp du conservatisme.
Monsieur le Ministre, sans ambition, et en défendant le conservatisme scolaire et social, vous n’êtes pas à la hauteur de la tâche, ni pour l’Ecole, ni pour ses personnels.
Le deuxième exemple de cette insuffisance politique réside dans les premières annonces au sein d’un cycle de négociations salariales. Nous entendons toujours la même antienne libérale ajoutée à une promesse trahie (une de plus). Les premières discussions nous proposent « un socle » salarial qui ne concerne pas tous les personnels. Pour l’UNSA-Education des Hauts de France, c’est trahir les engagements présidentiels, et c’est insuffisant au vu de la situation sociale et économique des personnels (inflation à 5,2% dont 23% de hausse des énergies, rythme de progression dans l’alimentaire multiplié par 10 Les Echos 13/01/2023).
« Un pacte » serait également proposé avec de nouvelles missions pour compléter ces discussions. Mais quand cette vision réactionnaire des personnels cessera-t-elle ? En ayant ce type de propositions, le Ministre est dans la longue ligne droite, voire à Droite, de ces ministres qui considèrent que les personnels pourraient faire plus. En d’autres termes, ils ne font pas assez ! Nous exigeons que l’Etat commence par reconnaitre ce qui est fait.
Dès lors, il serait temps de mettre fin à cette fumisterie qui a déjà fait que Jean-Michel Blanquer a mené en bateau une très grande partie des personnels sur la revalorisation salariale en n’accordant une revalorisation qu’à certains (débuts de carrière, certains cadres et administratifs) et en oubliant la très grande majorité des personnels.
Pour changer les idées, pour changer de système, pour commencer par mieux payer tous les personnels, Ne faudrait-ils pas changer les hommes et les femmes au pouvoir ? puisque ceux-ci sont incapables d’ambition pour notre Ecole. A l’heure où en moyenne notre Ecole va accueillir moins d’élèves dans ses murs, le choix fait par ce gouvernement est celui de la rentabilité et de la règle à calcul pour la rentrée en insécurisant en outre des personnels avec l’annonce de mesures idéologiques et non préparées (suppression de l’enseignement de la Technologie en 6e, heure de consolidation en français/mathématiques en collège…).
C’est parce que nous sommes radicalement des réformistes et des réformistes radicaux, que pour l’UNSA-Education des Hauts-de France il est encore temps d’agir. Le rejet massif de la réforme des retraites est le dernier exemple d’une politique sociale rétrograde, et qui par la manière dont elle est menée, est à l’image d’une ambition inexistante pour l’Ecole.
A quand la revalorisation réelle et massive des personnels ? A quand des moyens pour assurer, dans une société inclusive, une Ecole inclusive de qualité ? A quand une vraie politique de lutte contre les inégalités sociales, culturelles et scolaires, en reprenant par exemple l’argent touché indûment par l’Ecole privée ? A quand une politique ambitieuse et pour tous ?