Première audience intersyndicale avec le nouveau recteur de Nancy Metz

Nouvellement nommé, le recteur Laganier a reçu les fédérations syndicales la veille de la rentrée pour évoquer cette dernière et écouter les revendications qu'elles ont portées au nom des collègues. Cette écoute fut de qualité, mais sera-t-elle suivie d'effets concrets et rapides? Sa marge de manœuvre sera certainement proportionnelle à celle du nouveau ministre Pap N'Diaye

Première audience intersyndicale avec le nouveau Recteur

le 30 août 2022

Monsieur Laganier, nouveau Recteur de l’académie de Nancy-Metz et de la région Grand Est a reçu la veille de la rentrée les fédérations syndicales de l’académie dont l’Unsa Education. Il était accompagné de la secrétaire générale, de sa cheffe de cabinet et de son adjoint.

Après une brève introduction de présentation personnelle, il a souligné l’importance qu’il portait à la fluidité des relations entre lui, ses services et les représentants des personnels.

Il a insisté sur deux dossiers qui l’ont interpellé en arrivant dans l’académie : le décrochage scolaire et « donner le goût aux élèves de la persévérance. », « Comment préparer les élèves et leurs familles à la voie professionnelle qui est celle de l’excellence ? »

Il a évoqué le projet présidentiel de Conseil National de la Refondation (sans en prononcer le nom), il s’agira d’une démarche visant à favoriser et créer de la concertation au niveau local avec l’objectif de faire travailler ensemble les équipes locales d’école et d’établissement en lien avec leur environnement (parents, collectivités, associations,…) avec l’objectif de proposer des projets dans les territoires, projets qui pourraient bénéficier de financements (enveloppe prévue de 500 millions pour l’innovation pédagogique).

Unanimement, l’Unsa Education comme les autres organisations syndicales sont revenues sur l’exigence de revalorisation salariale pour tous les personnels, et pas seulement pour les enseignants en début de carrière comme l’a annoncé le Président de la République. Il ne faudrait pas oublier les milieux de carrière mais aussi les personnels qui sont fatigués en fin de carrière. Rappel : la demande de possibilité de la cessation progressive d’activité est un mandat de l’Unsa Education.

Tous les métiers doivent être revalorisés car ils sont tous victimes d’une faible attractivité. Tous les personnels ont perdu du pouvoir d’achat depuis des dizaines d’années, et la revalorisation de 3,5 % du point d’indice , si elle a fait du bien, est loin d’être suffisante. Le manque de professeurs ou d’autres personnels (AESH, AED, CPE, Psy-EN, administratifs, infirmières, techniciens, médecins, assistantes sociales, encadrants ….) fragilise l’éducation nationale en totalité, et donc les élèves.

S’il entend ces revendications salariales, le recteur nous renvoie aux négociations nationales.

Pour l’Unsa Education la revalorisation doit être déjà financière mais elle doit aussi passer par une amélioration des conditions de travail et des conditions pour travailler.

L’Unsa Education a demandé la tenue d’un groupe de travail pour réfléchir à des modes d’actions pour augmenter l’attractivité de certaines zones géographiques au-delà de la question des salaires. Le recteur s’est dit intéressé par cette proposition (en particulier pour les conditions de logement). Ses services y réfléchiront déjà en interne, puis ils associeront des acteurs extérieurs (nous demandons à en être) pour trouver des solutions « proposables » à tous les personnels.

 

L’Unsa Education, et les autres organisations syndicales, sont revenues sur les « dégâts » en terme de dialogue social qu’a provoqué la loi de transformation de la fonction publique en vidant de leurs compétences principales les CAP ( promotions et mutations).

Comme nous le craignions, la grande opacité sur les moments primordiaux de la carrière des collègues ne permet à personne (ni agent ni OS) d’avoir les réponses à ses questions. Cela génère suspicion, sentiment d’injustice et fantasmes plus ou moins fondés.

Par exemple, pourquoi aucun chef de travaux n’a été promu cette année à la classe exceptionnelle alors que tous les ans il y avait des promotions ?

Pour l’Unsa Education, la connaissance des dossiers des collègues permettait un vrai travail « en dentelle » au cours des commissions, où chacun dans son rôle œuvrait pour un meilleur fonctionnement de l’ensemble.

Dans les instances du premier degré, être amenés à travailler ensemble (représentants du personnel, IEN, administration) permettait de créer des relations de confiance fort utiles pour le traitement et l’accompagnement des situations RH. Cette confiance est parfois perdue, c’est un autre dommage collatéral de la loi de la FP, tout aussi regrettable.

Quant au sujet de la « nouvelle liberté de porter des projets dans les territoires » énoncée par le Président, l’Unsa Education a rappelé une nouvelle fois que les professeurs des écoles n’étaient pas logés à la même enseigne que leurs collègues du second degré. Par exemple en termes de formation continue, ils ne peuvent pas participer à des stages sur le temps scolaire car ils ne sont que très rarement remplacés, et les animations pédagogiques, avec les parcours contraints (ils portent bien leur non, n’est-il pas ? ), ils sont soumis à des formations obligatoires de 9h de maths et 9 h de français, ou pire encore à des constellations, niant ainsi toute liberté de choix.

Au niveau local, des couacs au niveau des examens, des recrutements et des affectations ont été dénoncés. Le recteur a dit passé commande auprès de la secrétaire générale pour « corriger le tir » et s’améliorer l’année prochaine.

Selon le recteur, c’est le regard que porte la société sur l’école qui doit changer, et c’est un vrai sujet de fond. Certes. Mais pour l’Unsa Education, mettre devant une classe des contractuels formés en moins d’une semaine est loin d’être un bon signal ! Enseigner est un métier qui s’apprend !

Plusieurs questions ont été posées , souvent sans obtenir forcément de réponses, ou alors elles furent très vagues :

Contractuels  :

Il y a eu recrutement de 84 contractuels dans le 1er degré et 1258 dans le second degré.

AED :

Cédéisation des AED : 63 étaient éligibles (6 ans au 1er septembre 2022) , 52 ont demandé à l’être. 12 dossiers d’anciens AED ayant atteint les conditions d’éligibilité seront étudiés.

Au 1er janvier, les AED cédéisés seront gérés par la DSDEN de Moselle comme le sont les AESH cédéisés.

Les situations des futurs éligibles seront étudiées au fil de l’eau.

Quant à leur affectation, demande est faite d’un cadre académique pour un traitement équitable entre les personnels.

La secrétaire générale se renseigne pour savoir s’ils ont bien bénéficié des prime rep et rep+.

Retrouvez ici l’analyse de l’Unsa au sujet de la cédéisations des AED

Listes complémentaires aux trois concours des professeurs des écoles  :

Les LC sont 17 dont 12 pour le concours externe. Nous n’avons pas compris combien seraient appelées, la secrétaire générale a juste indiqué que la Moselle a des besoins dans le nord du département.

Les LC qui seraient également contractuels seront traitées comme des LC et deviendront donc fonctionnaires a indiqué le recteur.

Quid de la « concurrence » entre les contractuels et les TZR ?

 La secrétaire générale indique avec un certain malaise qu’elle n’a pas donné de consignes pour privilégier les affectations des contractuels au détriment des TZR, mais qu’en fonction des zones, il y a fallu faire des arbitrages. Elle ajoute qu’ils n’ont pas modifié les berceaux des stagiaires.

A la demande des OS qui, par le passé, obtenaient des rendez-vous de 11h à 12H pour évoquer les affectations ou situations des contractuels qui posaient problèmes. La SG indique qu’il faut lui envoyer ainsi qu’à la DPE les situations problématiques et qu’ils s’engagent à y répondre. Cette réponse ne satisfait pas les représentants du personnel car une fois de plus il y a une perte de fluidité .Le dialogue social et encore plus les personnels en subissent les conséquences. Ce fonctionnement s’explique certainement par un manque de personnels administratifs dans les services !

Situations d’établissements évoquées :

Les situations compliquées du collège de Val d’Ajol qui a dû fermer pour des questions de sécurité, et du lycée la Haie Griselle de Gérardmer où de graves tensions internes avec le chef d’établissement détériorent le climat scolaire et l’ambiance générale de travail des personnels enseignants et administratifs ont été également évoquées.