Paris, une académie toujours attractive? CTA du 16/10/18

Paris : académie toujours aussi attractive?

liminiare du Comité Technique Académique du16/10/18

L’annonce des 1 800 postes en moins dans l’Éducation nationale est confirmée par le Projet de Loi de Finance 2019. Symbole de la politique gouvernementale : l’Éducation nationale n’est plus prioritaire. La vision comptable a eu le dernier mot. L’Éducation nationale contribuera pour un tiers aux suppressions de postes de fonctionnaires.

 

Les crédits pour la mission « enseignement scolaire » prévoit une augmentation de 1,6 %, soit + 811 millions d’euros. Si une hausse est une bonne nouvelle en soi, il faut voir ce qu’elle recouvre.

 

A L’UNSA Education, on ne valide pas cette enveloppe et appellera donc, avec les collègues des autres syndicats, à la grève du 12 novembre sur ce sujet.

 

Assurément, le Ministre donnera satisfaction à nos revendications, vu comme il accorde crédit au dialogue social. Toutefois, dans l’hypothèse du cas contraire, nous voulons interroger l’Académie sur son anticipation des conséquences de cette annonce. Peut-elle attendre de faire des propositions en mars sans anticiper les redéploiements ? De même, s’ils ont lieu, peut-elle renouveler l’expérience du télescopage : préparation de rentrée et réorganisation des services ?

 

La qualité de vie au travail est un axe du projet de l’académie. Nos différentes journées sur ce thème ont permis de mettre en lumière la pression exercée sur tous les types de personnels et le risque humain qui est en embuscade. Le problème ne vient pas des services, des chefs de services, des équipes pédagogiques et d’éducation…, mais de l’organisation que l’on change sans cesse, sans évaluation, et que maintenant, on vide de forces vives faute de moyens.

 

Un autre exemple : l’Académie veut simplifier le recrutement des AVS/AESH en espérant avoir un vivier plus grand. Va-t-on maintenir des commissions de recrutement qui garantissent la qualité du vivier ? La question du salaire n’est-elle pas centrale, dans un contexte où le gouvernement confisque le débat sur des projets de lois visant l’amélioration du statut des AVS/AESH ? Tout comme les médecins scolaires et d’autres corps, d’ailleurs.  Travailler à Paris pour l’Education nationale comporte de moins en moins d’avantage aux yeux de candidat.e.s potentiel.le.s de différents corps. Quelles sont les idées que développe l’Académie pour rester attractive ?

 

Sur l’organisation toujours, pour le 1er degré. L’UNSA Education souhaite avoir un point sur l’évaluation des rythmes scolaires modifiés en 2013. Quelles mises en œuvre concrètes suite à l’évaluation académique menée l’an dernier ? Le besoin de débattre des professionnels de l’Education nationale est encore prégnant aujourd’hui. Nous sommes dans l’année de réécriture du PEDT. De profondes corrections doivent être apportées pour la rentrée 2019.

 

Pour le 2nd degré les directives pour la mise en œuvre des réformes des lycées sont plus que floues, source de stress croissant pour tous les corps de métiers. Peur de perte d’heures selon disciplines, pilotage de la réforme à plusieurs échelles qui désoriente les personnels… Il est temps d’y voir plus clair ! Là aussi, les professionnels, enseignant.e.s, personnels de direction… ont besoin de pouvoir se poser à la table des réflexions sans qu’elles soient remises en cause toutes les deux semaines. Ils travaillent sur du court terme sans visions globale qu’il s’agisse des programmes ou des moyens. Il sera important d’être davantage dans l’anticipation pour la réforme de la voie pro. Quoique l’on en pense car c’est au niveau national que nous faisons entendre notre point de vue.

 

Nous alertons une fois de plus le recteur sur l’impérieuse nécessité d’une convergence indemnitaire à l’occasion du rendez- vous triennal sur le RIFSEEP, les disparités étant importantes et non justifiées entre académies. Nous insistons sur l’urgence de mesures fortes : revalorisation des montants. Le passage de la PFR et de l’IFTS au RIFSEEP rappelons-le s’était fait à moyens constants en 2015. Les conséquences sur l’académie de Paris, lanterne rouge en matière indemnitaire, se font plus que jamais sentir. On constate depuis plusieurs années une désaffection marquée notamment dans les services rectoraux. Constat aussi du manque de fidélisation des nouveaux arrivants qui, une fois obtenue leur titularisation, s’en vont pour rejoindre un ministère plus généreux. Quel agent peut accepter d’accéder par concours à un corps supérieur et de perdre plusieurs centaines d’euros par mois ?

 

Pour conclure, si la première année de Parcoursup n’a pas été la catastrophe annoncée par certains, néanmoins il a également montré ses limites. Il convient, à présent, d’apporter des améliorations pour 2019. Lors de sa conférence de presse du 25 septembre, sans concertation préalable avec les organisations syndicales -pourtant promise, Mme Vidal a annoncé plusieurs arbitrages techniques et politiques sur « Parcoursup 2019 ». Certains points restent en suspens et nous ferons entendre notre positionnement en CIAEN.

 

Pauline Laby-Le Clercq et Béatrice Dupont

Représentantes CTA UNSA Education

Paris : académie toujours aussi attractive?

liminiare du Comité Technique Académique du16/10/18

L’annonce des 1 800 postes en moins dans l’Éducation nationale est confirmée par le Projet de Loi de Finance 2019. Symbole de la politique gouvernementale : l’Éducation nationale n’est plus prioritaire. La vision comptable a eu le dernier mot. L’Éducation nationale contribuera pour un tiers aux suppressions de postes de fonctionnaires.

 

Les crédits pour la mission « enseignement scolaire » prévoit une augmentation de 1,6 %, soit + 811 millions d’euros. Si une hausse est une bonne nouvelle en soi, il faut voir ce qu’elle recouvre.

 

A L’UNSA Education, on ne valide pas cette enveloppe et appellera donc, avec les collègues des autres syndicats, à la grève du 12 novembre sur ce sujet.

 

Assurément, le Ministre donnera satisfaction à nos revendications, vu comme il accorde crédit au dialogue social. Toutefois, dans l’hypothèse du cas contraire, nous voulons interroger l’Académie sur son anticipation des conséquences de cette annonce. Peut-elle attendre de faire des propositions en mars sans anticiper les redéploiements ? De même, s’ils ont lieu, peut-elle renouveler l’expérience du télescopage : préparation de rentrée et réorganisation des services ?

 

La qualité de vie au travail est un axe du projet de l’académie. Nos différentes journées sur ce thème ont permis de mettre en lumière la pression exercée sur tous les types de personnels et le risque humain qui est en embuscade. Le problème ne vient pas des services, des chefs de services, des équipes pédagogiques et d’éducation…, mais de l’organisation que l’on change sans cesse, sans évaluation, et que maintenant, on vide de forces vives faute de moyens.

 

Un autre exemple : l’Académie veut simplifier le recrutement des AVS/AESH en espérant avoir un vivier plus grand. Va-t-on maintenir des commissions de recrutement qui garantissent la qualité du vivier ? La question du salaire n’est-elle pas centrale, dans un contexte où le gouvernement confisque le débat sur des projets de lois visant l’amélioration du statut des AVS/AESH ? Tout comme les médecins scolaires et d’autres corps, d’ailleurs.  Travailler à Paris pour l’Education nationale comporte de moins en moins d’avantage aux yeux de candidat.e.s potentiel.le.s de différents corps. Quelles sont les idées que développe l’Académie pour rester attractive ?

 

Sur l’organisation toujours, pour le 1er degré. L’UNSA Education souhaite avoir un point sur l’évaluation des rythmes scolaires modifiés en 2013. Quelles mises en œuvre concrètes suite à l’évaluation académique menée l’an dernier ? Le besoin de débattre des professionnels de l’Education nationale est encore prégnant aujourd’hui. Nous sommes dans l’année de réécriture du PEDT. De profondes corrections doivent être apportées pour la rentrée 2019.

 

Pour le 2nd degré les directives pour la mise en œuvre des réformes des lycées sont plus que floues, source de stress croissant pour tous les corps de métiers. Peur de perte d’heures selon disciplines, pilotage de la réforme à plusieurs échelles qui désoriente les personnels… Il est temps d’y voir plus clair ! Là aussi, les professionnels, enseignant.e.s, personnels de direction… ont besoin de pouvoir se poser à la table des réflexions sans qu’elles soient remises en cause toutes les deux semaines. Ils travaillent sur du court terme sans visions globale qu’il s’agisse des programmes ou des moyens. Il sera important d’être davantage dans l’anticipation pour la réforme de la voie pro. Quoique l’on en pense car c’est au niveau national que nous faisons entendre notre point de vue.

 

Nous alertons une fois de plus le recteur sur l’impérieuse nécessité d’une convergence indemnitaire à l’occasion du rendez- vous triennal sur le RIFSEEP, les disparités étant importantes et non justifiées entre académies. Nous insistons sur l’urgence de mesures fortes : revalorisation des montants. Le passage de la PFR et de l’IFTS au RIFSEEP rappelons-le s’était fait à moyens constants en 2015. Les conséquences sur l’académie de Paris, lanterne rouge en matière indemnitaire, se font plus que jamais sentir. On constate depuis plusieurs années une désaffection marquée notamment dans les services rectoraux. Constat aussi du manque de fidélisation des nouveaux arrivants qui, une fois obtenue leur titularisation, s’en vont pour rejoindre un ministère plus généreux. Quel agent peut accepter d’accéder par concours à un corps supérieur et de perdre plusieurs centaines d’euros par mois ?

 

Pour conclure, si la première année de Parcoursup n’a pas été la catastrophe annoncée par certains, néanmoins il a également montré ses limites. Il convient, à présent, d’apporter des améliorations pour 2019. Lors de sa conférence de presse du 25 septembre, sans concertation préalable avec les organisations syndicales -pourtant promise, Mme Vidal a annoncé plusieurs arbitrages techniques et politiques sur « Parcoursup 2019 ». Certains points restent en suspens et nous ferons entendre notre positionnement en CIAEN.

 

Pauline Laby-Le Clercq et Béatrice Dupont

Représentantes CTA UNSA Education