Paris, l’Ecole Académique de la Formation Continue (EAFC) ou l’illusion perdue d’une instance de dialogue social avec les organisations syndicales.
Cette instance est le moyen de permettre aux représentants des personnels de rencontrer et d’échanger avec l’ensemble des acteurs responsables de la formation tous autour d’une même table, sans que l’un puisse renvoyer la balle dans le camp de l’autre. C’est donc créer du dialogue social avec les syndicats à l’heure où la fonction publique veut réduire les instances de dialogue social.
Pour l’UNSA Education, c’est pouvoir s’assurer que la formation soit réellement interdegré, intercatégorielle et dans une logique de continuum de formation.
Selon la circulaire du 11/02/22 :
Sous l’autorité des recteurs, les directeurs des nouvelles écoles, en lien avec les directeurs des ressources humaines, mettent en place un pilotage académique des actions de formation, en s’appuyant sur tous les responsables et acteurs de l’académie, en tenant compte des spécificités propres au premier degré et, le cas échéant, de la dimension régionale. L’école académique vise à rendre l’offre de formation plus structurée, plus lisible, plus cohérente et accessible à tous les échelons du territoire, pour l’ensemble des personnels de l’éducation, de la jeunesse et des sports à la rencontre de l’expression de leurs besoins. Les PAF sont élaborés en prenant appui sur l’analyse des demandes individuelles et collectives collectées dans l’académie.
Le conseil académique de la formation (CAF) associe, dans les conditions prévues par la circulaire de 2019, les représentants de tous les personnels à la mise en œuvre de la stratégie académique de formation continue, de son élaboration à son bilan. Les représentants des personnels sont désignés par les organisations syndicales membres du comité social d’administration (CSA) académique selon le critère de représentativité. Le CAF est en dialogue avec le conseil de l’école académique de la formation continue.
Alors le changement, c’est pour quand ? Pas pour tout de suite, au vu des mauvaises volontés et des obstacles dressés par le Rectorat de Paris.
En juin 2021, le Recteur réunissait [en visio] les organisations syndicales afin de lancer, ENFIN, le conseil académique de la formation puis ce fut le silence radio…
Jusqu’en juin 2022 où en Sorbonne, le Recteur nous réunissait à nouveau afin de nous présenter l’EAFC, le Lab Sorbonne et le futur plan de formation proposé par l’Académie. Nous avons alors dénoncé le fait qu’aucune organisation syndicale n’avait été consultée pour participer à l’élaboration de ce plan de formation…
Pire, depuis juin 2022, nous avons réclamé à plusieurs reprises les éléments de constitution des groupes qui ont échangé autour de ces formations. Mais rien n’est jamais arrivé…
En décembre 2022 et après de nombreuses alertes de l’UNSA Education Paris, un groupe de travail fut enfin organisé sans communication de documents mais avec l’analyse de données chiffrées sur la formation. Et là de qui se moque-t-on ?! Il serait enfin temps d’échanger réellement sur les besoins en formation…
Mars 2023 nous y voilà enfin, mais toujours sous la forme de groupes de travail, qui ne se tiennent pas -et sont annulés par l’administration- sous prétexte de l’absence de certaines organisations syndicales. Et les documents tant demandés ne sont toujours pas arrivés…
M. Destrés, directeur de l’Académie, nous avait promis un calendrier des réunions de septembre à juin, des groupes de travail bien en amont du cahier des charges sur l’offre de formation, et au moins deux réunions du conseil académique de la formation par année scolaire. Des promesses qui ne se sont pas transformées en actes.
Pourtant, la formation continue est une grande préoccupation pour nos collègues à en juger par les réponses au Baromètre de l’UNSA Education ces dernières années, mais nos collègues n’y comprennent plus rien et souhaiteraient qu’on entende davantage leurs besoins. Car OUI, c’est bien du terrain que doivent remonter les besoins en formation !
C’est pourquoi l’UNSA Education accompagnera les collègues afin que la formation soit un levier de développement professionnel. Pour cela, le recueil des besoins des personnels, de leurs attentes est essentiel afin de leur donner de réelles possibilités de formation, de réorientation, d’accompagnement dans leur parcours professionnel.