Montpellier Dossier écoféminisme : bâtir une société durable et respectueuse de l’égalité de genre

L’écoféminisme répond à l’urgence de militer simultanément contre les inégalités de genre, le capitalisme et la destruction de l’environnement.

On pense souvent à tort que les organisations syndicales de l’éducation concentrent leur action sur des questions de défense des personnels du point de vue de la carrière ou des salaires. À l’UNSA Éducation, nous agissons également et avec ambition pour promouvoir un syndicalisme éco-responsable et égalitaire. Notre fédération a déjà posé les bases d’un syndicalisme éco-responsable, revendiquant une transition écologique juste et équitable. Le congrès de Poitiers de 2021 a établi dans notre résolution générale les principaux enjeux : notre projet syndical « doit viser la nécessaire et urgente transition écologique pour un monde plus juste et solidaire mettant l’humain et son environnement au cœur »

L’égalité femmes-hommes, comme filles-garçons, est une valeur essentielle de l’UNSA Éducation. Notre Fédération s’attache à la défendre dans tous les domaines et au sein même de sa fédération qui s’est dotée d’une charte de neuf engagements contre les violences sexistes et sexuelles. 

L’apprentissage de l’égalité entre les filles et les garçons est crucial pour que disparaissent les stéréotypes et leur poids dans l’orientation scolaire et la réussite des élèves.

La formation des personnel·les de l’Éducation et des élèves à prendre leur part dans la transition écologique et dans la lutte contre les inégalités sont au centre de notre action au quotidien. Ces enjeux doivent guider notre action, depuis la conception et la rénovation du bâti scolaire jusqu’aux contenus pédagogiques en passant par l’espace scolaire observé au prisme du genre et des objectifs écologiques. Tous ces enjeux guident notre action à l’UNSA Education Montpellier. 

L’écoféminisme c’est quoi ?

C’est la contraction de « écologie » et « féminisme ». L’écoféminisme s’explique par la volonté de se mettre en mouvement et de militer simultanément contre le sexisme, le capitalisme et la destruction de l’environnement. En effet, par la contraction des mots écologie et féminisme, l’écoféminisme induit une convergence des luttes où le capitalisme patriarcal est défini comme le dénominateur commun de l’oppression des femmes et de l’exploitation de la planète par sa vision unique de la science, de l’agriculture et de l’histoire. L’écoféminisme vise à renverser ce système d’oppression structurel en défendant le retour à une conception de la nature non appauvrie, non naturalisée avec une vocation de réparation, de régénération, soucieux de nouer des liens avec chaque être vivant. Aujourd’hui les inégalités entre les femmes et les hommes sont toujours prégnantes et sont toujours liées à l’association du patriarcat et du capitalisme. Depuis ses origines, l’écoféminisme veille à construire un mouvement populaire, intersectionnel et décolonial par la remise en question de tous les modèles d’exploitation où l’exclusion élitiste de certains profils est inenvisageable. Avant d’être un mouvement d’idées, il se veut d’abord un mouvement d’actions créatrices et unificatrices.

Concrètement, la lecture écoféministe considère que la violence qui s’exerce sur les femmes (exploitation économique, violences sexistes…) comme celle qui est opérée sur le vivant (exploitation des ressources, destruction des terres, etc.) est une seule et même oppression.

Face à l’insuffisance des décisions prises par les gouvernements successifs face à l’urgence bioclimatique, partout dans le monde, la mobilisation citoyenne s’organise : défense des terres et des droits, blocage de projets polluants, actions dans les tribunaux, grèves pour le climat, etc. La société civile s’organise afin de penser une nouvelle trajectoire et suscite un regain d’intérêt pour l’écoféminisme dans les associations militantes féministes, écologistes, altermondialiste et LGBTQI+ ainsi que dans les manifestations et les marches pour le climat. Il n’y a pas un écoféminisme mais une variété d’écoféminismes avec de multiples pensées et pratiques à la fois locales et transnationales. L’écoféminisme est un ensemble de réflexions et d’actions non-violentes dont l’objectif est de changer la politique et de transformer la vision commune de notre monde.