A la suite d’une décision de justice, le ministère de l’Éducation nationale a publié les indices de position sociale de chaque école et collège (public + privé sous contrat). L’indice de position sociale (IPS) permet d’appréhender le statut social des élèves à partir des professions et catégories sociales (PCS) de leurs parents. Plus l’IPS est élevée, plus le niveau social
Il a fallu que la justice tranche, notre ministère préférait masquer la terrible réalité de la scolarisation différentiée qui opère en France. Dans l’académie de Montpellier, nous pouvons désormais constater les ravages de la ségrégation sociale et scolaire qui existe dans de nombreuses zones de notre territoire. Prenons l’exemple de Béziers, ville où la ségrégation scolaire est de mise. Au niveau national, la moyenne des IPS est de 112,7. A Béziers, toutes les écoles publiques sont bien en-dessous de cet indice : la première école publique est à 98,3 ce qui montre que les écoles publiques accueillent de plus en plus de familles défavorisées. Seules les écoles privées ont un IPS largement supérieur. Idem pour les collèges biterrois publics qui sont tous en dessous de la moyenne nationale de 103,3 (entre 79,8 et 66,8) alors que dans un même temps les collèges privés accueillent les familles les plus favorisées. A Béziers, la mixité scolaire et sociale n’existe plus.
Quand on élargit à l’échelle académique, on s’aperçoit que de nombreuses zones de notre territoire sont concernées par cette situation. Certains établissements non labellisés éducation prioritaire accueillent un public plus défavorisés que les établissement REP/REP+, c’est le cas du collège Lucie Aubrac à Béziers par exemple. La carte d’Éducation Prioritaire n’est donc plus en adéquation avec les IPS des établissements.
L’UNSA Education Montpellier a alerté la Rectrice, lors du CTA, sur les difficultés rencontrées par les personnels de ces zones de non mixité scolaire. Personnels qui font face mais s’épuisent à la tâche par manque de moyens humains et financiers. Personnels qui ne bénéficient pas dans leur carrière et leur mobilité des points réseaux prioritaires auxquels ils pourraient prétendre. Au-delà des difficultés de secteurs de l’éducation prioritaire, il est plus que temps de revoir la carte scolaire actuelle dont le contournement dégrade fortement les conditions de travail.
Chacun partage la nécessité éducative et démocratique de hisser vers la réussite les élèves des milieux sociaux les plus fragiles. La mixité sociale favorise l’égalité des chances et les ambitions scolaires des élèves d’origine populaire. Encore faut-il se donner les moyens pour y arriver !