Les désordres du monde : quelles répercussions pour les personnels de l’AEFE ?

Le contexte international est tendu. Les répercussions sur le réseau de l'enseignement français à l'étranger sont fortes. C'est ce que nos représentants au conseil d'administration de l'opérateur public ont déclaré en propos liminaire. L'instance se déroulait à Paris ce lundi 11 mars 2024.
Les désordres du monde ont des répercussions sur notre réseau. Au Soudan, au Niger, en Iran, en Ukraine, la guerre prend en otage l’éducation. Nos écoles ferment ou réduisent la voilure. Et si le lien distanciel perdure et permet le maintien d’un enseignement à distance, la déperdition humaine est réelle quand les cours d’école sont vides et les classes désertées.
Notre réseau continue pourtant à placer l’humain au centre de ses enjeux.  L’humain face aux armes. L’humain face aux dictatures. L’humain face au pire de l’être humain pour en révéler le meilleur. Nous rendons hommage aux collègues de Kiev et aux élèves qui iront peut être demain se réfugier des bombes russes dans l’abri construit à cet effet pour les protéger. Nous saluons aussi les efforts de solidarité qui perdurent au Liban, ce pays pilier de la francophonie au proche orient.
La Francophonie, dont l’AEFE est un des vecteurs, est justement elle-même entrée dans une nouvelle ère. Et la perspective du prochain sommet de Villers-Cotteret donne l’occasion d’une mise à jour de sa doctrine. Si toute notre politique a été d’accueillir de nouveaux membres, d’élargir une communauté qui compte 88 membres de l’Organisation internationale de la Francophonie aujourd’hui, ne faut-il pas plutôt se poser la question de l’ approfondissement de nos politiques de francophonie ? En Afrique Sub-saharienne ne paye-t-on pas le délitement du lien linguistique parmi les populations et le maintien d’une francophonie pour les élites dont les valeurs humanistes et démocratiques restent trop peu partagées ?
Formons toujours plus largement dans notre réseau et faisons-le autour de nos valeurs; celles de l’esprit critique qui évite les manipulations de l’opinion publique et la versatilité des gouvernants.
Nous avons besoin de professeurs qui soient plus que jamais de nouveaux hussards. Oh, nous savons bien à l’UNSA que la formule parait parfois usée ou vieillotte. Qu’ils paraissent loin de nous ces hussards de la troisième république qui se battaient contre le cléricalisme pour fonder la république dans le cœur et l’esprit des enfants de l’école publique.
Et pourtant qu’ils sont proche de nous ces enseignants valeureux et volontaires qui malgré des conditions de rémunération parfois insuffisantes, relèvent aujourd’hui le défi d’éduquer autrui et de diffuser les valeurs de laïcité. Qu’ils sont vaillants ces enseignantes et enseignants qui embarquent pour des établissements de notre réseau dans des conditions d’enseignement parfois périlleuses.
Continuons à valoriser les personnels sans qui il n’y a pas d’éducation possible. Faisons en sorte d’éviter les mises en concurrence délétère entre établissements comme parfois le Cap 2030 le fait hélas.
Aidons en somme les nouveaux hussards à assumer dignement leur mission élevée. Pour les valeurs démocratiques et contre les guerres quelles qu’elles soient.