Le CHSCTA (Caen) et l’agression au lycée Malherbe

L’agression du 13 septembre a affecté tous les personnels et élèves du lycée Malherbe. Au-delà de l’établissement, elle a suscité un profond émoi parmi tous les acteurs de la communauté éducative des départements normands. Certaines organisations syndicales ont largement communiqué sur l’événement en veillant à se présenter comme les seules à se préoccuper de la sécurité et du bien-être des personnels.

L’intersyndicale et la demande d’un CHSCTA extraordinaire

A la suite du drame du 13 septembre, l’Unsa-Education s’est associée à la demande d’un CHSCTA extraordinaire qui a été débattue et formulée en intersyndicale. En effet, il nous semblait important de questionner au plus vite l’institution sur le déroulé des événements et de faire un point de la situation et des aides apportées aux adultes et élèves du lycée de Caen.

Lors des échanges « en visio » de l’intersyndicale, beaucoup d’éléments restaient flous.  Les plus folles rumeurs circulaient. L’Unsa-Éducation a demandé qu’on prenne le temps de vérifier les informations et qu’on se garde d’une communication trop hâtive. Il nous semblait également essentiel de laisser les personnels de l’établissement concerné exprimer leurs besoins, sans parler à leur place.

Le CHSCTA extraordinaire

Un CHSCTA extraordinaire, présidé par Mme la Rectrice, s’est tenu mercredi 21 septembre au Rectorat avec l’agression du mardi 13 septembre comme point unique à l’ordre du jour.

Après un exposé détaillé et chronologique des événements, les représentants du Rectorat ont présenté les actions mises en œuvre pour accompagner les personnels et les élèves. Les cellules d’écoute, de soutien psychologique et les réunions ont été mises en place rapidement par le proviseur du lycée avec l’aide du Rectorat et de la DSDEN 14.  La collègue agressée a été accompagnée dans son dépôt de plainte et a bénéficié de la protection fonctionnelle.  Les représentants des personnels des diverses organisations syndicales ont également demandé des informations et des explications sur des points qui apparaissaient discordants entre le témoignage de certains personnels de Malherbe et les faits énoncés par le Rectorat.

Au terme de ces échanges, les représentants des personnels de la FSU et de SUD Education ont demandé le vote d’une enquête du CHSCTA sur cette agression et sa gestion. L’enquête a été adoptée par 4 voix contre 2.

Le vote contre des représentants de l’UNSA-Éducation.  Décryptage 

Depuis des années, le CHSCTA (Académique) de Caen est un CHSCT qui dysfonctionne : il a en effet été transformé, au fil du temps, en un véritable champ de bataille entre certains syndicats et l’institution, au point de devenir une instance bien peu efficace et utile aux collègues.  L’Unsa-Éducation s’est efforcée de rester constructive, refusant la logique de mise en accusation permanente et de surenchère systématique sous- tendues par des intérêts purement syndicaux.

Les échanges du CHSCTA ont permis d’établir la chronologie des faits.  Ils ont montré que la prise en charge des élèves et des personnels avait été rapide et adaptée, tant du côté de l’administration du lycée Malherbe que des services du Rectorat et de la DSDEN 14.  Les réponses ont été apportées aux multiples questions posées par les représentants des personnels.  Le RSST ne faisant apparaître aucune demande des collègues de Malherbe, il n’y avait pas urgence à diligenter à chaud une équipe du CHSCTA pour questionner les personnels sur des faits déjà connus.  Au fond, la demande d’enquête ne nous paraissait motivée ni par un réel souci de sécurité, ni par l’intérêt des collègues.

Dans ce drame, il nous paraît essentiel de ne pas laisser croire aux personnels que des « solutions » ou les réponses essentielles seront apportées par des préconisations ou l’expertise, somme toute limitée, d’un CHSCTA : faire la lumière sur les ressorts profonds et immédiats du drame relève de compétences spécifiques et revient à des professionnels qualifiés.