Le choc des savoirs s’invite au CSA de l’AEFE

Retrouvez la déclaration liminaire de l'UNSA Éducation au CSA AEFE du 12 décembre 2023

Le choc des savoirs. La formule peut paraître élégante, à l’image de notre ministre de l’éducation nationale qui soigne depuis son entrée en fonction ses sorties médiatiques. Mais c’est bien d’un choc idéologique dont il s’agit ici. Un choc réactionnaire plus précisément puisqu’il signe le retour à l’école des années 60, celles du redoublement imposé et des classes de niveaux, des recettes d’antan plaquées sur la diversité du public scolaire de la France de 2023. Sans entrer trop avant dans le débat sur la réduction des inégalités, un consensus existe pour dire qu’habituellement c’est l’accompagnement individualisé qui est une des recettes pour réduire les écarts. On s’accorde à penser aussi que la mixité scolaire est positive, dans la cour de l’école comme dans la salle de classe. Autant dire que ce choc frontal va fissurer l’école républicaine qui pour devoir se réformer, ne doit pas capituler sur le terrain de la lutte contre les inégalités et sacrifier le plus grand nombre à la réussite de quelques-uns. Ces mesures si elles sont mises en œuvre dans le réseau auront un coût que la seule AEFE ne saurait assumer.

Pendant ce temps l’inflation fait rage, quasi fléau mondial, nouvelle épidémie pernicieuse qui appauvrit en relatif les collègues. L’accompagnement financier des EGD serait pourtant la clé pour mettre en œuvre localement les revalorisations attendues pour les personnels de droit local. A quand la publication en transparence d’éléments de comparaison tenant compte du pouvoir d’achat local ?

Un dernier mot sur le pilotage en centrale : les délais de transmission des documents et des convocations aux GT et instances sont variables. Nous avons souffert dernièrement de nous voir retoquer nos questions diverses pour une transmission tardive. Alors que devrons nous faire à notre niveau quand nous souffrirons également de la réception tardive de documents ? Nous adresser à la directrice et dire que le secrétariat général pourrait mieux gérer le dialogue social ? Et que la gestion à la hache et à la truelle manque de sens administratif ? Nous souhaitons simplement un peu de souplesse.

Et pour être parfaitement équitable dans la critique, un mot sur la gestion des conflits dans le réseau. Entre les chefs de secteurs et la DRH à Nantes, c’est une nouvelle alliance pontificale qui semble fonctionner pour régler la situation individuelle de nos collègues pris dans des démêlés ou conflits locaux. Bien sûr le nouveau clergé ne peut avoir tort puisque comme chacun sait l’infaillibilité est une vertu pontificale.

Là aussi, un peu de souplesse, plus de concertation avec les organisations syndicales et moins de verticalité serait certainement bénéfique à tous.