Gard, CHSCT : de qui se moque-t-on ?

 

Après nous avoir affirmé au début de la crise sanitaire que les masques ne servaient à rien ! Après nous avoir soutenu l’année dernière que les élèves n’étaient pas vecteurs de contamination ! Après avoir dû subir depuis bientôt deux ans, les décisions chaotiques de notre ministère que nous apprenons sur BFM TV ou  sur des articles payants de la presse en ligne le dimanche  pour le lundi matin ! Les dernières modifications du protocole sanitaire pour l’éducation nationale et, les changements brutaux et non concertés une semaine après la mise en place de ce qui ressemblait à une usine à gaz, nous amène à nous poser légitimement la question de qui se moque-t-on ?

Il sera difficile de faire croire plus longtemps aux personnels que notre ministre se soucie réellement de leur santé et de leur sécurité. Nous avons tous compris que derrière les plans de communication qui s’enchaînent, il y a la volonté de maintenir à tout prix l’école ouverte non pas comme il est prétexté pour le bien-être psychologique des enfants, mais au contraire pour maintenir l’activité économique du pays et les parents au travail.

Pour l’UNSA Education, l’école doit rester ouverte et la continuité pédagogique doit être maintenue, mais cela ne doit pas être au prix de la sécurité des personnels et des élèves. La gestion de la crise sanitaire dans l’éducation nationale, loin de toute vérité scientifique ressemble de plus en plus à de l’opportunisme politique, et cache difficilement le mépris à peine déguisé de la part du gouvernement pour les personnels de l’éducation nationale.

Dans notre département du Gard, elle est particulièrement aggravée au niveau du 1er degré, par la disparition des ZIL et des brigades au profit d’une organisation du remplacement défaillante, que notre fédération n’a cessé de dénoncer dans cette instance. Nous payons aujourd’hui dans ce contexte sanitaire, les économies faites par le gouvernement sur le dos des élèves et des personnels.

L’Unsa éducation du Gard émet de sérieux doutes quant à l’efficience des nouvelles mesures prises pour faire face aux variants de la covid. Les modifications au bout d’une semaine ne sont pas en mesure de nous rassurer. Au contraire si la simplification prévue enlève une charge de travail aux directeurs et aux chefs d’établissement, elle rend le dépistage des élèves positifs très hasardeux quand on sait le peu de fiabilité du résultat des tests antigéniques ou PCR selon le moment auquel il a été fait. De plus, le gouvernement ne semble pas avoir anticipé toute la faisabilité logistique du protocole. Il apparaît évident qu’avec la multiplication des cas contacts les délais pour se faire tester et obtenir le résultat vont s’allonger et, qu’il y a risque de pénurie des autotests auxquels seront soumis les élèves pour revenir. Les mesures à appliquer sur le terrain semblent totalement irréalistes et ne protègent que très partiellement les personnels.  Les annonces de la rectrice en termes de remplacement et de capteurs CO2 paraissent creuses faute de calendrier et de données chiffrées. Tout comme celles du 1er ministre sur la fourniture de masque chirurgicaux et FFP2, elles dénotent un manque total de prévention et d’anticipation, quand on sait que le pic de contamination est attendu atour du 15 janvier et que les établissements scolaires et les personnels ne disposeront pas de ces moyens à cette date.  A ce jour, ils sont privés de moyens dont ils auraient besoin pour se mettre en conformité avec les directives de leurs employeurs et assurer efficacement leur protection contre une potentielle contamination dont le risque est trop important pour être ignoré.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à la grève le 13 janvier . Cette journée doit être une journée morte pour l’Education Nationale dans le Gard et partout en France.

Les membres du CHSCTD30