Formation professionnelle initiale et continue : l’UNSA Éducation Normandie reçue en audience

Dans le cadre de la nouvelle académie de Normandie, de la loi Pénicaud et de la transformation de la voie professionnelle, les GRETA, les CFA académiques, les lycées professionnels subissent des évolutions rapides. A l’occasion de l’arrivée du nouveau secrétaire général au 01/01/2020) et d’un nouveau DRAFPIC (au 01/09/2019), l’UNSA Éducation Normandie a demandé une audience à la rectrice. Il était en effet temps de faire un point d’étape et de faire passer quelques messages. Une délégation de l’UNSA Éducation Normandie (R. Alexandre, E. Brassard, M. Deforge, S. Depierre, E. Jourdin et T. Patinaux) a donc été reçue longuement vendredi 21 janvier au rectorat de Caen. Étaient présents pour l’administration, Mme la rectrice, M. le secrétaire général et M. le directeur régional à la formation professionnelle initial et continue (DRAFPIC).

 

Les échanges ont débuté sur le sujet de la formation continue pour adulte et de l’apprentissage.

 

La rectrice nous donne ses intentions politiques. De fait, l’apprentissage fait l’objet d’une libéralisation forte de par la loi Pénicaud. Toute entreprise peut créer un centre de formation des apprentis et porter des contrats. Dans ce cadre, le rectorat de l’académie de Normandie souhaite capter un maximum d’apprentis surtout dans un contexte de baisse démographique. Les élèves pouvant rentrer à tout moment en apprentissage, le rectorat veut trouver un moyen de réguler les flux sur la nouvelle académie et éviter les effets de compétition et de concurrence entre les établissements. Les lycées et es plateaux techniques étant la propriété de la région Normandie, on ne peut pas faire sans elle. Les deux CFA académiques existant (un à Rouen, l’autre à Caen) fusionneront en 2021 et le nouveau CFA académique portera tous les contrats d’apprentissage pour avoir une vision et une politique académiques globales. Il s’agit d’arriver à une carte des formations mêlant à la fois voie scolaire et apprentissage pour répartir sur le territoire les filières de manière équilibrée.

 

Le DRAFPIC complète sur le GIP-FCIP. Au 1er janvier 2019, le GIP de Caen était en très mauvaise posture financière. Il a fermé et ses activités ont été reprises par le GIP de Rouen solide financièrement mais calibré pour le secteur rouennais. Il a fallu tout ré-organiser. Depuis le 1er décembre 2019, la « tête » de la DRAFPIC est opérationnelle et le GIP est consolidé financièrement. A terme, il y aura un GIP CFA normand. La certification et la labellisation est lancée. Les sept GRETA ont la possibilité d’ouvrir une UFA. L’objectif est de permettre à l’Éducation nationale de développer l’apprentissage et ne pas se retrouver concurrencée par des organismes de formation privés.

 

Le CFA aura la possibilité d’utiliser les places vacantes dans les lycées à condition que les équipes soient volontaires. Cette « agilité » nécessite une régulation en temps réel des places vacantes. Nous avons insisté sur le volontariat des équipes pour que cets mixités des publics et des parcours réussissent.

 

A la question des statuts différents entre enseignants / formateur CFA et formateurs GRETA. Le DRAFPIC répond qu’on fera avec. Il semble avoir conscience que la mixité des publics (lycéens/apprentis/stagiaire de la FCA) occasionne un travail important de la part des enseignants de lycées professionnels et considère que ce travail doit être reconnu.

 

Pour organiser le futur CFA, un comité de pilotage est en place. Il organise des groupes de travail afin que le CFA soit prêt pour le 31 décembre 2020. Le tout en relation avec la région.

 

Dans le même temps, une charte de « la mixité » partagée avec la région sera élaborée. Le DRAFPIC veut la construire sur la base de fiches pratiques évolutives. Des décisions sont à prendre à la région car la mixité des publics impacte les dotations de fonctionnement (DGF) (gagner un apprenti = perdre un élève). Cette charte aura un volet pédagogique car il est nécessaire d’accompagner les équipes qui souhaitent mettre de la mixité (public & parcours).

 

Au niveau de la transformation de la voie pro, le DRAFPIC annonce qu’un groupe de travail « apprentissage » est chargé de créer des outils pour les collègues enseignants et des modules de formation pour la division à la formation (DIFOR).

 

Nous avons fait part des difficultés des collègues enseignant dans certains CAP qui accueillent des élèves très différents (sortants de 3e, sortants de Segpa, scolarisés en ULIS, allophone, apprentis, stagiaires de la formation continue…). Le « challenge pédagogique » est tout de même très compliqué et peut-être encore plus en enseignement général lorsque des regroupements sont opérés entre deux CAP. De plus, la transformation de la voie pro multiplie les démarches de projets (cointervention, chef-d’oeuvre…). Nous demandons que les lycées doivent avoir des moyens (en heures) pour mener à bien ses projets et que l’investissement des collègues soit reconnu financièrement.

 

Le DRAFPIC semble vouloir adapter les réponses aux besoins. Il cherche à avoir une vision chiffrée de la sociologie des élèves en CAP.

 

L’UNSA Education a proposé de désigner localement des référents « école inclusive » pour répondre aux personnels grandement démunis par rapport à aux élèves en situation de handicap. Cela pourrait être des postes à profil académiques accessible à des titulaires du CAPPEI (ou préparant le CAPPEI). Nous pensons que cela pourrait intéresser des collègues dans le cadre d’une évolution professionnelle.

 

A ceci s’ajoute la problématique de la réforme de la taxe d’apprentissage (une de plus!) qui va raboter les budgets dédiés à la formation professionnelle et technologique des établissements (- 10 % au minimum, selon nous). L’UNSA Éducation voudrait qu’un bilan soit fait de l’existant et qu’une réflexion soit engagée sur ce sujet. Il est indispensable que soit repensée et pérennisée le financement des EPLE.

 

Le DRAFPIC constate que, pour la première fois, une loi d’un autre ministère (ministre du travail, NDLR) bouscule nos pratiques en profondeur. Il annonce que ce sujet sera à l’ordre du jour d’un des GT décrit ci-dessus.

 

Nous évoquons la co-intervention qui va monter en puissance (pour le moment seules les secondes sont concernées). Le cadrage « une heure par semaine de co-intervention » pose des problèmes pédagogiques redoutables. Nous aurions préféré l’intégration dans les

horaires disciplinaires. Le ministre a malheureusement tenu à graver dans le marbre l’horaire hebdomadaire. Nous demandons à ce qu’il n’y ait pas d’injonction à faire une heure hebdomadaire et qu’on laisse les équipes s’organiser autrement si elles le souhaitent.

 

La rectrice semble approuver notre demande. L’important étant que les heures dues aux élèves soient effectivement faites dans l’année scolaire. N’hésitez pas à nous faire remonter les difficultés.

 

Pour terminer, nous avons questionné la rectrice sur la mise en place des secondes par « familles de métiers ». Pour nous un point d’étape est indispensable. Localement, on manque de visibilité sur cette nouveauté complexe à mettre en œuvre. On sait que cela fonctionne lorsque les équipes sont volontaires mais que cela demande un gros investissement (en temps notamment). Il n’empêche que les flux d’élèves issus de ces secondes vers les différents bacs concernés sont difficiles à anticiper.

 

Le DRAFPIC nous répond que l’inspection générale est saisie et qu’un rapport devrait être publié sous peu…

 

L’UNSA Éducation Normandie se félicite de la clarté des échanges et a apprécié l’écoute et le ton employé par la rectrice et son équipe sur ce sujet vaste et complexe. Nous lui avons assuré que nous souhaitons travailler de manière constructive pour que l’Éducation nationale conserve sa place dans le paysage de la formation professionnelle initiale et continue dans l’intérêt des apprenants normands. Bien évidemment, nous n’hésiterons pas à faire remonter les difficultés lors des instances dans lesquelles nous siègeons. Dans tous cas, nous restons mobilisés sur ces dossiers cruciaux.

Dans le cadre de la nouvelle académie de Normandie, de la loi Pénicaud et de la transformation de la voie professionnelle, les GRETA, les CFA académiques, les lycées professionnels subissent des évolutions rapides. A l’occasion de l’arrivée du nouveau secrétaire général au 01/01/2020) et d’un nouveau DRAFPIC (au 01/09/2019), l’UNSA Éducation Normandie a demandé une audience à la rectrice. Il était en effet temps de faire un point d’étape et de faire passer quelques messages. Une délégation de l’UNSA Éducation Normandie (R. Alexandre, E. Brassard, M. Deforge, S. Depierre, E. Jourdin et T. Patinaux) a donc été reçue longuement vendredi 21 janvier au rectorat de Caen. Étaient présents pour l’administration, Mme la rectrice, M. le secrétaire général et M. le directeur régional à la formation professionnelle initial et continue (DRAFPIC).

 

Les échanges ont débuté sur le sujet de la formation continue pour adulte et de l’apprentissage.

 

La rectrice nous donne ses intentions politiques. De fait, l’apprentissage fait l’objet d’une libéralisation forte de par la loi Pénicaud. Toute entreprise peut créer un centre de formation des apprentis et porter des contrats. Dans ce cadre, le rectorat de l’académie de Normandie souhaite capter un maximum d’apprentis surtout dans un contexte de baisse démographique. Les élèves pouvant rentrer à tout moment en apprentissage, le rectorat veut trouver un moyen de réguler les flux sur la nouvelle académie et éviter les effets de compétition et de concurrence entre les établissements. Les lycées et es plateaux techniques étant la propriété de la région Normandie, on ne peut pas faire sans elle. Les deux CFA académiques existant (un à Rouen, l’autre à Caen) fusionneront en 2021 et le nouveau CFA académique portera tous les contrats d’apprentissage pour avoir une vision et une politique académiques globales. Il s’agit d’arriver à une carte des formations mêlant à la fois voie scolaire et apprentissage pour répartir sur le territoire les filières de manière équilibrée.

 

Le DRAFPIC complète sur le GIP-FCIP. Au 1er janvier 2019, le GIP de Caen était en très mauvaise posture financière. Il a fermé et ses activités ont été reprises par le GIP de Rouen solide financièrement mais calibré pour le secteur rouennais. Il a fallu tout ré-organiser. Depuis le 1er décembre 2019, la « tête » de la DRAFPIC est opérationnelle et le GIP est consolidé financièrement. A terme, il y aura un GIP CFA normand. La certification et la labellisation est lancée. Les sept GRETA ont la possibilité d’ouvrir une UFA. L’objectif est de permettre à l’Éducation nationale de développer l’apprentissage et ne pas se retrouver concurrencée par des organismes de formation privés.

 

Le CFA aura la possibilité d’utiliser les places vacantes dans les lycées à condition que les équipes soient volontaires. Cette « agilité » nécessite une régulation en temps réel des places vacantes. Nous avons insisté sur le volontariat des équipes pour que cets mixités des publics et des parcours réussissent.

 

A la question des statuts différents entre enseignants / formateur CFA et formateurs GRETA. Le DRAFPIC répond qu’on fera avec. Il semble avoir conscience que la mixité des publics (lycéens/apprentis/stagiaire de la FCA) occasionne un travail important de la part des enseignants de lycées professionnels et considère que ce travail doit être reconnu.

 

Pour organiser le futur CFA, un comité de pilotage est en place. Il organise des groupes de travail afin que le CFA soit prêt pour le 31 décembre 2020. Le tout en relation avec la région.

 

Dans le même temps, une charte de « la mixité » partagée avec la région sera élaborée. Le DRAFPIC veut la construire sur la base de fiches pratiques évolutives. Des décisions sont à prendre à la région car la mixité des publics impacte les dotations de fonctionnement (DGF) (gagner un apprenti = perdre un élève). Cette charte aura un volet pédagogique car il est nécessaire d’accompagner les équipes qui souhaitent mettre de la mixité (public & parcours).

 

Au niveau de la transformation de la voie pro, le DRAFPIC annonce qu’un groupe de travail « apprentissage » est chargé de créer des outils pour les collègues enseignants et des modules de formation pour la division à la formation (DIFOR).

 

Nous avons fait part des difficultés des collègues enseignant dans certains CAP qui accueillent des élèves très différents (sortants de 3e, sortants de Segpa, scolarisés en ULIS, allophone, apprentis, stagiaires de la formation continue…). Le « challenge pédagogique » est tout de même très compliqué et peut-être encore plus en enseignement général lorsque des regroupements sont opérés entre deux CAP. De plus, la transformation de la voie pro multiplie les démarches de projets (cointervention, chef-d’oeuvre…). Nous demandons que les lycées doivent avoir des moyens (en heures) pour mener à bien ses projets et que l’investissement des collègues soit reconnu financièrement.

 

Le DRAFPIC semble vouloir adapter les réponses aux besoins. Il cherche à avoir une vision chiffrée de la sociologie des élèves en CAP.

 

L’UNSA Education a proposé de désigner localement des référents « école inclusive » pour répondre aux personnels grandement démunis par rapport à aux élèves en situation de handicap. Cela pourrait être des postes à profil académiques accessible à des titulaires du CAPPEI (ou préparant le CAPPEI). Nous pensons que cela pourrait intéresser des collègues dans le cadre d’une évolution professionnelle.

 

A ceci s’ajoute la problématique de la réforme de la taxe d’apprentissage (une de plus!) qui va raboter les budgets dédiés à la formation professionnelle et technologique des établissements (- 10 % au minimum, selon nous). L’UNSA Éducation voudrait qu’un bilan soit fait de l’existant et qu’une réflexion soit engagée sur ce sujet. Il est indispensable que soit repensée et pérennisée le financement des EPLE.

 

Le DRAFPIC constate que, pour la première fois, une loi d’un autre ministère (ministre du travail, NDLR) bouscule nos pratiques en profondeur. Il annonce que ce sujet sera à l’ordre du jour d’un des GT décrit ci-dessus.

 

Nous évoquons la co-intervention qui va monter en puissance (pour le moment seules les secondes sont concernées). Le cadrage « une heure par semaine de co-intervention » pose des problèmes pédagogiques redoutables. Nous aurions préféré l’intégration dans les

horaires disciplinaires. Le ministre a malheureusement tenu à graver dans le marbre l’horaire hebdomadaire. Nous demandons à ce qu’il n’y ait pas d’injonction à faire une heure hebdomadaire et qu’on laisse les équipes s’organiser autrement si elles le souhaitent.

 

La rectrice semble approuver notre demande. L’important étant que les heures dues aux élèves soient effectivement faites dans l’année scolaire. N’hésitez pas à nous faire remonter les difficultés.

 

Pour terminer, nous avons questionné la rectrice sur la mise en place des secondes par « familles de métiers ». Pour nous un point d’étape est indispensable. Localement, on manque de visibilité sur cette nouveauté complexe à mettre en œuvre. On sait que cela fonctionne lorsque les équipes sont volontaires mais que cela demande un gros investissement (en temps notamment). Il n’empêche que les flux d’élèves issus de ces secondes vers les différents bacs concernés sont difficiles à anticiper.

 

Le DRAFPIC nous répond que l’inspection générale est saisie et qu’un rapport devrait être publié sous peu…

 

L’UNSA Éducation Normandie se félicite de la clarté des échanges et a apprécié l’écoute et le ton employé par la rectrice et son équipe sur ce sujet vaste et complexe. Nous lui avons assuré que nous souhaitons travailler de manière constructive pour que l’Éducation nationale conserve sa place dans le paysage de la formation professionnelle initiale et continue dans l’intérêt des apprenants normands. Bien évidemment, nous n’hésiterons pas à faire remonter les difficultés lors des instances dans lesquelles nous siègeons. Dans tous cas, nous restons mobilisés sur ces dossiers cruciaux.