Enquête climat scolaire

Enquête climat scolaire : des résultats qui interrogent

Le
ministère de l’Éducation nationale vient de publier les résultats de la
première enquête de climat scolaire lancée auprès des personnels en
mars 2019. Ses résultats dressent le portrait de professionnels engagés
avec enthousiasme pour leur métier, qui réclament toutefois un meilleur
accompagnement. Le climat scolaire, au vu des résultats, est un enjeu
fort pour l’éducation prioritaire et les lycées professionnels. Quels
enseignements peut-on tirer de ces premiers résultats ?
 
Un métier source d’engagement et de motivation
 
45 000 personnels issus de tous les métiers de l’Éducation, affectés
dans le second degré, ont répondu à cette enquête de la Direction de
l’évaluation, de la performance et de la prospective (DEPP). 85 % de ces
personnels se sentent bien ou très bien dans leur établissement. Le premier enseignement de cette enquête ? L’engagement et la motivation des personnels. 95 %
ont de bonnes ou de très bonnes relations avec les élèves. 90 % font
des choses qui leur plaisent dans leur travail. Très peu s’ennuient, ont
de mauvaises relations avec leurs collègues ou avec les parents.
 
Une nuance toutefois : les enseignants du secteur public, dans
l’enquête, font état de moins bonnes conditions de travail, et d’une
appréciation plus négative du climat scolaire, que les enseignants du
privé et les autres catégories de personnel.
 
 
Formation, travail d’équipe, conditions de travail : le bât blesse
 
Dans certains domaines, les résultats de l’enquête interrogent :
66,8 % des enseignants du public ont l’impression d’avoir une charge de
travail excessive. 63,5% n’ont pas un temps suffisant pour bien faire
leur métier. 38,5 % seulement pensent pouvoir exercer ce métier jusqu’à
la retraite. Ces chiffres sont effarants, ils témoignent des difficultés
réelles d’exercice du métier enseignant.
 
En matière d’accompagnement, le bât blesse : 50,2 % des enseignants
du public seulement indiquent avoir une formation suffisante et adaptée,
45,4 % des moyens adaptés et suffisants, 57,7 % ont l’impression de
faire partie d’une équipe et 64 % des personnels se sentent soutenus
dans les situations difficiles… Le système éducatif français a donc un
problème de fond : le sentiment de solitude des personnels face aux
difficultés !
 
Les
revendications du SE-Unsa : la formation doit être un véritable droit
pour les personnels, et être accessible au plus proche du terrain. La
concertation doit être intégrée dans le service des enseignants et la
réduction de la charge de travail doit être un sujet prioritaire pour le
ministère.
Les résultats de l’enquête sur la charge de travail
des enseignants de collège sont accablants : Pour 97 % des enseignants
interrogés, leur charge de travail s’est accrue dans les dernières
années (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php), notamment du fait d’un travail croissant en matière de suivi des élèves (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/pages/page_4.html) .
 
 
Éducation prioritaire, lycée/collège : quelles différences ?
 
Climat scolaire, respect des règles collectives, violence,
clairement le bilan n’est pas satisfaisant, surtout en collège, en
éducation prioritaire et dans les lycées professionnels, et pose plus
largement un problème de démocratisation scolaire. Un effet « éducation
prioritaire » est pourtant notable dans certains domaines : sentiment de
faire partie d’une équipe, respect ressenti de la part des parents,
l’éducation prioritaire a de meilleurs résultats !
 
Les CPE sont aussi touchés par le sentiment de surcharge de travail
(54%), tandis que les résultats de l’enquête pour les enseignants des
lycées professionnels se rapprochent, pour l’exposition aux violences,
des résultats de l’éducation prioritaire. Les enseignants du privé ont
une meilleure appréhension du climat scolaire et des conditions de
travail, reflet du tri des élèves effectué tout en perçevant des moyens
publics, un phénomène qui interroge.
 
En conclusion,
cette enquête conforte le SE-Unsa dans les propositions qu’il porte :
pour une politique d’éducation prioritaire ambitieuse
(voir notre article https://enseignants.se-unsa.org/Reseaux-d-education-prioritaire-distribution-des-moyens-postes-non-attractifs), pour réclamer une action ministérielle d’ampleur sur les conditions de travail (voir les résultats de notre enquête https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php) et,
plus largement, pour avoir une approche globale sur le climat scolaire
qui ne se résume pas à des mesures de communication contre la violence
.
Le sujet qui doit être prioritaire, pour le SE-Unsa ? Faire des
établissements du second degré des lieux de vie où de bonnes conditions
de travail pour les personnels assurent les meilleures chances de
réussite pour les élèves.

 

Enquête climat scolaire : des résultats qui interrogent

Le
ministère de l’Éducation nationale vient de publier les résultats de la
première enquête de climat scolaire lancée auprès des personnels en
mars 2019. Ses résultats dressent le portrait de professionnels engagés
avec enthousiasme pour leur métier, qui réclament toutefois un meilleur
accompagnement. Le climat scolaire, au vu des résultats, est un enjeu
fort pour l’éducation prioritaire et les lycées professionnels. Quels
enseignements peut-on tirer de ces premiers résultats ?
 
Un métier source d’engagement et de motivation
 
45 000 personnels issus de tous les métiers de l’Éducation, affectés
dans le second degré, ont répondu à cette enquête de la Direction de
l’évaluation, de la performance et de la prospective (DEPP). 85 % de ces
personnels se sentent bien ou très bien dans leur établissement. Le premier enseignement de cette enquête ? L’engagement et la motivation des personnels. 95 %
ont de bonnes ou de très bonnes relations avec les élèves. 90 % font
des choses qui leur plaisent dans leur travail. Très peu s’ennuient, ont
de mauvaises relations avec leurs collègues ou avec les parents.
 
Une nuance toutefois : les enseignants du secteur public, dans
l’enquête, font état de moins bonnes conditions de travail, et d’une
appréciation plus négative du climat scolaire, que les enseignants du
privé et les autres catégories de personnel.
 
 
Formation, travail d’équipe, conditions de travail : le bât blesse
 
Dans certains domaines, les résultats de l’enquête interrogent :
66,8 % des enseignants du public ont l’impression d’avoir une charge de
travail excessive. 63,5% n’ont pas un temps suffisant pour bien faire
leur métier. 38,5 % seulement pensent pouvoir exercer ce métier jusqu’à
la retraite. Ces chiffres sont effarants, ils témoignent des difficultés
réelles d’exercice du métier enseignant.
 
En matière d’accompagnement, le bât blesse : 50,2 % des enseignants
du public seulement indiquent avoir une formation suffisante et adaptée,
45,4 % des moyens adaptés et suffisants, 57,7 % ont l’impression de
faire partie d’une équipe et 64 % des personnels se sentent soutenus
dans les situations difficiles… Le système éducatif français a donc un
problème de fond : le sentiment de solitude des personnels face aux
difficultés !
 
Les
revendications du SE-Unsa : la formation doit être un véritable droit
pour les personnels, et être accessible au plus proche du terrain. La
concertation doit être intégrée dans le service des enseignants et la
réduction de la charge de travail doit être un sujet prioritaire pour le
ministère.
Les résultats de l’enquête sur la charge de travail
des enseignants de collège sont accablants : Pour 97 % des enseignants
interrogés, leur charge de travail s’est accrue dans les dernières
années (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php), notamment du fait d’un travail croissant en matière de suivi des élèves (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/pages/page_4.html) .
 
 
Éducation prioritaire, lycée/collège : quelles différences ?
 
Climat scolaire, respect des règles collectives, violence,
clairement le bilan n’est pas satisfaisant, surtout en collège, en
éducation prioritaire et dans les lycées professionnels, et pose plus
largement un problème de démocratisation scolaire. Un effet « éducation
prioritaire » est pourtant notable dans certains domaines : sentiment de
faire partie d’une équipe, respect ressenti de la part des parents,
l’éducation prioritaire a de meilleurs résultats !
 
Les CPE sont aussi touchés par le sentiment de surcharge de travail
(54%), tandis que les résultats de l’enquête pour les enseignants des
lycées professionnels se rapprochent, pour l’exposition aux violences,
des résultats de l’éducation prioritaire. Les enseignants du privé ont
une meilleure appréhension du climat scolaire et des conditions de
travail, reflet du tri des élèves effectué tout en perçevant des moyens
publics, un phénomène qui interroge.
 
En conclusion,
cette enquête conforte le SE-Unsa dans les propositions qu’il porte :
pour une politique d’éducation prioritaire ambitieuse
(voir notre article https://enseignants.se-unsa.org/Reseaux-d-education-prioritaire-distribution-des-moyens-postes-non-attractifs), pour réclamer une action ministérielle d’ampleur sur les conditions de travail (voir les résultats de notre enquête https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php) et,
plus largement, pour avoir une approche globale sur le climat scolaire
qui ne se résume pas à des mesures de communication contre la violence
.
Le sujet qui doit être prioritaire, pour le SE-Unsa ? Faire des
établissements du second degré des lieux de vie où de bonnes conditions
de travail pour les personnels assurent les meilleures chances de
réussite pour les élèves.