Alors même que les organisations seront enfin reçues par la ministre de la
Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités
territoriales ce jeudi 17 décembre à 18h30, c’est une fois de plus, par
voie de presse, que la communauté éducative apprend les arbitrages du
gouvernement.
D’après cet article des Échos elle explique que le projet de loi de
décentralisation, différenciation et déconcentration et à présent
décomplexification dite loi 4D prévoit le transfert de la « médecine
scolaire » aux départements et évoque pour les adjoints gestionnaires
des collèges et lycées une autorité « conjointe » du chef
d’établissement et de la collectivité.
En agissant ainsi sans donner toutes
les précisions, cet article provoque des inquiétudes fortes et une
colère légitime des personnels concernés et des équipes.
Pour l’UNSA Éducation cette méthode est tout à fait inacceptable. Nous le
réaffirmons il est possible d’améliorer le fonctionnement des
établissements et les relations avec les collectivités mais la
décentralisation de personnels n’est pas une voie qui le permet.
En ce qui concerne la gestion des EPLE,pour l’UNSA Éducation des évolutions sont possibles sans
décentralisation et doivent s’inscrire dans la logique d’une politique
de conventionnement tripartite négociée entre l’état, les EPLE et les
collectivités et dans laquelle l’état doit prendre toute sa place et sa
responsabilité. Nos collègues adjoint·es gestionnaires ne peuvent se
retrouver mis en tension et écartelés. Leur appartenance à l’Éducation
nationale doit être clairement réaffirmée ainsi que leur rôle d’adjoint
au chef d’établissement. La formulation employée dans l’article par la
ministre doit être clarifiée. L’UNSA Éducation sera particulièrement
vigilante.
En ce qui concerne la médecine scolaire,
l’UNSA Éducation a toujours soutenu la nécessité et l’intérêt d’une
mission de promotion de la santé à l’École avec des personnels de santé
du ministère.
Ce projet de décentralisation de la médecine scolaire ne garantit pas
la poursuite de la totalité de cette mission au sein de l’Éducation
nationale.
Nous n’avons cessé d’alerter sur la situation. Aujourd’hui leurs conditions
de travail sont considéra-blement dégradées, mais aucun gouvernement n’a
fait le choix de prendre des décisions radicales pour favoriser
l’attractivité de la médecine scolaire en termes de revalorisation et de
conditions de travail.
Il nous faut également rapidement des précisions officielles sur ce qui
est réellement prévu.& ;nbsp ; S’agit-il de décentraliser
uniquement les médecins ou l’ensemble des personnels de santé scolaire ?
Les pre-miers éléments de réponses obtenus auprès du ministère iraient
dans le sens d’un maintien des infir-mièr·es à l’Éducation nationale. Si
la décentralisation des infirmier·es étaient également envisagée ce
serait encore une étape supplémentaire qui viendrait fragiliser la
complémentarité des équipes pluri professionnelles santé, sociale et
d’éducation au sein des établissements et des écoles.
Par ce communiqué, nous voulons solennellement exprimer notre inquiétude
sur les conséquences de ces communications gouvernementales à
répétition. En effet, l’UNSA Éducation n’a de cesse d’alerter sur l’état
de tension des personnels des écoles, des collèges, des lycées et des
services. Annoncer dans la presse de telles décisions de transformations
structurelles qui bouleversent le fonctionnement des établissements
scolaires dans l’urgence, pour des raisons politiques et sans
concertation, c’est inadmissible.
Cette logique politique nous semble inconséquente car en effet, dans un tel
contexte ces annonces ne peuvent qu’accroitre la résignation et la
colère déjà bien présente chez nos collègues.
Nous sommes immédiatement intervenus auprès du ministère de l’éducation
nationale. Ce soir, l’UNSA Fonction publique portera notre parole lors
de la rencontre prévue avec la ministre de la Cohésion des territoires
et des Relations avec les Collectivités territoriales.
Nous serons mobilisés et allons continuer de soutenir nos collègues. Ce sont
des professionnels qui méritent d’être reconnu.es et respecté.es et
attendent de leur employeur et de ce gouvernement bien autre chose que
des communications par voie de presse. En fonction des réponses
et des précisions qui nous seront apportées nous prendrons début janvier
les décisions qui s’imposeront.
Ivry Sur Seine, le 17 décembre 2020
Frédéric MARCHAND
Secrétaire général