CSAA du 10 octobre : l’UNSA Education CVL dresse le bilan de la rentrée

Dans sa déclaration liminaire, l'Unsa Education a souhaité dresser au recteur son bilan sur la rentrée et plus largement sur les annonces et événements du mois de septembre.

Même si nous entendons de toutes parts que la rentrée fût sereine, nous l’avons dit dans les départements et nous nous permettons donc de le redire ici, il n’en est rien sur le terrain.

Malgré de belles promesses provenant du ministère, il n’y a pas, dans l’académie d’Orléans-Tours, un enseignant devant chaque classe (prenons l’exemple flagrant des professeurs de lettres dans notre académie…). Et nous pouvons même aller plus loin puisqu’il y a aussi des manques au sein des personnels administratifs, des infirmières, des médecins, des assistantes sociales, des personnels d’encadrement, des AESH, des personnels médico-sociaux, des adjoints gestionnaires et la liste pourrait être longue si l’on parlait aussi des CMS qui ferment ou se retrouvent dans des locaux inadaptés.

Même si nous saluons la qualité des échanges avec les services du rectorat, qui nous le savons font tout ce qu’il est possible pour obtenir la situation la plus correcte, nous le répétons encore et encore, il est temps que le gouvernement se pose les bonnes questions !

La semaine dernière, lors de son discours pour la journée mondiale des enseignants, notre ministre semblait satisfait de la hausse des salaires. Que devons-nous comprendre ? Le ministère considère-t-il maintenant que les personnels sont correctement rémunérés ? A l’UNSA Education, nous continuerons à réclamer la hausse des salaires et notamment ceux des personnels dont la rémunération est la plus basse.

Les annonces se succèdent, chaque semaine, les personnels fatiguent de ce flux d’informations par voie médiatique. Le gouvernement semble utiliser l’école pour faire campagne. Et c’est ainsi que débute dès cette semaine une « consultation » sur les « priorités et les actions » à mettre en place pour élever le niveau scolaire. Une consultation des enseignants qui viennent à peine de terminer de traiter les évaluations de rentrée demandées par le ministère. Des enseignants, des personnels, à nouveau sollicités pour une réflexion en 8 semaines qui nous semble bien trop rapide quand on s’aperçoit que potentiellement elle pourrait aboutir à une rénovation des programmes d’enseignements pour la rentrée 2024. Quant à la réflexion sur des groupes de niveaux en français et mathématiques au collège, il nous semble plutôt que cela ressemble à un collège qui sépare et prédétermine plutôt qu’à un collège « modulaire ». Pour ce qui est du manuel unique, que l’on nous présente comme une de vos plus belles œuvres à Mayotte, qu’en sera-t-il de la différenciation pédagogique ? Encore des perturbations du métier d’enseignant qui ne favoriseront pas l’attractivité de nos métiers.

Comme dirait Monsieur le ministre, il y a urgence, oui, celle de nous laisser faire notre travail ! Il y a urgence à faire en sorte que nos personnels puissent travailler dans de meilleures conditions !

A l’Unsa Education, nous nous sommes aussi penchés sur le projet de loi finance, et ses 2200 emplois supprimés. Le premier degré portera la plus lourde charge avec environ 1700 emplois en moins. Là où la sécurité intérieure et l’armée bénéficient d’une priorité bien marquée, elle semble bien moindre pour l’Education. Le choix gouvernemental étonne : Veut-on vraiment préparer l’avenir ?

Au niveau académique, nous ne pouvons que souligner l’écoute que nous avons obtenue lors des groupes de travail notamment concernant les IFSE des personnels concernés et cela malgré le peu de marge de manœuvre qui était offert. Cependant, cette revalorisation ne suffira pas à compenser le retard indemnitaire par rapport aux agents des mêmes catégories. Si certaines de nos demandes ont pu être réalisées, pour compenser cette maigre augmentation dans un contexte de perte d’attractivité de nos métiers, nous vous demandons, monsieur le Recteur, qu’un effort important soit porté sur les CIA en décembre.

Concernant les paies, l’Unsa Education s’indigne que certains personnels, dont des AED, des AESH et même des contractuels, aient reçu leur salaire avec parfois beaucoup de retard, quand ils ont été payés, alors même que nous savons que leurs revenus ne sont pas des plus importants et que cette entrée d’argent est presque vitale pour certaines de ces familles.

Monsieur le recteur, l’UNSA Education vous demande de faire en sorte que l’ensemble des personnels puisse recevoir un salaire à la date normale de mise en paiement. Les agents n’ont pas à être affectés par des problèmes de personnels ou de logiciels. Quel employeur, tel l’éducation nationale, se permet-il de ne pas payer ses agents ? Le SAGAH a vu le nombre d’AESH qu’il doit gérer augmenter considérablement. Cela semble compliqué et nous vous demandons de bien vouloir faire un gros effort de communication envers les personnels sur les interlocuteurs en cas de problèmes notamment de traitement (DPAE, SAGAH, Lycée Jean Zay) et cela aussi pour les AED.

Il nous semble important de souligner que les personnels fatiguent parce qu’ils doivent sans cesse se réadapter à des logiciels non aboutis. Du côté des personnels de direction, les collègues sont d’ores et déjà épuisés par les logistiques et organisations imposées par le ministère. Que de pressions… que de contrôle sur leur travail… et que de communications politiques qui dégradent leur exercice professionnel en EPLE. La rentrée 2023 a été plus complexe très abîmée sur tous les plans des personnels : enseignants, administratifs et médico-sociaux.

Nous clôturerons cette déclaration sur un fait d’actualité, nous tenons à dire que l’Unsa Education condamne la déclaration de guerre du Hamas à l’encontre d’Israël et ses exactions qui sont des crimes contre l’humanité.


Points abordés :

Sur les IFSE, l’Unsa éducation se montre favorable aux évolutions observés mais espère un travail supplémentaire sur les CIA de fin d’année.

Barème rénové des DDFPT : l’inquiétude des DDFPT sur la réimplantation de certains postes nous pousse à nous abstenir sur ce vote.

Nous avons fait état des problèmes de paie du mois de septembre et demandé au rectorat de faire en sorte que cela ne puisse pas se reproduire.