CSA Normandie : un sous-investissement criant dans l’Éducation !

Le Comité Social d’Administration de Normandie présidé par Mme la Rectrice s’est tenu le 20 janvier. Les représentants des personnels étaient appelés à s’exprimer (entre autres choses) sur la répartition des moyens dévolus à l’Académie de Normandie.

Les « moyens » attribués (ou retirés) à l’Académie sont habituellement présentés au mois de janvier. D’autres sujets ont bien entendu été abordés : l’Unsa-Éducation a ainsi dit tout le mal qu’elle pensait des annonces relatives à la technologie au collège, sur le fond comme sur la forme.  Mais cet article entend faire un focus sur la question des moyens.

MOYENS enseignants « premier degré » :  

Un retrait global de 99 postes. Calvados : – 21 ETP (équivalent temps plein) ; Eure : – 20 ETP ; Manche : – 29 ETP ; Orne : -29 ETP ; Seine-Maritime : 0 ETP.

L’employeur a, comme d’habitude, justifié ces retraits par l’évolution démographique de la Normandie et s’est félicité de la progression de l’indicateur du P/E qui équivaut à estimer le nombre d’élèves par enseignant.

L’UNSA-Éducation a dénoncé cet argumentaire en rappelant que, en comparaison des pays de l’OCDE, le P/E de la Normandie était tout simplement mauvais (si la Normandie était un pays, elle serait au rang 31 sur 38… à quasi-égalité avec la Turquie).  L’Unsa-Éducation a voté contre.

MOYENS enseignants « Second degré » :  

– 121 ETP en tout.  Les retraits sont ventilés comme suit : – 10 ETP collèges du Calvados ; – 7,5 ETP collèges de l’Eure, -5,5 ETP collèges de la Manche ; – 7 ETP collèges du 61 ; – 28 ETP collèges du 76 ; – 23 ETP lycées PRO et – 40 ETP LGT (estimation).

L’UNSA-Éducation a montré que ces retraits excédaient de très loin l’évolution démographique, laquelle joue le rôle d’écran de fumée pour masquer des économies croissantes. L’Unsa-Éducation a voté contre.

MOYENS autres qu’enseignants :

On reste malheureusement dans une même logique.  Un retrait de 9 ETP administratifs, alors que la charge de travail en partie liée à la fusion n’a jamais été aussi importante.  Zéro création de postes de CPE, alors que des établissements normands sont toujours sans CPE.  Même constat pour les postes d’infirmières ou d’assistants sociaux,  quand bien même les besoins de nos élèves en accompagnement sont évidents.  On supprime également 5 emplois de personnels de direction en Normandie, alors que les équipes sont insuffisamment étoffées dans de nombreux établissements.

L’UNSA-Éducation dénonce cette gestion verticale, ignorante de nos métiers, déconnectée des réalités de nos établissements et services, qui nous demande de faire toujours plus avec toujours moins. l’Unsa-Éducation a voté contre.

Derrière ces évolutions, ce sont les conditions de travail des personnels et des élèves qui sont fortement dégradées.  Ces retraits d’emplois, qui s’ajoutent à ceux des années précédentes, témoignent de l’absence de véritable politique éducative : un empilement d’injonctions, de dispositifs multiples, de liste sans fin de priorités, le tout piloté par des indicateurs dont la pertinence n’est jamais questionnée.  L’UNSA-Éducation a dénoncé ce refus manifeste d’investir dans l’école à la hauteur des enjeux qui se dressent devant nous.