Communiqué de presse : Renoi-RH et Op@le

Les nouveaux progiciels de l’Éducation nationale maltraite les agents de façon inacceptable !

Malgré un contexte social tendu, ce sont 34 585 collègues issus des métiers de l’éducation, de la recherche et de la culture qui ont répondu aux questions de l’UNSA Éducation, dont 4 683 dans notre région Auvergne-Rhône-Alpes, pour la 11ème édition du baromètre des métiers.

Les résultats sont profondément inquiétants pour notre société : les personnels qui portent les politiques de jeunesse et d’avenir dans notre pays expriment un découragement alarmant.

L’UNSA Éducation veut alerter l’opinion publique sur les fortes attentes des personnels du service public de l’éducation, de la recherche et de la culture. L’amour du métier continue à faire battre le cœur des collègues, dans 92% des réponses, mais cet enthousiasme s’effrite dans le détail.

La proportion de personnels qui songent à changer de métier, notamment vers le privé, est en augmentation constante depuis 2016, ce qui met en exergue un problème d’attractivité pour les métiers de la fonction publique. Les conditions de travail se dégradent notamment chez les femmes en début de carrière. La charge de travail est un problème de plus en plus sensible chez les personnels d’encadrement et les personnels administratifs du ministère de l’éducation, qui ont porté le système à bout de bras pendant la crise sanitaire. Derrière la priorité constante accordée au pouvoir d’achat, c’est la première fois que la charge de travail dépasse les 50% dans notre baromètre.

L’UNSA Éducation, suite aux résultats de l’enquête, questionne sur la capacité durable de la puissance publique à porter des politiques nationales, ignorant les difficultés et les réalités du terrain.

Les personnels ont placé la mutation numérique en troisième position des mutations sociales sur laquelle l’enquête les interrogeait. Leurs réponses mettent en avant les profonds clivages, notamment générationnels, chez les personnels, majoritairement réticents face à de nouvelles dématérialisations qui ont souvent entraîné une surcharge de travail et une dégradation des conditions de travail.

Pourtant, le Ministère affirmait que dans toute conduite de politique ressources humaines, il ferait du bien-être de ses personnels sa priorité. A&I-Unsa déplore l’abîme entre les paroles et les actes avec le déploiement du progiciel Renoi-RH dans les services académiques, à l’instar du progiciel Op@le dans les collèges et lycées.

  • En guise de modernisation et de fiabilité, nos collègues s’arrachent les cheveux avec Renoi-RH, nouvelle solution informatique mutualisée au niveau interministériel en matière de gestion des ressources humaines. Absolument pas en phase avec les outils existants, il entraîne des saisies manuelles en masse, des retards considérables dans les campagnes de mutation et d’avancement, avec leur lot d’erreurs innombrables.
    Le pire est que totalement mobilisés sur ce « déploiement », les services ne peuvent plus assurer leurs missions essentielles, comme celle de répondre aux demandes des personnels.

La goutte d’eau est intervenue le 2 juin dernier, lorsque la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) a annoncé aux personnels qu’il fallait mettre les bouchées doubles afin que tous les dossiers soient traités avant le 28 août prochain. Il va donc falloir, à nouveau, raccourcir les congés et anticiper.

  • Pour le logiciel Op@le, nouveau progiciel de comptabilité budgétaire pour les Lycées et Collèges, le constat est sans appel : une ergonomie générale scandaleusement nulle, une assistance aux abonnés absents, une souffrance au travail profonde et généralisée même chez les plus chevronnés, une communication institutionnelle tissu de mensonges et de contre-vérités.

Rarement du professionnel aguerri aux débutants, A&I-Unsa a ressenti une telle unanimité face à la mise à disposition forcée d’un outil inabouti, sans moyens d’assistance et d’accompagnement suffisant, et devenu un facteur majeur de risques psycho-sociaux.

Réunis en Congrès Académique le 20 juin dernier au Lycée du Granier à La Ravoire (73) , les adhérents de A&I-Unsa ont voté à l’unanimité deux motions dénonçant les conditions du déploiement de ces deux progiciels, inacceptables pour l’ensemble des personnels qui en ont la charge et le fait que leur employeur les expose à des risques professionnels majeurs.

En conséquence, A&I-Unsa a saisi les formations spécialisées compétentes en matière de santé, sécurité et conditions de travail afin d’évaluer les besoins spécifiques indispensables pour prévenir l’aggravation des risques psycho-sociaux induits par le déploiement dans de telles conditions des logiciels Renoi-RH et Op@le.

Motion Renoi-RH

Motion Op@le