[Bordeaux] Langues régionales, préserver et à améliorer la diversité de l’offre linguistique dans le service public
L’Unsa Éducation se réjouit de la publication de nouveaux programmes spécifiques pour les langues régionales. Nous saluons les avancées que ceux-ci devraient permettre notamment avec la déclinaison par niveaux et la prise en compte des attendus pour les sections bilingues. Nous espérons qu’ils seront accompagnés de la production d’outils d’évaluation pour les collègues en occitan.
Néanmoins, nous nous inquiétons de savoir si ces programmes pourront réellement être utilisés en occitan car nous constatons que les effectifs au collège n’augmentent pas et que ceux du lycée continuent de diminuer ! Nous déplorons cette déprise d’effectifs depuis trop d’années maintenant…
Pour rappel, la loi Molac du 21 mai 2021 va dans le sens d’une généralisation de l’enseignement des langues régionales. Afin que cette loi ne soit pas qu’une déclaration d’intentions, il faut qu’elle s’accompagne de moyens humains et financiers. Or, cela fait des années que l’Unsa Éducation entend lors des CALR que « l’offre est inscrite à la carte des langues », autrement dit, qu’il serait possible de prendre l’option occitan dans l’établissement, à condition que l’établissement en question en fasse l’affichage… mais lorsqu’il n’y a pas assez d’élèves, il n’y a pas d’enseignant positionné. Combien d’élèves ont été perdus depuis toutes ces années ? Où en est-on de la volonté de généralisation ? Cela doit être, selon nous, le plus gros chantier à mener par le futur IA-IPR.
L’Unsa Éducation tient également à revenir sur la fermeture du site bilingue d’Asson dans les Pyrénées-Atlantiques. Au CALR de juillet 2024, nous avions craint et alerté sur la possible fermeture de ce site, à la suite d’une mesure de carte scolaire précipitée. Or, cette fermeture revêt un caractère plus que symbolique, dans un contexte de non ouverture de nouveau cursus bilingue dans ce département depuis deux ans… Il s’agissait d’un cursus de 20 ans d’existence, qui aurait pu se relever de plusieurs années compliquées grâce à un poste POP qui a été fermé après seulement un an d’expérimentation. Les derniers élèves de cette filière n’auront donc pas la possibilité de terminer leur cursus bilingue en élémentaire, et n’alimenteront probablement pas le collège de secteur dans les prochaines années. Cette fermeture nous alerte quant à l’image qu’elle renvoie de la volonté de l’Éducation Nationale : cela ressemble plus à du démantèlement qu’à du développement !
Enfin, il ne peut y avoir de développement sans matériel pédagogique de qualité et de ce fait, sans un soutien fort au Cap’OC qui est un outil de diffusion précieux. Il a lui aussi été entravé dans son fonctionnement après une crise interne, dont la résolution a été douloureuse en termes de gestion RH. Il serait bon pour tous qu’il retrouve au plus vite son expertise pédagogique, afin de relancer les missions qui était les siennes et de pouvoir à nouveau concourir à des projets d’envergure, comme par le passé.
Concernant l’enseignement du basque, l’Unsa Éducation s’inquiète de la tendance inverse. Ces dernières années ont vu l’ouverture de nombreux sites bilingues, dont un qui n’avait pas été désigné comme tel. Nous rappelons qu’il n’est pas recevable qu’une collectivité décide seule d’inscrire des élèves en langue régionale et force la main de l’Éducation Nationale que vous représentez. Surtout, nous nous interrogeons sur la possibilité de maintenir ces sites avec des cohortes qui sont certaines d’augmenter dans le 1er degré, mais avec toujours aussi peu d’enseignants recrutés aux concours. Et malheureusement, nous constatons que ces cohortes d’élèves, pourtant importantes dans le 1er degré, ne poursuivent pas toujours l’apprentissage du basque dans le 2nd degré où il faut parfois consacrer beaucoup de moyens à de très petits groupes d’élèves, ce qui a un impact sur la DGH des établissements et donc sur les conditions d’apprentissage des autres élèves.
Pour l’Unsa Éducation, il est indispensable de veiller à l’équité en termes d’enseignement des langues régionales sur l’ensemble de nos territoires. L’arrivée d’un nouveau recteur et de nouveaux Dasen doit marquer un tournant : les attentes sont fortes, les réponses doivent être à la hauteur.