Zoom « Réforme du collège » : Quelle réalité du terrain 3 mois après la rentrée ?

Novembre 2016. La réforme a 3 mois. On ne va pas se mentir, l’accouchement a été difficile, et, comme après toute naissance, l’organisation de la maisonnée a volé en éclat. Les nuits sans sommeil, à imaginer des EPI ou à repenser ses cours selon les nouveaux programmes cyclés et soclés, sont une réalité.

Pour autant, les choses avancent. Si, en majorité, les personnels reconnaissent être entrés dans  la réforme sous la contrainte règlementaire, leur désir de faire – et de bien faire -, quel que soit leur degré d’enthousiasme de départ, est à saluer.


L’information / La formation

Les enseignants estiment avoir été globalement informés et formés à la réforme l’an dernier, même si certains en ressentent encore le besoin. On peut toutefois regretter que les infirmiers scolaires aient été quelque peu oubliés lors les formations alors qu’ils se sentent, à juste titre, concernés par cette réforme.

 

• Les EPI

Une majorité des enseignants, mais aussi des CPE et infirmiers participe à un ou plusieurs EPI. Déjà engagés dans l’interdisciplinarité auparavant, ils en espèrent davantage d’implication des élèves. Cependant le temps de préparation et de concertation entre collègues est conséquent. Et réaliser les EPI sur le temps disciplinaire est regretté.

 

• L’accompagnement personnalisé

Les nouvelles modalités de l’AP – classe entière et AP pour tous les élèves – entraînent pour l’instant scepticisme et incompréhension. Le désir d’accompagner prioritairement les élèves les plus en difficulté en est frustré. C’est probablement le point sur lequel un accompagnement par les IPR est le plus attendu.

 

• Les cycles et le socle

Le nouveau Socle commun apparaît plus lisible et plus en cohérence avec les programmes, bien qu’encore complexe à appréhender. L’évaluation par compétences est légitimée par sa prise en compte pour le nouveau Brevet des collèges. Le barème de points associé, lui, laisse un peu perplexe…
Si l’approche par cycles laisse davantage de liberté aux enseignants pour aborder progressivement les notions complexes, là aussi la charge de travail est alourdie par les programmes rénovés sur les quatre années. Les enseignants espèrent du cycle 3 davantage de concertation entre école et collège, tout en pointant la difficulté de trouver des espaces/temps pour le faire.


• Le Plan numérique

Unanimement, il est urgent d’apprendre aux élèves à rechercher et trier les données disponibles sur le web. Prudence et pragmatisme sont de mise quand les équipements des établissements sont très variables. Une fois ces questions pratiques réglées, seul un tiers des enseignants en attend une évolution des pratiques pédagogiques. Quant au LSU, la satisfaction de voir enfin apparaître une application commune au premier et second degré ne masque pas la déception de n’avoir pas été formé à sa prise en main. Quand celui-ci est opérationnel, ce qui n’est pas encore le cas en collège.

 

En conclusion, il faut entendre le besoin des collègues d’être entendus et soutenus après une rentrée marquée par une surcharge de travail importante. La première phase de mise en œuvre d’une réforme est toujours difficile, celle-ci n’échappe pas à la règle. Le temps des réformes est un temps long, qui dépasse le calendrier politique et le pire serait que ses échéances à venir en 2017 mettent à mal de manière hâtive ce qui a été construit, avant d’avoir pu porter ses fruits.

L’Unsa-Education publiera les remontées exprimées sur le terrain et facilitera un recensement des « bonnes pratiques » pour que la préparation de rentrée 2017 bénéficie de l’expérience de cette année.
 

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Novembre 2016. La réforme a 3 mois. On ne va pas se mentir, l’accouchement a été difficile, et, comme après toute naissance, l’organisation de la maisonnée a volé en éclat. Les nuits sans sommeil, à imaginer des EPI ou à repenser ses cours selon les nouveaux programmes cyclés et soclés, sont une réalité.

Pour autant, les choses avancent. Si, en majorité, les personnels reconnaissent être entrés dans  la réforme sous la contrainte règlementaire, leur désir de faire – et de bien faire -, quel que soit leur degré d’enthousiasme de départ, est à saluer.


L’information / La formation

Les enseignants estiment avoir été globalement informés et formés à la réforme l’an dernier, même si certains en ressentent encore le besoin. On peut toutefois regretter que les infirmiers scolaires aient été quelque peu oubliés lors les formations alors qu’ils se sentent, à juste titre, concernés par cette réforme.

 

• Les EPI

Une majorité des enseignants, mais aussi des CPE et infirmiers participe à un ou plusieurs EPI. Déjà engagés dans l’interdisciplinarité auparavant, ils en espèrent davantage d’implication des élèves. Cependant le temps de préparation et de concertation entre collègues est conséquent. Et réaliser les EPI sur le temps disciplinaire est regretté.

 

• L’accompagnement personnalisé

Les nouvelles modalités de l’AP – classe entière et AP pour tous les élèves – entraînent pour l’instant scepticisme et incompréhension. Le désir d’accompagner prioritairement les élèves les plus en difficulté en est frustré. C’est probablement le point sur lequel un accompagnement par les IPR est le plus attendu.

 

• Les cycles et le socle

Le nouveau Socle commun apparaît plus lisible et plus en cohérence avec les programmes, bien qu’encore complexe à appréhender. L’évaluation par compétences est légitimée par sa prise en compte pour le nouveau Brevet des collèges. Le barème de points associé, lui, laisse un peu perplexe…
Si l’approche par cycles laisse davantage de liberté aux enseignants pour aborder progressivement les notions complexes, là aussi la charge de travail est alourdie par les programmes rénovés sur les quatre années. Les enseignants espèrent du cycle 3 davantage de concertation entre école et collège, tout en pointant la difficulté de trouver des espaces/temps pour le faire.


• Le Plan numérique

Unanimement, il est urgent d’apprendre aux élèves à rechercher et trier les données disponibles sur le web. Prudence et pragmatisme sont de mise quand les équipements des établissements sont très variables. Une fois ces questions pratiques réglées, seul un tiers des enseignants en attend une évolution des pratiques pédagogiques. Quant au LSU, la satisfaction de voir enfin apparaître une application commune au premier et second degré ne masque pas la déception de n’avoir pas été formé à sa prise en main. Quand celui-ci est opérationnel, ce qui n’est pas encore le cas en collège.

 

En conclusion, il faut entendre le besoin des collègues d’être entendus et soutenus après une rentrée marquée par une surcharge de travail importante. La première phase de mise en œuvre d’une réforme est toujours difficile, celle-ci n’échappe pas à la règle. Le temps des réformes est un temps long, qui dépasse le calendrier politique et le pire serait que ses échéances à venir en 2017 mettent à mal de manière hâtive ce qui a été construit, avant d’avoir pu porter ses fruits.

L’Unsa-Education publiera les remontées exprimées sur le terrain et facilitera un recensement des « bonnes pratiques » pour que la préparation de rentrée 2017 bénéficie de l’expérience de cette année.