Analyses et décryptages

Voie professionnelle : tisser des liens réalistes avec l’apprentissage

L’UNSA Education a activement participé au dernier comité de suivi (CS) ministériel de la Transformation de la voie professionnelle (TVP), le 2 décembre dernier, plus particulièrement consacré à l’apprentissage. Un CS très attendu par notre organisation qui avait justement demandé la tenue d’un CS dédié à ce sujet. Si quelques débuts de réponses ont été apportés, le chantier des questions demeure encore grand ouvert.

Sur le principe, « personne n’est contre l’apprentissage », fait valoir Mohamed Attia, le coordonnateur UNSA Education au CS. « Mais dans les établissements, la situation est parfois compliquée. Beaucoup de questions subsistent. » Comme celle de la mixité des publics lycéens (en initial) et apprentis. « Là où il y a de petits groupes homogènes, tout se passe bien, mais comment harmoniser lorsque ces deux publics, qui ont des emplois du temps et des niveaux en décalage, se retrouvent ensemble ? » Avec d’un côté, des élèves qui ont 30 heures de cours par semaine et de l’autre, un emploi du temps des apprentis à 35 heures hebdomadaires selon une fréquence très différente des lycéens. Outre la complexité pédagogique, c’est aussi la question de la rémunération des enseignants ayant alors double charge de travail qui est soulevée.

Le MEN a plutôt répondu pour l’instant par l’exemplarité de certaines bonnes pratiques de terrain, conviant des établissements « modèle » à présenter la manière dont ils ont déployé la TVP. « Une mise en œuvre presque idyllique » du fait de l’homogénéité des classes dans ces lycées professionnels « vitrines » qui ne correspond malheureusement pas à la situation générale des établissements. Si la rémunération par des heures supplémentaires est possible dans ces exemples, elle n’est pas la meilleure solution, créant « des entorses quasiment inévitables au statut des PLP (annualisation du temps de travail) », indique Mohamed Attia. Autre solution évoquée, mais encore très timidement : la pondération des heures des enseignants, à l’instar de ce qui se fait en BTS.

Au niveau institutionnel, il est apparu que la gestion de l’apprentissage par l’intermédiaire de groupements d’intérêt public (GIP) créés dans la plupart des académies demeure l’option la plus sécurisante, offrant par ailleurs l’intérêt de regrouper et optimiser les financements de l’insertion professionnelle, de la formation continue et de l’apprentissage, et permettant aussi de bien articuler formation sous statut scolaire et apprentissage puisque ces GIP qui alimentent les CFA académiques sont sous l’égide de l’Education nationale.

Il est à noter que l’apprentissage a le vent en poupe avec une légère hausse des candidats lors de la dernière rentrée, soit environ 71.000 candidats qui ont exprimé ensemble près de 94.000 vœux. Ainsi, certains candidats ont exprimé deux vœux ou plus en faveur de l’apprentissage, montrant que celui-ci gagne en crédibilité auprès des familles.

Pour L’UNSA Education, ces données sont intéressantes et le développement de l’apprentissage au sein de l’Education nationale doit satisfaire cette demande à la hausse. Mais il est nécessaire de veiller à un égal respect et à une harmornieuse contiguïté des diverses voies de formation professionnelle, diversité qui correspond à des besoins et à des profils différents. Il serait donc irréaliste d’induire de  quelques réussites expérimentales conduites dans un contexte local particulier une règle générale à marche forcée de mixité des publics qui conduirait une réforme sans égard pour les publics, les enseignants et les personnels de direction qui doivent déjà faire face à une véritable complexification de leurs tâches avec la TVP.

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L’UNSA Education a activement participé au dernier comité de suivi (CS) ministériel de la Transformation de la voie professionnelle (TVP), le 2 décembre dernier, plus particulièrement consacré à l’apprentissage. Un CS très attendu par notre organisation qui avait justement demandé la tenue d’un CS dédié à ce sujet. Si quelques débuts de réponses ont été apportés, le chantier des questions demeure encore grand ouvert.

Sur le principe, « personne n’est contre l’apprentissage », fait valoir Mohamed Attia, le coordonnateur UNSA Education au CS. « Mais dans les établissements, la situation est parfois compliquée. Beaucoup de questions subsistent. » Comme celle de la mixité des publics lycéens (en initial) et apprentis. « Là où il y a de petits groupes homogènes, tout se passe bien, mais comment harmoniser lorsque ces deux publics, qui ont des emplois du temps et des niveaux en décalage, se retrouvent ensemble ? » Avec d’un côté, des élèves qui ont 30 heures de cours par semaine et de l’autre, un emploi du temps des apprentis à 35 heures hebdomadaires selon une fréquence très différente des lycéens. Outre la complexité pédagogique, c’est aussi la question de la rémunération des enseignants ayant alors double charge de travail qui est soulevée.

Le MEN a plutôt répondu pour l’instant par l’exemplarité de certaines bonnes pratiques de terrain, conviant des établissements « modèle » à présenter la manière dont ils ont déployé la TVP. « Une mise en œuvre presque idyllique » du fait de l’homogénéité des classes dans ces lycées professionnels « vitrines » qui ne correspond malheureusement pas à la situation générale des établissements. Si la rémunération par des heures supplémentaires est possible dans ces exemples, elle n’est pas la meilleure solution, créant « des entorses quasiment inévitables au statut des PLP (annualisation du temps de travail) », indique Mohamed Attia. Autre solution évoquée, mais encore très timidement : la pondération des heures des enseignants, à l’instar de ce qui se fait en BTS.

Au niveau institutionnel, il est apparu que la gestion de l’apprentissage par l’intermédiaire de groupements d’intérêt public (GIP) créés dans la plupart des académies demeure l’option la plus sécurisante, offrant par ailleurs l’intérêt de regrouper et optimiser les financements de l’insertion professionnelle, de la formation continue et de l’apprentissage, et permettant aussi de bien articuler formation sous statut scolaire et apprentissage puisque ces GIP qui alimentent les CFA académiques sont sous l’égide de l’Education nationale.

Il est à noter que l’apprentissage a le vent en poupe avec une légère hausse des candidats lors de la dernière rentrée, soit environ 71.000 candidats qui ont exprimé ensemble près de 94.000 vœux. Ainsi, certains candidats ont exprimé deux vœux ou plus en faveur de l’apprentissage, montrant que celui-ci gagne en crédibilité auprès des familles.

Pour L’UNSA Education, ces données sont intéressantes et le développement de l’apprentissage au sein de l’Education nationale doit satisfaire cette demande à la hausse. Mais il est nécessaire de veiller à un égal respect et à une harmornieuse contiguïté des diverses voies de formation professionnelle, diversité qui correspond à des besoins et à des profils différents. Il serait donc irréaliste d’induire de  quelques réussites expérimentales conduites dans un contexte local particulier une règle générale à marche forcée de mixité des publics qui conduirait une réforme sans égard pour les publics, les enseignants et les personnels de direction qui doivent déjà faire face à une véritable complexification de leurs tâches avec la TVP.