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Voie pro : nos propositions entendues mais pas encore débattues

Le 27 janvier dernier s’achevait la première phase de concertation relative à la réforme de la voie professionnelle. Une synthèse des 4 groupes de travail interministériels a mis à jour 200 propositions, dont plusieurs portées par l’UNSA Education et ses syndicats comme une inscription de l’orientation dans l’emploi du temps ou une année supplémentaire sous statut scolaire à bac + 1 pour favoriser l’insertion ou la poursuite d’études. Reste que nos demandes doivent désormais faire l’objet d’un arbitrage ministériel.

La montagne accouchera-t-elle d’une souris ou d’un plus gros « animal » ? C’est toute la question à quelques mois encore du rendu final de la copie de la ministre Grandjean. Un premier brouillon à plusieurs voix vient d’être écrit à l’issue de deux mois de réunions et la mobilisation de quelque 150 expert·es et praticien·nes, chef·fes d’établissements, enseignant·es, directeur·rices délégué·es de la formation professionnelle, inspecteur·rices, lycéen·nes, dont 12 représentant·es UNSA de nos syndicats (SE, SNPDEN, SN2D, SIEN, SEA) et de l’UNSA Interprofessionnelle.

La journée de synthèse qui vient de se dérouler a proposé en outre une armature de six temps clés comme autant de tiroirs où viendraient se glisser les propositions retenues à l’issue de la concertation. C’est-à-dire dans trois mois encore, a minima, après un nouveau cycle de réunions bilatérales avec les organisations syndicales, les collectivités territoriales, les parents d’élèves, les élèves, les représentant·es d’entreprise.

Voici les temps clés proposés :

  • au collège, je m’oriente vers la voie professionnelle
  • je vis ma scolarité au lycée professionnel
  • je suis en situation de décrochage
  • je découvre le monde professionnel
  • je prépare ma poursuite d’études
  • je prépare mon insertion dans la vie active

Parmi les principales propositions que l’UNSA Éducation a établies, la question de l’orientation et de l’accompagnement tient pour nous une place importante, pour ne pas dire prépondérante. D’une part, nous observons une grand difficulté pour la majorité des élèves à se projeter de manière positive dans une orientation plutôt choisie que subie. Nous remarquons aussi une multiplicité de modules liées à l’orientation tout au long de la voie professionnelle sans vision large et progressive. Aussi, nous revendiquons une réelle éducation à l’orientation pour permettre aux élèves d’être plus autonomes sur ce point et d’inscrire dans l’emploi du temps, sous la forme d’un intitulé clairement identifié « orientation » l’ensemble des modules, séances et temps scolaires et péri-scolaires relevant de ce champ.

Nous souhaitons que soit ainsi « prise au sérieux » cette notion encore si peu considérée et lui donner enfin une cohérence et une visibilité avec la possibilité de lui affecter des moyens propres (enseignant·es, tuteur·rices, intervenant·es d’entreprise, mentors…).

Autre sujet important venant en contrepoint de l’orientation : la continuité dans les apprentissages et les cycles d’études. Considérant les périodes de transition comme autant de risques de rupture et de décrochage des élèves les plus fragiles, nous préconisons un accompagnement continu et adapté aux besoins de chaque élève, en plus d’un renforcement du tutorat entreprise pendant toute la durée du lycée professionnel. Et avec notre syndicat SE-UNSA, nous proposons enfin une année supplémentaire optionnelle après le bac pour favoriser une bonne transition vers les études supérieures ou la vie active.

Lors de la clôture de la journée de synthèse, la ministre Carole Grandjean a admis que la promesse électorale du candidat président Macron d’une hausse de 50 % de la période de formation en entreprise (PFMP) n’avait pas fait consensus. Sans pour autant affirmer, contrairement à ce que suggèrent les grands titres de la presse, un gel complet de ce point de la réforme.

L’UNSA Éducation et ses syndicats se sont immédiatement déclarés contre cette augmentation qui affaiblissait notamment les enseignements généraux, au moins autant nécessaires aux élèves, si ce n’est plus, pour une bonne insertion ou une poursuite d’études réussie. Tout en ne fermant pas la porte au dialogue et à la participation à la réflexion lors des GT ministériels. La question d’une année supplémentaire après le bac pro pour certains élèves qui en auraient besoin permettrait ainsi, à la fois, une consolidation des savoirs généraux et fondamentaux et une expérience en entreprise supplémentaire.

 

 

 

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