Viol : partir en guerre contre cette arme massive de domination

Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a livré début octobre dans son rapport un constat accablant (*) : chaque année, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viol ou de tentatives de viol. Pourtant seule une femme sur dix porte plainte.

Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a livré début octobre dans son rapport un constat accablant (*) : chaque année, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viol ou de tentatives de viol. Pourtant seule une femme sur dix porte plainte.

Pourquoi un chiffre si bas ?

Selon Danielle Bousquet, présidente du HCE, le viol bénéficie encore d’une « grande tolérance sociale ».

Comment peut-on penser que les femmes (qui constituent 98,2% des victimes de viol) adressent des messages subliminaux, aux hommes, pour les inviter voire les inciter (bien malgré eux, les pauvres) à venir les agresser ?

Difficile de ne pas se mettre en colère quand on entend de tels arguments pour dédouaner en partie les agresseurs, y compris de la bouche de femmes ! Le fameux « il n’y a pas de fumée sans feu » a la dent dure.

La parole de la victime, quand cette dernière parvient malgré tout à rassembler son courage pour aller porter plainte, est toujours placée sous la menace du renversement de la preuve : très vite, la question de « mais qu’avez-vous fait pour provoquer cela ?» ou « que portiez-vous ce soir-là ?» fait sentir à la femme agressée que bon, quand même, il pourrait y avoir une justification à cet acte odieux.

Si l’on y ajoute le fait que dans 90 % des cas le violeur est un proche, la suspicion voire l’incrédulité de ceux qui récoltent la parole de la victime enfonce un peu plus les femmes dans la culpabilité.

Bref un nouveau parcours du combattant, de nouvelles humiliations, de nouvelles souffrances… En d’autres mots le deuxième effet « Kiss Cool », la sensation de fraicheur en moins.

On ne le rappellera jamais assez : NON ne veut pas dire oui ou peut-être. NON ça veut dire NON.

Aucune tenue, aucun type de maquillage, aucun comportement aussi « libéré » puisse-t-il paraître ne veut dire « viole-moi ».

Nous avons toutes le droit de disposer de notre corps. Nul ne peut en déduire ou supposer quoi que ce soit qui l’autorise à enfreindre ce droit inaliénable. Et puis le bromure ça existe, la gestion de ses pulsions aussi : la preuve, la grande majorité des hommes ne sont pas des violeurs et encore heureux !

Au-delà des mesures politiques, juridiques et sociales que la force publique doit mettre en œuvre, chaque citoyen doit prendre sa part dans la prise en compte et la prise en charge des victimes de viol : tous concerné(e)s !

Le billet de Stéphanie

(*) À lire l’avis du HCEfh

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Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a livré début octobre dans son rapport un constat accablant (*) : chaque année, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viol ou de tentatives de viol. Pourtant seule une femme sur dix porte plainte.

Pourquoi un chiffre si bas ?

Selon Danielle Bousquet, présidente du HCE, le viol bénéficie encore d’une « grande tolérance sociale ».

Comment peut-on penser que les femmes (qui constituent 98,2% des victimes de viol) adressent des messages subliminaux, aux hommes, pour les inviter voire les inciter (bien malgré eux, les pauvres) à venir les agresser ?

Difficile de ne pas se mettre en colère quand on entend de tels arguments pour dédouaner en partie les agresseurs, y compris de la bouche de femmes ! Le fameux « il n’y a pas de fumée sans feu » a la dent dure.

La parole de la victime, quand cette dernière parvient malgré tout à rassembler son courage pour aller porter plainte, est toujours placée sous la menace du renversement de la preuve : très vite, la question de « mais qu’avez-vous fait pour provoquer cela ?» ou « que portiez-vous ce soir-là ?» fait sentir à la femme agressée que bon, quand même, il pourrait y avoir une justification à cet acte odieux.

Si l’on y ajoute le fait que dans 90 % des cas le violeur est un proche, la suspicion voire l’incrédulité de ceux qui récoltent la parole de la victime enfonce un peu plus les femmes dans la culpabilité.

Bref un nouveau parcours du combattant, de nouvelles humiliations, de nouvelles souffrances… En d’autres mots le deuxième effet « Kiss Cool », la sensation de fraicheur en moins.

On ne le rappellera jamais assez : NON ne veut pas dire oui ou peut-être. NON ça veut dire NON.

Aucune tenue, aucun type de maquillage, aucun comportement aussi « libéré » puisse-t-il paraître ne veut dire « viole-moi ».

Nous avons toutes le droit de disposer de notre corps. Nul ne peut en déduire ou supposer quoi que ce soit qui l’autorise à enfreindre ce droit inaliénable. Et puis le bromure ça existe, la gestion de ses pulsions aussi : la preuve, la grande majorité des hommes ne sont pas des violeurs et encore heureux !

Au-delà des mesures politiques, juridiques et sociales que la force publique doit mettre en œuvre, chaque citoyen doit prendre sa part dans la prise en compte et la prise en charge des victimes de viol : tous concerné(e)s !

Le billet de Stéphanie

(*) À lire l’avis du HCEfh