Vers l’égalité des sens

Partager des expériences, des projets, des réflexions autour de l’indispensable éducation culturelle et artistique. Tel a été l’objet d’un colloque organisé par l’Académie de l’Opéra National de Paris cette semaine, avec une articulation très pertinente sur les valeurs de la République. Liberté, Égalité, Fraternité : en quoi l’art et la culture sont indissociables de notre triptyque républicain ?
« Lorsqu’Octavio Paz écrit que « l’œuvre d’art est une possibilité permanente de métamorphoses offerte à tous les hommes », on comprend bien quel rôle majeur l’art, son accès et sa compréhension, joue dans la façon dont chaque femme et chaque homme se construit, en tant qu’être humain, acteur social, citoyen. » C’est par ces mots que la directrice de l’académie a ouvert les travaux, et ils posent bien l’enjeu, qui espérons-le n’est plus à prouver,  de l’éducation artistique et culturelle. La volonté de l’actuel Président de la République est d’atteindre 100% des jeunes scolarisés éduqués à l’art et la culture. C’est un objectif ambitieux, on n’en est loin, mais c’est un cap, une ligne d’horizon à atteindre. Et ça ne peut s’envisager qu’avec une synergie d’acteurs, différents dans leurs métiers, fonctions  et approches : artistes de toutes expressions, élus, et responsables politiques, acteurs éducatifs (Chefs d’établissements, Cpe, Profs, Inspecteurs, Personnels administratifs et d’intendance….).
Partout existent des projets dits innovants. Des danseurs découvrent avec des élèves et leur prof de maths le théorème de Thalès, et explorent la relation à l’espace par le corps. Une écrivaine écrit des haikus avec une classe de CE2 et son professeur des écoles. Un chef d’orchestre donne des violons à des enfants de l’éducation prioritaire et leur apprend à sortir des sons avant d’entrer dans le code du solfège. Une danseuse découvre le nu dans la peinture du musée de Troyes avec une classe de CM1, et la fait réfléchir avec des poupées par le biais du spectacle aux questions de genre, de représentation sexuée. Partout des professionnels s’engagent pour l’égalité des sens plutôt que l’égalité des chances. Parce qu’il faut amener les enfants et les jeunes à partager ce que chaque expression artistique dit de notre humanité, et c’est un enjeu qui dépasse tous les déterminismes sociaux.
L’Unsa Education revendique une politique culturelle et artistique ambitieuse, pour un bien collectif partagé. Le PEAC, Parcours d’Education Artistique et Culturelle, créé dans la loi de Refondation de 2013, gagnerait à être aussi un parcours pour les adultes en charge de l’éducation. Parce qu’on ne devient pas par magie porteur de projet culturel, il se doit d’être une composante de la formation initiale et du développement professionnel de tous les métiers de l’éducation.

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Partager des expériences, des projets, des réflexions autour de l’indispensable éducation culturelle et artistique. Tel a été l’objet d’un colloque organisé par l’Académie de l’Opéra National de Paris cette semaine, avec une articulation très pertinente sur les valeurs de la République. Liberté, Égalité, Fraternité : en quoi l’art et la culture sont indissociables de notre triptyque républicain ?
« Lorsqu’Octavio Paz écrit que « l’œuvre d’art est une possibilité permanente de métamorphoses offerte à tous les hommes », on comprend bien quel rôle majeur l’art, son accès et sa compréhension, joue dans la façon dont chaque femme et chaque homme se construit, en tant qu’être humain, acteur social, citoyen. » C’est par ces mots que la directrice de l’académie a ouvert les travaux, et ils posent bien l’enjeu, qui espérons-le n’est plus à prouver,  de l’éducation artistique et culturelle. La volonté de l’actuel Président de la République est d’atteindre 100% des jeunes scolarisés éduqués à l’art et la culture. C’est un objectif ambitieux, on n’en est loin, mais c’est un cap, une ligne d’horizon à atteindre. Et ça ne peut s’envisager qu’avec une synergie d’acteurs, différents dans leurs métiers, fonctions  et approches : artistes de toutes expressions, élus, et responsables politiques, acteurs éducatifs (Chefs d’établissements, Cpe, Profs, Inspecteurs, Personnels administratifs et d’intendance….).
Partout existent des projets dits innovants. Des danseurs découvrent avec des élèves et leur prof de maths le théorème de Thalès, et explorent la relation à l’espace par le corps. Une écrivaine écrit des haikus avec une classe de CE2 et son professeur des écoles. Un chef d’orchestre donne des violons à des enfants de l’éducation prioritaire et leur apprend à sortir des sons avant d’entrer dans le code du solfège. Une danseuse découvre le nu dans la peinture du musée de Troyes avec une classe de CM1, et la fait réfléchir avec des poupées par le biais du spectacle aux questions de genre, de représentation sexuée. Partout des professionnels s’engagent pour l’égalité des sens plutôt que l’égalité des chances. Parce qu’il faut amener les enfants et les jeunes à partager ce que chaque expression artistique dit de notre humanité, et c’est un enjeu qui dépasse tous les déterminismes sociaux.
L’Unsa Education revendique une politique culturelle et artistique ambitieuse, pour un bien collectif partagé. Le PEAC, Parcours d’Education Artistique et Culturelle, créé dans la loi de Refondation de 2013, gagnerait à être aussi un parcours pour les adultes en charge de l’éducation. Parce qu’on ne devient pas par magie porteur de projet culturel, il se doit d’être une composante de la formation initiale et du développement professionnel de tous les métiers de l’éducation.