Une région sur deux diminue son soutien financier à l’ESR

L’AEF propose un intéressant dossier sur le financement de l’enseignement supérieur et les aides financières aux étudiants par les régions. Cet éclairage met en évidence les grandes disparités des politiques régionales en matière d’ESR et révèle que si l’engagement financier régional demeure important, il a tendance à diminuer –et parfois de manière très importante- dans pratiquement la moitié des régions. Une telle évolution n’est pas sans poser problème lorsque l’on sait les difficultés économiques que rencontrent la plupart des universités. Elle ne va surtout pas dans le bon sens, puisque globalement déjà la France n’investit pas suffisamment –au regard des autres pays européens- dans son enseignement supérieur, pourtant vecteur essentiel d’avenir.


Yves Lichtenberger (Directeur du programme « Emploi, égalité des chances » au Commissariat général à l’investissement, professeur de sociologie, ancien président du PRES Université Paris-Est de 2007 à avril 2010, de l’université de Marne-la-Vallée et du CEREQ, Centre d’études et de recherches sur les qualifications) affirmait fin 2011 que le financement dans l’université française devait augmenter de 50% par étudiant. En effet, il constatait que si la moyenne européenne était de 14 000 euros, elle n’était en France que d’environ 12 000 , mais réellement de 9000 pour les étudiants en université (à cause des grandes écoles beaucoup mieux dotées) et certainement encore de moins dans les premiers cycles. Or dans son travail pour Terra Nova, il mettait en évidence les trois sources possibles de financement sur lesquelles, selon lui, il est possible d’agir :

– Les pouvoirs publics et tout particulièrement les collectivités territoriales
– Les entreprises, en partie par le soutien à l’apprentissage
– L’augmentation (obligatoirement limitée pour des raisons sociales) des frais d’inscription des étudiants


On savait le budget de l’Etat en grande difficulté.


Les chiffres que donne l’AEF (dépêche n°477581 du 23 mai 2014) concernant la part du budget des régions qui sera consacré à l’ESR ne sont en rien rassurants, puisqu’elle diminue dans 13 régions et n’augmenterai que dans 5.


Si certaines régions investissent fortement dans l’ESR et dans l’aide aux étudiants, d’autres diminuent de manière drastique leur engagement. Il faut bien entendu regarder ces données avec minutie. La fin de certains programmes de construction ou de rénovation de campus entraine automatiquement des baisses importantes de budget sans que cela impacte les aides au fonctionnement ou aux projets.


Pour autant l’UNSA éducation ne peut qu’alerter les pouvoirs publics sur les risques de paupérisation de certaines de nos universités, du risque d’un système d’enseignement supérieur et de recherche à deux vitesses –que nous avions déjà dénoncé avec le renforcement de l’autonomie- et des difficultés que cela entrainera pour la réussite des étudiants, mettant encore davantage en danger ceux qui sont déjà en fragilité.


A l’heure où le ministre de l’Education national et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche veut faire de la lutte contre les inégalités sociales sa priorité, l’UNSA Education et ses syndicats lui rappelleront –lors de leur prochaine audience-  l’impérieuse nécessité de se doter des moyens pour la mettre en œuvre dans toutes nos universités.
 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

L’AEF propose un intéressant dossier sur le financement de l’enseignement supérieur et les aides financières aux étudiants par les régions. Cet éclairage met en évidence les grandes disparités des politiques régionales en matière d’ESR et révèle que si l’engagement financier régional demeure important, il a tendance à diminuer –et parfois de manière très importante- dans pratiquement la moitié des régions. Une telle évolution n’est pas sans poser problème lorsque l’on sait les difficultés économiques que rencontrent la plupart des universités. Elle ne va surtout pas dans le bon sens, puisque globalement déjà la France n’investit pas suffisamment –au regard des autres pays européens- dans son enseignement supérieur, pourtant vecteur essentiel d’avenir.


Yves Lichtenberger (Directeur du programme « Emploi, égalité des chances » au Commissariat général à l’investissement, professeur de sociologie, ancien président du PRES Université Paris-Est de 2007 à avril 2010, de l’université de Marne-la-Vallée et du CEREQ, Centre d’études et de recherches sur les qualifications) affirmait fin 2011 que le financement dans l’université française devait augmenter de 50% par étudiant. En effet, il constatait que si la moyenne européenne était de 14 000 euros, elle n’était en France que d’environ 12 000 , mais réellement de 9000 pour les étudiants en université (à cause des grandes écoles beaucoup mieux dotées) et certainement encore de moins dans les premiers cycles. Or dans son travail pour Terra Nova, il mettait en évidence les trois sources possibles de financement sur lesquelles, selon lui, il est possible d’agir :

– Les pouvoirs publics et tout particulièrement les collectivités territoriales
– Les entreprises, en partie par le soutien à l’apprentissage
– L’augmentation (obligatoirement limitée pour des raisons sociales) des frais d’inscription des étudiants


On savait le budget de l’Etat en grande difficulté.


Les chiffres que donne l’AEF (dépêche n°477581 du 23 mai 2014) concernant la part du budget des régions qui sera consacré à l’ESR ne sont en rien rassurants, puisqu’elle diminue dans 13 régions et n’augmenterai que dans 5.


Si certaines régions investissent fortement dans l’ESR et dans l’aide aux étudiants, d’autres diminuent de manière drastique leur engagement. Il faut bien entendu regarder ces données avec minutie. La fin de certains programmes de construction ou de rénovation de campus entraine automatiquement des baisses importantes de budget sans que cela impacte les aides au fonctionnement ou aux projets.


Pour autant l’UNSA éducation ne peut qu’alerter les pouvoirs publics sur les risques de paupérisation de certaines de nos universités, du risque d’un système d’enseignement supérieur et de recherche à deux vitesses –que nous avions déjà dénoncé avec le renforcement de l’autonomie- et des difficultés que cela entrainera pour la réussite des étudiants, mettant encore davantage en danger ceux qui sont déjà en fragilité.


A l’heure où le ministre de l’Education national et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche veut faire de la lutte contre les inégalités sociales sa priorité, l’UNSA Education et ses syndicats lui rappelleront –lors de leur prochaine audience-  l’impérieuse nécessité de se doter des moyens pour la mettre en œuvre dans toutes nos universités.