Une journée banalisée, mais pas banale.
Il n’y avait pas classe dans les écoles primaires ce mardi en Guyane. Le rectorat avait attribué une journée banalisée à l’ensemble des enseignants afin de débattre des rythmes scolaires : faire le bilan dans les 5 communes (qui représentent la moitié des élèves) parties dès cette année et faire des propositions pour la rentrée prochaine pour les 22 communes de Guyane.
Cette journée banalisée est une idée peu banale. Elle aurait même pu être une bonne idée. Sauf que… l’Éducation nationale n’a organisé cet échange qu’entre enseignants. Une vision limitée qui n’a pas permis d’envisager globalement l’articulation des temps éducatifs, de construire un projet partagé avec les animateurs municipaux ou associatifs, de débattre avec les parents.
Mais surtout, ceux qui semblent les plus oubliés, restent les enfants eux-mêmes et le rappel que c’est bien pour leur épanouissement et leur réussite qu’il est nécessaire de revoir les temps éducatifs.
Alors le résultat -connu d’avance- se résume à un mécontentement général, une acceptation forcée des 5 matinées de classe et une grande diversité de propositions d’aménagement.
Les enseignants de Guyane –comme ceux d’ailleurs– sont bien conscients des limites de ce manque d’ouverture. Beaucoup les ont mis en évidence et les ont regrettées. Ensuite, ils se sont prêtés à l’exercice demandé. À l’invitation de certains IEN, le débat s’est étendu au projet éducatif de l’école ou du groupe scolaire et aura permis d’évoquer –malgré l’absence des partenaires– son inscription dans le PEDT.
Bien sûr, des discours extrémistes auront aussi été entendu, de la part de ceux qui veulent « faire exploser tout le système », mais –au bout du compte– n’ont rien de concret à proposer, si ce n’est de ne rien changer, ou de certaines organisations syndicales demandant une dérogation générale pour toute la Guyane, avant même que les acteurs ne se réunissent, débattent et proposent…
Rassurant tout de même, nombreux sont les enseignants qui –au-delà des dénonciations de ce qui ne fonctionne pas correctement dans ce changement de rythmes– sont convaincus qu’ils entraîneront de vraies évolutions pédagogiques. Et que là sera le réel progrès.
C’est évident, cette journée banalisée n’aura pas été banale. Ouverte à l’ensemble des acteurs éducatifs, elle pourrait inspirée d’autres territoires, d’autres rectorats, voire le ministère.
Chiche !