Un « PISA pour le Développement » de l’accès à la scolarité

Certains pays ne peuvent participer à PISA en raison du coût que l’étude engendre (182.000€/pays) et se voient privés d’un outil qui pourrait leur permettre d’améliorer leur système éducatif. En revanche, pour d’autres comme le Brésil, leur participation au test PISA a eu un rôle de levier.

Le Brésil a fait évoluer son système éducatif en le rendant plus inclusif ; les progrès ont pu se lire lors des résultats 2012. Ainsi est née l’idée de créer un PISA pour le Développement qui offrira des instruments et des outils adaptés aux réalités des pays qui n’y ont, actuellement, pas accès. Sa présentation en a été réalisée, en novembre dernier, aux organisations syndicales représentées au TUAC[1] -dont l’UNSA Éducation-

Aujourd’hui, cinq pays se disent prêts à entrer dans ce projet : l’Equateur, le Guatemala, la Zambie, le Sénégal et le Sri Lanka ; trois autres sont en cours d’engagement : le Cambodge, le Paraguay et le Pakistan.

Comment faire face aux difficultés de financement de ce nouveau PISA pour le Développement ? L’engagement politique et financier total est évalué à 2,9 millions d’euros. L’idée émise serait que tout pays de l’OCDE participant au test PISA pourrait se voir attribuer un pays participant au PISA pour le Développement en tant que binôme,

Quelle différence offre le PISA pour le Développement ?
Elle porte sur le questionnement qui s’articulera autour du contexte socio-économique (travail des parents, biens consommables), des bâtiments et des ressources dont disposent les élèves.

A partir de quelles expertises le questionnement va-t-il se construire ?
L’OCDE s’appuira sur les expériences pilotes en lien avec les partenariats de coopération au développement que l’UNESCO et l’UNICEF ont déjà mis en place car il importe d’adapter le questionnement aux contextes économiques et aux cultures locales afin d’assurer une bonne compréhension des répondants (élèves et responsables d’écoles).
Les syndicats représentés au TUAC apporteront, quant à eux, leur contribution grâce aux connaissances des contextes et des cultures qu’ils ont acquis via les projets de solidarité et les missions de renforcement des capacités syndicales qu’ils mènent ou ont menées.

L’OCDE est consciente du fait que c’est un travail délicat et difficile à mener avec certains pays mais signale qu’en adoptant une vision prospective, il faut attendre 3 ou 4 années de résultats avant de percevoir l’évolution des systèmes éducatifs dès lors que les pays testeurs s’engagent à mettre en œuvre une politique de changement dans l’accès à la scolarité.

Comment garantir l’authenticité des résultats de certains pays ?
Quelques syndicats s’inquiétaient de savoir comment se prémunir de la production de résultats préfabriqués.

Pour mener à bien ce projet, l’OCDE envisage une collaboration avec l’agence statistique de l’UNESCO-UNICEF qui sera le garant de la qualité et du contrôle des étapes méthodologiques (choix et tirage de l’échantillon, recueil et traitement des données). L’OCDE souligne que les organisations syndicales représentées au TUAC seront consultées dans la phase de mise en place de ces nouveaux critères.

Pour l’UNSA Éducation, il faudra rester vigilant et vis-à-vis des pays où la scolarisation n’est pas assurée de façon homogène sur l’ensemble du territoire, et vis-à-vis de ceux où l’éducation des filles fait défaut et de ceux où les droits syndicaux des enseignants sont restreints. Par ailleurs, il serait pertinent de suivre la façon dont la France pourrait apporter son soutien à ce « PISA pour le Développement » via son réseau d’enseignement à l’étranger et de la façon dont elle pourrait orienter ses partenariats de coopération au développement.

Quoiqu’il en soit, ce « PISA pour le Développement » n’a pas vocation à imposer un modèle occidental. À l’inverse, ce test pourrait favoriser l’engagement de Qualité de l’Éducation pour Tous pour lequel l’UNSA Éducation s’est engagée.

[1] le TUAC est l’interface entre les syndicats de salariés et l’OCDE. Il bénéficie d’un statut consultatif auprès de l’OCDE et de ses divers comités notamment concernant celui pour l’éducation
 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Certains pays ne peuvent participer à PISA en raison du coût que l’étude engendre (182.000€/pays) et se voient privés d’un outil qui pourrait leur permettre d’améliorer leur système éducatif. En revanche, pour d’autres comme le Brésil, leur participation au test PISA a eu un rôle de levier.

Le Brésil a fait évoluer son système éducatif en le rendant plus inclusif ; les progrès ont pu se lire lors des résultats 2012. Ainsi est née l’idée de créer un PISA pour le Développement qui offrira des instruments et des outils adaptés aux réalités des pays qui n’y ont, actuellement, pas accès. Sa présentation en a été réalisée, en novembre dernier, aux organisations syndicales représentées au TUAC[1] -dont l’UNSA Éducation-

Aujourd’hui, cinq pays se disent prêts à entrer dans ce projet : l’Equateur, le Guatemala, la Zambie, le Sénégal et le Sri Lanka ; trois autres sont en cours d’engagement : le Cambodge, le Paraguay et le Pakistan.

Comment faire face aux difficultés de financement de ce nouveau PISA pour le Développement ? L’engagement politique et financier total est évalué à 2,9 millions d’euros. L’idée émise serait que tout pays de l’OCDE participant au test PISA pourrait se voir attribuer un pays participant au PISA pour le Développement en tant que binôme,

Quelle différence offre le PISA pour le Développement ?
Elle porte sur le questionnement qui s’articulera autour du contexte socio-économique (travail des parents, biens consommables), des bâtiments et des ressources dont disposent les élèves.

A partir de quelles expertises le questionnement va-t-il se construire ?
L’OCDE s’appuira sur les expériences pilotes en lien avec les partenariats de coopération au développement que l’UNESCO et l’UNICEF ont déjà mis en place car il importe d’adapter le questionnement aux contextes économiques et aux cultures locales afin d’assurer une bonne compréhension des répondants (élèves et responsables d’écoles).
Les syndicats représentés au TUAC apporteront, quant à eux, leur contribution grâce aux connaissances des contextes et des cultures qu’ils ont acquis via les projets de solidarité et les missions de renforcement des capacités syndicales qu’ils mènent ou ont menées.

L’OCDE est consciente du fait que c’est un travail délicat et difficile à mener avec certains pays mais signale qu’en adoptant une vision prospective, il faut attendre 3 ou 4 années de résultats avant de percevoir l’évolution des systèmes éducatifs dès lors que les pays testeurs s’engagent à mettre en œuvre une politique de changement dans l’accès à la scolarité.

Comment garantir l’authenticité des résultats de certains pays ?
Quelques syndicats s’inquiétaient de savoir comment se prémunir de la production de résultats préfabriqués.

Pour mener à bien ce projet, l’OCDE envisage une collaboration avec l’agence statistique de l’UNESCO-UNICEF qui sera le garant de la qualité et du contrôle des étapes méthodologiques (choix et tirage de l’échantillon, recueil et traitement des données). L’OCDE souligne que les organisations syndicales représentées au TUAC seront consultées dans la phase de mise en place de ces nouveaux critères.

Pour l’UNSA Éducation, il faudra rester vigilant et vis-à-vis des pays où la scolarisation n’est pas assurée de façon homogène sur l’ensemble du territoire, et vis-à-vis de ceux où l’éducation des filles fait défaut et de ceux où les droits syndicaux des enseignants sont restreints. Par ailleurs, il serait pertinent de suivre la façon dont la France pourrait apporter son soutien à ce « PISA pour le Développement » via son réseau d’enseignement à l’étranger et de la façon dont elle pourrait orienter ses partenariats de coopération au développement.

Quoiqu’il en soit, ce « PISA pour le Développement » n’a pas vocation à imposer un modèle occidental. À l’inverse, ce test pourrait favoriser l’engagement de Qualité de l’Éducation pour Tous pour lequel l’UNSA Éducation s’est engagée.

[1] le TUAC est l’interface entre les syndicats de salariés et l’OCDE. Il bénéficie d’un statut consultatif auprès de l’OCDE et de ses divers comités notamment concernant celui pour l’éducation