Trump censure la science américaine

Ainsi, après la publication des directives présidentielles, les recherches américaines qui contiennent certains mots-clés ne doivent plus être financées par la NSF (National Science Foundation, la principale agence de financement de la science aux US dotée d’un budget de 9 milliards de dollars). La censure scientifique de Trump concerne en premier lieu tout ce qui est en lien avec caractérisation et l’étude des discriminations. Les mots-clés conduisant à l’exclusion des projets des recherche sont par exemple : Antiracist (anti-racisme), Biases (biais), Disability (handicap), Diversity (diversité), Equity (égalité), Gender (genre), Female (femme), Hate speech (discours de haine), Historically (historiquement), Inclusion (inclusion), Inequities (inégalités), Minority (minorité), Segregation (ségrégation), Victims (victimes), etc [3]. De la même manière, toute les recherches sur le climat et l’environnement sont dans le collimateur de Trump. Le concept même de censure scientifique mais aussi le choix des mots-clés pour lesquels, selon l’administration Trump, aucune recherche ne doit être menée, conduit à la plus grande des sidérations. Cette démarche est révélatrice à la fois du caractère fasciste et obscurantiste de la politique menée par Trump et son administration.
Face à ces attaques directes de la liberté académique et donc du fondement de la recherche scientifique, les scientifiques américains tentent de s’organiser. Une journée d’action est ainsi programmée le 7 mars 2025 : la journée “Stand Up for Science”. Initialement imaginée pour avoir lieu aux États-Unis, l’idée de cette mobilisation s’est répandue à travers le monde, notamment en Europe et en France où plus d’une vingtaine de manifestations sont prévues le même jour.
Au-delà de cette journée d’action, l’Europe doit être à la hauteur de ce qui se joue et être une terre d’asile scientifique pour les scientifiques américains. Dans un moment où l’Europe est marginalisée par Trump et où les défis d’avenir ne pourront être surmontés sans la science, nous devons saisir l’occasion d’accueillir les scientifiques américains qui décideraient de rejoindre l’Europe. L’Europe a la possibilité de défendre le progrès, la connaissance et l’innovation, dans un intérêt humaniste mais également, dans ses propres intérêts stratégiques.
Références
[1] https://www.science.org/content/article/nsf-reexamines-existing-awards-comply-trump-s-directives