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Troubles de la voix : un personnel enseignant sur deux est concerné

La population enseignante, représentant près de 890000 personnes en France, est concernée par une prévalence très élevée des troubles de la voix, comparée à d’autres professions. Plus d’un·e enseignant·e sur deux est touché·e. Les manifestations de ces dysphonies peuvent être diverses : simple gêne, graves lésions (œdème, polype, nodule), perte de puissance, difficulté à moduler sa voix, épisodes d’aphonie récurrents. Ces troubles peuvent avoir un impact négatif majeur sur l’individu, la société et l’enseignement.

Qui sont les personnels les plus touchés ?

En France, 20% de la population est concernée par un trouble de la voix dont 40% d’enseignant·es. Ces troubles touchent en majorité les enseignant·es du premier degré et particulièrement durant les premières années d’exercice.

Certains contextes accentuent les charges vocales : cours de chant, encadrement d’activités sportives, personnels en situation de pollution acoustique… Les bruits de fond, la poussière de craie, les solvants des feutres, l’ozone dégagée par les photocopieuses dans des locaux ni isolés phoniquement ni ventilés correctement, sont autant d’éléments déclencheurs ou d’aggravation des troubles vocaux.

Enfin, les facteurs liés à l’individu tels que la susceptibilité génétique, le stress, la prise de médicaments, la dépression et les troubles endocriniens peuvent en exacerber la symptomatologie.

Quels impacts sur la société ?

Les dysphonies entravent l’interaction de l’enseignant·e avec sa classe, son bien-être et peuvent parfois nécessiter un arrêt de travail donc des remplacements, de la chirurgie et des soins. Cela entraîne des coûts sociaux et économiques importants. On estime que 20% des arrêts maladie chez les enseignant·es sont dus à des troubles de la voix. De plus, les retards de prise en charge augmentent les durées d’absence et donc les impacts.

Quelles conséquences sur l’individu et sur la qualité de l’enseignement ?

Interface de la communication, la voix, a des impacts de nature physique et psycho-émotionnelle sur l’individu. Lorsqu’elle est altérée, la manière d’entrer en communication avec autrui est modifiée ce qui entraîne des échanges dégradés et se répercute sur la qualité de l’enseignement, une diminution conséquentielle de la compréhension chez les élèves et des retards dans les apprentissages.

Dans un contexte de faible attractivité et d’une sous-dotation des services de santé et de prévention au sein de notre ministère, les académies sont dans l’incapacité de respecter leurs obligations en matière de visites médicales et d’action sur l’environnement professionnel des agent·es (aménagement de poste).

Il est urgent de reconnaître que ces services ont un rôle prépondérant à jouer dans l’organisation de la reprise de l’activité après une dysphonie, dans la participation à l’élaboration d’un plan de prévention et dans la formation des enseignant·es sur cette problématique.

Pour l’ UNSA Éducation, la lutte contre les troubles de la voix doit se concevoir d’une manière globale. La réflexion doit se mener selon une approche collective intégrée en agissant sur les différentes variables de risque et sur l’augmentation des moyens nécessaires pour une vraie prise en charge des personnels. Des formations sur les postures pour une meilleure santé vocale sont indispensables.

Les actions sur le bâti scolaire et le renforcement du rôle des services de santé et de prévention en sont les éléments les plus structurants. Enfin, l’ UNSA Éducation demande que certains troubles de la voix soient reconnus comme maladie professionnelle.

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