Solidaires et responsables
La délégation UNSA-Éducation du Hors de France a été entendue le mardi 21 avril par le directeur de cabinet du Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et son équipe. Face à une crise sanitaire exceptionnelle qui affecte la quasi totalité des établissements du réseau AEFE aujourd’hui fermés, François Decoster a affirmé la volonté politique d’accompagner les familles confrontées à des difficultés économiques, les établissements dans la variété de leurs statuts et l’opérateur AEFE en tant que tel. Des annonces ont été déjà faites concernant l’octroi de Bourses scolaires dans des conditions assouplies. Nous les avons saluées car elles correspondaient à nos souhaits.
La sécurité des communautés françaises à l’étranger et, partant, de nos personnels, sera prise en compte à travers notamment des plus de soutien pour les 60 à 70 pays identifiés par l’AEFE et le MEAE comme « à risque » au plan sanitaire et sécuritaire et intégrant les ressources médicales et hospitalières locales ainsi qu’une réflexion pour d’éventuelles évacuations sanitaires dans les cas les plus lourds.
L’UNSA-Éducation a tenu à rendre hommage à la continuité pédagogique et administrative portée par nos personnels. Les familles sont conscientes des efforts des personnels qui malgré le confinement ont pu assurer un service d’éducation aux élèves à travers l’enseignement à distance.
Un des objectifs affichés de l’UNSA est de perdre le moins de familles possibles pour des raisons économiques. L’aménagement de l’octroi des bourses scolaires apportera un soulagement aux familles en difficultés et nous demandons que les familles étrangères ne soient pas oubliées avec des aides locales à dégager pour éviter les déscolarisations. Ces dispositifs doivent pouvoir être gérés en autonomie.
Les équilibres financiers des établissements sont parfois fragiles. Après avoir consulté les collègues en charge de gestion en Europe et Hors Europe, nous constatons que sans aide spécifique la grande majorité des établissements sera en difficulté à la rentrée de septembre. Nous craignons des plans de licenciements à terme si une action budgétaire vigoureuse n’est pas mise en œuvre. Les moyens supplémentaires doivent être débloqués pour se prémunir de toute fermeture ou de risques sur l’emploi.
Pour notre fédération, il ne saurait y avoir d’aide financière aux établissements sans garanties solides auprès de l’ensemble des personnels, et ce, quels que soient leur statut. Nous porterons une attention toute particulière aux structures qui auraient déjà licencié ou réduit les rémunérations de certaines catégories de personnels. L’UNSA-Éducation n’acceptera aucune concession sociale sur l’ensemble des catégories de personnel. Cette aide financière ne devra pas tarder et il faudra savoir donner la priorité à l’opérateur public.
Les dépenses des établissements n’ont pas réellement baissé pendant le confinement. Les salaires et cotisations sociales continuant à être payés et représentant les 3/4 des budgets.
C’est pour cette raison que nous refusons la « politique du rabais généralisée » que certains voudraient appliquer via une réduction de tous les frais d’écolage au troisième trimestre sans critère social. Elle reviendrait à se priver de 120 à 130 millions d’euros de recettes comme un sénateur l’a chiffré dernièrement, un remède pire que le mal. Les réductions doivent être modulées.
Nous sommes attentifs à la santé et à la sécurité des personnels et des enfants qui est la première des priorités. Les réponses sanitaires locales sont diverses face à un virus qui n’a pas frappé de façon équivalente. Les réponses sanitaires doivent donc être portées par chaque poste diplomatique selon des protocoles locaux, avec une politique ciblée de rapatriement des personnels concernés. Nous ne soutenons pas des demandes inconsidérées de rapatriement généralisé quand la situation sanitaire ne le justifie pas et plaidons pour une gestion locale menée par les postes diplomatiques.
L’UNSA, c’est la solidarité et la responsabilité, l’affirmation de nos valeurs en temps de crise comme en période normale d’activité. C’est la solidarité des personnels et de l’agence envers les établissements qui permettra de surmonter tous ensemble cette crise.