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Signature d’un accord historique pour la santé de tous les personnels

L'UNSA Éducation signe le 08 avril 2024 un accord qui va permettre à tous les collègues de bénéficier d'une couverture santé payée pour moitié par leur employeur, dès le 1er janvier 2026. Morgane Verviers, nouvelle secrétaire générale de l'UNSA Éducation explique les 3 avancées majeures de cet accord : pouvoir d'achat, couverture santé et prévoyance, culture de la négociation dans la fonction publique.

Madame La Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse,
Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche,
Monsieur le Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques,
Chers collègues,

Nous sommes aujourd’hui réunis pour signer l’accord sur la protection sociale complémentaire aux Ministères de l’éducation nationale et de la jeunesse, de  l’enseignement supérieur et la recherche, et des sports, jeux olympiques et paralympiques.
Nous sommes aujourd’hui réunis après plusieurs mois de travail, d’échanges, de négociation qui nous ont permis de peser sur le choix des offres et le suivi du dispositif.
L’UNSA Éducation est satisfaite de voir aboutir un accord en faveur d’une meilleure couverture santé et de meilleures conditions de protection en prévoyance pour l’ensemble des agent·es. Tout en restant attachés à des valeurs et principes forts tels que l’égalité de traitement de tous les agents de l’État par un socle commun interministériel, la nécessaire solidarité intergénérationnelle, ou encore la solidarité familiale mise en œuvre non seulement pour les conjointes et conjoints, les enfants mais aussi les petits-enfants.

Notre fédération et l’UNSA Fonction publique se félicitent d’avoir contribué à ce moment important pour plusieurs raisons. J’en aborderai trois :

Le pouvoir d’achat

Les françaises et français ont de plus en plus de mal à s’en sortir financièrement, et donc à bien vivre de leur travail. Il était important de veiller à l’acceptabilité sociale de
cette dépense en partageant la charge entre employeur et agent.
Dans le tout dernier baromètre des travailleuses et travailleurs, enquête réalisée par l’UNSA, « la moitié des salariés interrogés disent avoir récemment renoncé à des soins en raison de délais trop longs (64%), d’impossibilité d’obtenir un rendez-vous (58%) ou d’un reste à charge financier trop élevé (56%). Pourtant, ces renoncements
peuvent à terme dégrader davantage l’état de santé des personnes et entrainer des conséquences graves sur elles, comme sur le système de santé lui-même. Ce dernier se retrouve en effet de plus en plus confronté à des pathologies diagnostiquées tardivement et donc plus lourdes et plus chères à prendre en charge.

Pour l’UNSA, cela pose également et clairement la question des déserts médicaux et de l’accès aux soins. On apprend aussi dans ce baromètre que pour 64% des personnes interrogées, notre système de santé va mal – voire très mal pour 22% d’entre elles ». Des chiffres qui ne nous étonnent vu la dégradation de l’accès aux soins constatée par tous, quel que soit le lieu de résidence ou la situation personnelle.
Si cet accord négocié ne résout pas le problème de l’accès aux soins, il permettra aux personnels de bénéficier d’une bonne protection en santé, à un coût accessible grâce à une prise en charge correcte de leur employeur.

 

Les avancées de l’accord

L’UNSA Fonction publique s’était déjà félicitée d’une première négociation qui a abouti à une protection en santé de bon niveau pour tou·tes les agent·es de l’État.
Aujourd’hui, l’UNSA Éducation se satisfait de voir cette offre mieux disant. En effet, le dialogue social a permis de l’enrichir par des options en partie payées par l’employeur, et qui correspondent aux problématiques santé des personnels de ces ministères.
De plus, l’accord permet de renforcer la solidarité du futur régime, ainsi que les actions de prévention en santé. Ce sont des valeurs auxquelles l’UNSA Éducation est fortement attachée.
Nous voyons également dans cet accord la possibilité, pour les agents, de mieux se protéger contre les aléas de la vie. Il était en effet essentiel pour l’UNSA de voir la question de la prévoyance intégrer cet accord, et c’est chose faite. Les personnels pourront bénéficier d’une couverture en prévoyance en partie payée par l’employeur.
C’est un vrai progrès, une étape importante vers notre objectif, qui reste une protection couplée en santé et en prévoyance obligatoire pour tous les personnels et prise en charge pour moitié par leur employeur public.

 

La culture de la négociation dans la Fonction publique

Les fonctionnaires jouent un rôle crucial dans la vie de nos concitoyennes et concitoyens. Cet accord témoigne du fait que la culture de la négociation peut être un des moyens pour améliorer leur condition de travail, leur reconnaissance et l’attractivité.
Pour cela, la place des organisation syndicales doit être reconnue, valorisée même. Pour que là où nous voyons des décisions importantes être imposées , nous puissions au contraire au-delà de discuter, bel et bien négocier, à savoir peser sur les choix dans la recherche de solutions mutuellement bénéfiques. Négocier, c’est vouloir trouver des compromis acceptables et faire plus et mieux pour les agents dans des domaines très variés comme par exemple, les conditions et l’organisation du travail, le temps de travail, l’accompagnement social des mesures de réorganisation des services, la mise en œuvre des actions en faveur de la lutte contre le changement climatique, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes etc.
Pour l’UNSA Éducation, négocier ne veut jamais dire par avance, tomber d’accord et signer. Mais la négociation collective réelle et sincère peut et doit apporter un renouveau positif dans la Fonction publique par des améliorations tangibles.
Notre travail ne s’arrête pas là. Nous allons veiller à ce que cet accord soit pleinement appliqué et respecté par tous les acteurs concernés. Mais également continuer à nous battre pour de nouvelles avancées pour nos collègues et prioritairement sur la rémunération, les effets de la numérisation des métiers, les défis écologiques.

Je le redis ici, ce souci d’améliorer le quotidien de l’ensemble des agents qui garantissent la continuité du service publique doit être poursuivi et même accéléré. Car ces hommes et femmes qui partout sur le territoire, assurent ces missions essentielles auprès de la population permettent – tout simplement- de Faire société.
Les profondes mutations qui traversent notre temps, avec les défis écologiques, les urgences sociales et économiques nous appellent à [mieux] repenser cette notion d’intérêt général, à en étendre la portée. Les services publics sont des biens communs, nous devons collectivement et avec force agir pour ce que nous souhaitons préserver. Il est indispensable de permettre aux agents publics de contribuer leurs activités dans ce cadre. Il est nécessaire d’avoir pour cela des agents qui vont bien. Cet accord sur la Protection sociale  complémentaire doit y contribuer. Près d’un an, la démarche a été longue mais elle a  abouti. Cela doit nous donner de l’élan pour avancer.

La question de la culture de négociation est importante pour l’UNSA, nous demandons en ce sens, à ce que des formations pour les représentants et représentantes des personnels soient déployées. Et qu’une culture commune de négociation puisse se développer dans le cadre du dialogue social, dans un esprit constructif de qualité et d’attractivité du service public.

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