Si toi, citoyen…

Dans les semaines qui viennent, nous serons invités par deux fois à nous rendre aux urnes, d’abord pour les élections municipales, ensuite pour les élections européennes. Exercer son droit de vote est la manière la plus visible et la plus valoriser d’agir comme citoyen.

Dans les semaines qui viennent, nous serons invités par deux fois à nous rendre aux urnes, d’abord pour les élections municipales, ensuite pour les élections européennes. Exercer son droit de vote est la manière la plus visible et la plus valoriser d’agir comme citoyen.

En France, historiquement comme philosophiquement, s’est instauré un lien étroit entre le fait de voter et la nécessité d’être éduqué, la seconde garantissant l’exercice libre et réfléchi du premier. Or, former le citoyen demeure une exigence d’actualité et un enjeu des campagnes électorales qui débutent.


Il est passé le temps (certainement largement mythifié) où Jules Ferry et Jean Macé agissaient ensemble pour permettre que chaque enfant (citoyen de demain) grâce à l’école, et chaque adulte (déjà citoyen) par l’éducation populaire, apprennent à lire, donc à se faire leur propre opinion. Cette possibilité d’exercer son libre arbitre – et de prendre ses distances avec les injonctions dogmatiques du clergé- s’imposait comme la condition de pouvoir vivre pleinement sa responsabilité de citoyen.

Nous n’en sommes certes plus là, et heureusement. Malgré les drames qu’engendre l’illettrisme persistant, le niveau d’instruction a largement progressé pour tous. Les informations, en quantité, parviennent à chacun. Les échanges, les discussions, les débats sont vifs et nombreux.

Pour autant, les risques de manipulation ont-ils disparu ? D’autres lobbies, d’autres extrémistes, d’autres clergés (et parfois les mêmes) tentent par la désinformation, le mensonge ou la rumeur, d’influencer les opinions et d’orienter les votes.

Le danger est double.

D’une part, que les plus extrémistes, les plus réactionnaires et conservateurs, les plus dogmatiques l’emportent. Que le national populisme devienne le mouvement majoritaire et qu’il impose ses thèses inefficaces et dangereuses de repli sur soi, de haine de l’autre, de protectionnisme et d’isolationnisme.

D’autre part, le risque est de conduire les citoyens au ras-le-bol, au dégout et à l’abstention.

Mécaniquement, d’ailleurs, le second volet augmente les perspectives de réalisation du premier.

Si les risques sont moindres dans le cas de l’élection municipale qui continue à mobiliser grâce à son caractère local, la crainte est immense pour les élections européennes, tant l’Europe a été agitée comme l’épouvantail responsable de bien des maux et tant la citoyenneté européenne tarde à devenir une réalité en actes.

Face à ce double risque, seule l’Éducation peut encore servir de recours.

L’École bien entendu, car même si la majorité des élèves ne sont pas électeurs, ils n’ignorent rien des débats et se forgent très tôt leur point de vue. Les enfants et les jeunes participent, par leurs questionnements et leurs réflexions, à interroger les adultes qui les entourent, à commencer par leurs parents. Il ne s’agit évidemment pas pour l’institution scolaire d’entrer dans un jeu politicien, mais d’aider à comprendre les enjeux, de permettre d’acquérir les clés de compréhension, de situer les perspectives.

Tous les mouvements qui se revendiquent de l’éducation populaire ont, dans ce contexte, la responsabilité de mettre en œuvre leur raison d’être : permettre à chacun de comprendre comment fonctionne le monde dans lequel nous vivons afin de pouvoir agir sur sa transformation. Or si cet exercice de la citoyenneté ne se limite pas à l’élection, celle-ci en est un élément essentiel : le droit de vote est un pilier structurant de notre démocratie.

Les médias ont aussi une part importante à prendre dans cette mission d’éducation politique, tant dans le choix des informations que dans la manière de les valoriser, de les présenter, de les commenter.

Enfin, les femmes et les hommes politiques devraient comprendre que ce n’est qu’en élevant le niveau des débats, en misant sur l’intelligence des citoyens, en quittant la cuisine électoraliste pour se projeter dans les enjeux d’avenir, qu’ils réussiront à mobiliser à nouveau.


Une campagne électorale devrait être un formidable temps d’effervescence des idées et des ambitions collectives. Un temps de mobilisation de l’esprit critique et du libre arbitre de chacun. Un temps d’éducation politique qui invite à agir en tant que citoyen.


Nous avons deux campagnes électorales devant nous. Profitons-en !

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Dans les semaines qui viennent, nous serons invités par deux fois à nous rendre aux urnes, d’abord pour les élections municipales, ensuite pour les élections européennes. Exercer son droit de vote est la manière la plus visible et la plus valoriser d’agir comme citoyen.

En France, historiquement comme philosophiquement, s’est instauré un lien étroit entre le fait de voter et la nécessité d’être éduqué, la seconde garantissant l’exercice libre et réfléchi du premier. Or, former le citoyen demeure une exigence d’actualité et un enjeu des campagnes électorales qui débutent.


Il est passé le temps (certainement largement mythifié) où Jules Ferry et Jean Macé agissaient ensemble pour permettre que chaque enfant (citoyen de demain) grâce à l’école, et chaque adulte (déjà citoyen) par l’éducation populaire, apprennent à lire, donc à se faire leur propre opinion. Cette possibilité d’exercer son libre arbitre – et de prendre ses distances avec les injonctions dogmatiques du clergé- s’imposait comme la condition de pouvoir vivre pleinement sa responsabilité de citoyen.

Nous n’en sommes certes plus là, et heureusement. Malgré les drames qu’engendre l’illettrisme persistant, le niveau d’instruction a largement progressé pour tous. Les informations, en quantité, parviennent à chacun. Les échanges, les discussions, les débats sont vifs et nombreux.

Pour autant, les risques de manipulation ont-ils disparu ? D’autres lobbies, d’autres extrémistes, d’autres clergés (et parfois les mêmes) tentent par la désinformation, le mensonge ou la rumeur, d’influencer les opinions et d’orienter les votes.

Le danger est double.

D’une part, que les plus extrémistes, les plus réactionnaires et conservateurs, les plus dogmatiques l’emportent. Que le national populisme devienne le mouvement majoritaire et qu’il impose ses thèses inefficaces et dangereuses de repli sur soi, de haine de l’autre, de protectionnisme et d’isolationnisme.

D’autre part, le risque est de conduire les citoyens au ras-le-bol, au dégout et à l’abstention.

Mécaniquement, d’ailleurs, le second volet augmente les perspectives de réalisation du premier.

Si les risques sont moindres dans le cas de l’élection municipale qui continue à mobiliser grâce à son caractère local, la crainte est immense pour les élections européennes, tant l’Europe a été agitée comme l’épouvantail responsable de bien des maux et tant la citoyenneté européenne tarde à devenir une réalité en actes.

Face à ce double risque, seule l’Éducation peut encore servir de recours.

L’École bien entendu, car même si la majorité des élèves ne sont pas électeurs, ils n’ignorent rien des débats et se forgent très tôt leur point de vue. Les enfants et les jeunes participent, par leurs questionnements et leurs réflexions, à interroger les adultes qui les entourent, à commencer par leurs parents. Il ne s’agit évidemment pas pour l’institution scolaire d’entrer dans un jeu politicien, mais d’aider à comprendre les enjeux, de permettre d’acquérir les clés de compréhension, de situer les perspectives.

Tous les mouvements qui se revendiquent de l’éducation populaire ont, dans ce contexte, la responsabilité de mettre en œuvre leur raison d’être : permettre à chacun de comprendre comment fonctionne le monde dans lequel nous vivons afin de pouvoir agir sur sa transformation. Or si cet exercice de la citoyenneté ne se limite pas à l’élection, celle-ci en est un élément essentiel : le droit de vote est un pilier structurant de notre démocratie.

Les médias ont aussi une part importante à prendre dans cette mission d’éducation politique, tant dans le choix des informations que dans la manière de les valoriser, de les présenter, de les commenter.

Enfin, les femmes et les hommes politiques devraient comprendre que ce n’est qu’en élevant le niveau des débats, en misant sur l’intelligence des citoyens, en quittant la cuisine électoraliste pour se projeter dans les enjeux d’avenir, qu’ils réussiront à mobiliser à nouveau.


Une campagne électorale devrait être un formidable temps d’effervescence des idées et des ambitions collectives. Un temps de mobilisation de l’esprit critique et du libre arbitre de chacun. Un temps d’éducation politique qui invite à agir en tant que citoyen.


Nous avons deux campagnes électorales devant nous. Profitons-en !