Analyses et décryptages

Santé scolaire: situation dégradée, signaux d’alertes majeurs

Comment imaginer qu’un enfant, qu’un jeune en souffrance physique ou psychique puisse être pleinement disponible pour apprendre ? Cette évidence, mille fois répétée, semble pourtant rester lettre morte dans les actes. Les professionnels de santé scolaire, engagés avec ténacité mais en nombre insuffisant, font face à un accroissement constant des besoins et des urgences. Les alertes se multiplient sur l’ensemble des territoires.

Ces alertes sont portées par les personnels, mais aussi étayées par les données épidémiologiques disponibles :

• Santé mentale : 13 % des enfants de 6 à 11 ans présentent au moins un trouble psychique (étude ENABEE) ; 15 % des adolescents sont à risque élevé de dépression ; 13 % des lycéens déclarent un antécédent de tentative de suicide (Enquête EnCLASS 2022). Les refus scolaires anxieux explosent – ils constituent désormais le premier motif de sollicitation des dispositifs APADHE.

• Santé visuelle : entre 20 % et 30 % d’une classe d’âge présente des troubles de la vision, souvent silencieux mais avec un impact direct sur les apprentissages. La fréquence et la gravité de ces troubles augmentent, en lien avec notre mode de vie et l’omniprésence des écrans. Certains pays évoquent une véritable épidémie de myopie.

• Accès aux soins : environ 30 % des enfants n’ont pas de médecin traitant. En santé mentale, les délais de prise en charge s’étendent bien au-delà de l’année scolaire.

• Violences et maltraitance : en France, un enfant meurt tous les cinq jours des suites de violences ; deux enfants par classe sont victimes de violences sexuelles (rapport CIIVISE 2023).

  • Manque d’activité physique et sédentarité avec des conséquences indéniables sur la santé, 37% des enfants de 6 à 10 ans et 73% des jeunes de 11 à 17 ans n’atteignent pas les recommandations en matière d’activité physique (Santé Publique France/OMS)
  • Santé sexuelle: recrudescence des IST, nette augmentation des infections chez les 15-25 ans ( manque d’information et de prévention, dépistages insuffisants)

Face à  ces signaux alarmants, les assises de la santé scolaire sont très attendues, tant il est urgent de redonner les moyens aux professionnels santé/sociaux de pouvoir exercer leurs missions sans gérer à longueur de journée les urgences et en sacrifier certaines, faute de temps disponible.

L’École a un rôle majeur à jouer dans la réduction des inégalités de santé aussi bien dans le repérage que dans la prise en charge et l’accès aux soins.  L’UNSA Education porte pour la santé des enfants et des jeunes, un mandat clair et exigeant : garantir à chacun et chacune un parcours santé qui participe à son épanouissement, son bien-être et sa réussite éducative. Ce parcours repose sur la mobilisation de l’ensemble de l’équipe éducative dans le respect des missions de chaque professionnel. Il se décline en trois axes : éducation à la santé, prévention, actions individuelles spécifiques et actions collectives.

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