Retour du redoublement, encore un symbole?

Un projet de décret, qui sera examiné en Conseil supérieur de l’éducation le 14 décembre, « rétablit » la possibilité du redoublement. Précision : le redoublement n’avait pas été supprimé mais rendu exceptionnel par le précédent gouvernement et renommé « maintien ». Après la rentrée en musique, est-ce la politique du symbole, acte II ? Nous pouvons nous poser la question…

Les études montrent que le redoublement n’est pas une solution efficace, c’est pourquoi, nous avions soutenu son caractère exceptionnel. Etonnant donc, alors que le Ministre vient d’annoncer la création d’un conseil scientifique afin « d’apporter des éclairages pertinents sur tous les sujets et (…) échapper aux opinions simplistes en matière d’éducation », qu’il adopte cette démarche idéologique.


Souvent les élèves ,qui rappelons-le, sont enfants, n’en comprennent pas le sens. Devoir tout recommencer même ce qui est compris et assimilé… les élèves perdent de l’estime de soi et s’inscrivent encore plus durablement dans l’échec. Les études montrent également que ceux qui ont redoublé sont ceux qui accèdent le moins aux études supérieures, il n’y a donc pas de rattrapage. En outre, les chiffres nous disent que c’est un marqueur social. Oui, le redoublement touche tout particulièrement les élèves issus de familles modestes.
A travers la réforme de la Refondation, c’est à la demande des parents qu’il pouvait être mis en place. Par conséquent, si le nombre de redoublements prononcés a largement diminué c’est aussi que les familles y adhérent peu. Le fait de revenir sur le dernier choix à la famille, ne renforce t-il pas le caractère stigmatisant du redoublement?


Alors quel est le sens de ce projet de texte… ?
En tous cas, pour l’UNSA Education, il élude le véritable enjeu qui est celui de la prise en charge et de l’accompagnement de la grande difficulté scolaire.

Ce texte stipule que le redoublement interviendra «dans le cas où le dispositif d’accompagnement pédagogique mis en place n’a pas permis de pallier les difficultés importantes d’apprentissage » et que lorsqu’il sera mis en œuvre, l’élève bénéficiera d’un « dispositif d’accompagnement spécifique ». Mais de quoi s’agit-il vraiment ?


PPRE, stage de remise à niveau, tutorat, accompagnement personnalisé… Les personnels n’ont pas attendu un décret pour aider les élèves en grande difficulté scolaire.

Pour autant, un enfant en échec à l’année N reste en échec à l’année N+1 si rien de spécifique et d’individualisé n’est mis en place. Nous ne pouvons que regretter que les mêmes questions restent en suspens.

Tout enseignant et tout éducateur veut la réussite de chacune et chacun de ses élèves. Quelles solutions l’Institution propose-t-elle? Avec quels moyens, quels personnels, quelle formation des personnels et comment la prendre en charge collectivement ?

Force est de constater, que les mesures concrètes se font attendre, celle qui au-delà du symbole, permettent d’agir au quotidien.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Un projet de décret, qui sera examiné en Conseil supérieur de l’éducation le 14 décembre, « rétablit » la possibilité du redoublement. Précision : le redoublement n’avait pas été supprimé mais rendu exceptionnel par le précédent gouvernement et renommé « maintien ». Après la rentrée en musique, est-ce la politique du symbole, acte II ? Nous pouvons nous poser la question…

Les études montrent que le redoublement n’est pas une solution efficace, c’est pourquoi, nous avions soutenu son caractère exceptionnel. Etonnant donc, alors que le Ministre vient d’annoncer la création d’un conseil scientifique afin « d’apporter des éclairages pertinents sur tous les sujets et (…) échapper aux opinions simplistes en matière d’éducation », qu’il adopte cette démarche idéologique.


Souvent les élèves ,qui rappelons-le, sont enfants, n’en comprennent pas le sens. Devoir tout recommencer même ce qui est compris et assimilé… les élèves perdent de l’estime de soi et s’inscrivent encore plus durablement dans l’échec. Les études montrent également que ceux qui ont redoublé sont ceux qui accèdent le moins aux études supérieures, il n’y a donc pas de rattrapage. En outre, les chiffres nous disent que c’est un marqueur social. Oui, le redoublement touche tout particulièrement les élèves issus de familles modestes.
A travers la réforme de la Refondation, c’est à la demande des parents qu’il pouvait être mis en place. Par conséquent, si le nombre de redoublements prononcés a largement diminué c’est aussi que les familles y adhérent peu. Le fait de revenir sur le dernier choix à la famille, ne renforce t-il pas le caractère stigmatisant du redoublement?


Alors quel est le sens de ce projet de texte… ?
En tous cas, pour l’UNSA Education, il élude le véritable enjeu qui est celui de la prise en charge et de l’accompagnement de la grande difficulté scolaire.

Ce texte stipule que le redoublement interviendra «dans le cas où le dispositif d’accompagnement pédagogique mis en place n’a pas permis de pallier les difficultés importantes d’apprentissage » et que lorsqu’il sera mis en œuvre, l’élève bénéficiera d’un « dispositif d’accompagnement spécifique ». Mais de quoi s’agit-il vraiment ?


PPRE, stage de remise à niveau, tutorat, accompagnement personnalisé… Les personnels n’ont pas attendu un décret pour aider les élèves en grande difficulté scolaire.

Pour autant, un enfant en échec à l’année N reste en échec à l’année N+1 si rien de spécifique et d’individualisé n’est mis en place. Nous ne pouvons que regretter que les mêmes questions restent en suspens.

Tout enseignant et tout éducateur veut la réussite de chacune et chacun de ses élèves. Quelles solutions l’Institution propose-t-elle? Avec quels moyens, quels personnels, quelle formation des personnels et comment la prendre en charge collectivement ?

Force est de constater, que les mesures concrètes se font attendre, celle qui au-delà du symbole, permettent d’agir au quotidien.