Refondation : scènes décisives

L’occasion ratée d’un grand pôle éducatif et une loi sur le Supérieur, plus que décevante, laissent peu de place à une refondation globale et rapide de l’Éducation. La réussite de la Refondation de l’École devient ainsi décisive.

Décisive, d’abord, pour éviter que la promesse sociale et humaniste de la République ne soit balayée par une alternance dont on peut craindre le pire, tant le populisme fait aujourd’hui flores. Décisive, ensuite, pour que soit remis au centre de notre système, non pas l’élève mais la réussite, le bien-être, et la construction de la citoyenneté de chaque élève, de chaque jeune. Décisive enfin pour continuer à échafauder patiemment, mais résolument, notre projet d’une Société éducative qui soit au cœur d’une société solidaire. Certes, le processus de refondation de notre École s’inscrira dans le temps long mais, dans les prochains mois, deux chantiers peuvent lui donner un peu d’épaisseur :

• La mise en place du parcours de la scolarité obligatoire avec le cycle École-Collège, la rénovation des programmes, la fin de la dyarchie conflictuelle entre socle et Diplôme National du Brevet doivent donner corps et cohérence au parcours du socle commun. Parallèlement, l’appropriation par les collègues de cette ambition et des pratiques pédagogiques qui l’accompagnent permettra cette transformation vitale pour la crédibilité de notre École publique.

• Les projets éducatifs territoriaux, quant à eux, peuvent sortir la Refondation d’une vision trop scolaro-centrée. L’enjeu sera de montrer que la complémentarité des temps éducatifs est efficace, tant pour le bien-être que pour la réussite de nos jeunes.

Ainsi, l’acte II de la Refondation s’ouvre cette année et, si les didascalies* initiales sont connues, la pièce, elle, est loin d’être jouée. Car, au regard de l’attitude tout en ambiguïté de certains partenaires, s’il y aura unité de temps et de lieu, il n’y a aura malheureusement pas, unité d’action. Pourtant, il y aurait urgence à un consensus tant, dans notre système éducatif, ce sont les jeunes qui ont le moins qui sont exclus le plus de toute réussite.

Nous, à l’UNSA Éducation, nous ne tergiverserons pas. Nous prendrons nos responsabilités et, du Conseil Supérieur de l’Éducation jusque sur le terrain, seuls ou avec nos partenaires du bloc du changement, nous ne manquerons pas cette bataille de la démocratisation.

* Les didascalies sont les indications données par l’auteur d’une pièce à l’intention des acteurs ou du metteur en scène pour situer les enjeux, les liens entre les personnages, le ton..

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

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L’occasion ratée d’un grand pôle éducatif et une loi sur le Supérieur, plus que décevante, laissent peu de place à une refondation globale et rapide de l’Éducation. La réussite de la Refondation de l’École devient ainsi décisive.

Décisive, d’abord, pour éviter que la promesse sociale et humaniste de la République ne soit balayée par une alternance dont on peut craindre le pire, tant le populisme fait aujourd’hui flores. Décisive, ensuite, pour que soit remis au centre de notre système, non pas l’élève mais la réussite, le bien-être, et la construction de la citoyenneté de chaque élève, de chaque jeune. Décisive enfin pour continuer à échafauder patiemment, mais résolument, notre projet d’une Société éducative qui soit au cœur d’une société solidaire. Certes, le processus de refondation de notre École s’inscrira dans le temps long mais, dans les prochains mois, deux chantiers peuvent lui donner un peu d’épaisseur :

• La mise en place du parcours de la scolarité obligatoire avec le cycle École-Collège, la rénovation des programmes, la fin de la dyarchie conflictuelle entre socle et Diplôme National du Brevet doivent donner corps et cohérence au parcours du socle commun. Parallèlement, l’appropriation par les collègues de cette ambition et des pratiques pédagogiques qui l’accompagnent permettra cette transformation vitale pour la crédibilité de notre École publique.

• Les projets éducatifs territoriaux, quant à eux, peuvent sortir la Refondation d’une vision trop scolaro-centrée. L’enjeu sera de montrer que la complémentarité des temps éducatifs est efficace, tant pour le bien-être que pour la réussite de nos jeunes.

Ainsi, l’acte II de la Refondation s’ouvre cette année et, si les didascalies* initiales sont connues, la pièce, elle, est loin d’être jouée. Car, au regard de l’attitude tout en ambiguïté de certains partenaires, s’il y aura unité de temps et de lieu, il n’y a aura malheureusement pas, unité d’action. Pourtant, il y aurait urgence à un consensus tant, dans notre système éducatif, ce sont les jeunes qui ont le moins qui sont exclus le plus de toute réussite.

Nous, à l’UNSA Éducation, nous ne tergiverserons pas. Nous prendrons nos responsabilités et, du Conseil Supérieur de l’Éducation jusque sur le terrain, seuls ou avec nos partenaires du bloc du changement, nous ne manquerons pas cette bataille de la démocratisation.

* Les didascalies sont les indications données par l’auteur d’une pièce à l’intention des acteurs ou du metteur en scène pour situer les enjeux, les liens entre les personnages, le ton..

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation