Reconnaître les spécificités des femmes demandeuses d’asile.

« Un tiers des demandeurs d’asile sont des femmes ». C’est une des choses que nous apprend le rapport publié par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes le 18 décembre, à l’occasion de la Journée Internationale des migrants.

Cela peut paraître anecdotique mais c’est un premier stéréotype de déconstruit puisqu’ »il y a une conviction dans l’opinion publique selon laquelle le phénomène migratoire est masculin » note le président de la commission droits des femmes du HCEfh.

Dans ce rapport, le HCEfh met en exergue les avancées effectives, et « les domaines dans lesquels doivent être renforcés les efforts engagés, ainsi que les moyens, humains et budgétaires, pour améliorer l’accueil et la prise en compte des vulnérabilités des demandeur.euse.s d’asile »

Le rapport montre que la situation des femmes migrantes isolées, avec ou sans enfants, est, dans la grande majorité des cas, encore plus difficile que celle des demandeuses d’asile, « qu’il s’agisse de femmes tentant d’entrer en France (notamment à la frontière franco-italienne actuellement) pour y déposer le cas échéant une demande d’asile et semblant en être empêchées, ou d’autres, en particulier dans le Calaisis, ayant ou non sollicité l’asile en France et persistant à vouloir rejoindre le Royaume-Uni ».

Le Haut Conseil à l’égalité émet un certain nombre de préconisations dont :

La protection des femmes seules

Certaines femmes isolées et fragilisées, dont des mineures, ne bénéficient d’aucun dispositif de mise à l’abri, les protégeant contre les risques de violences sexuelles ou les tentatives d’exploitation à des fins de prostitution. Il s’agit donc de créer des places d’hébergement en non-mixité pour les femmes isolées, et les cheffes de familles monoparentales en Centres d’Accueil de Demandeur.euse.s d’Asile (CADA).

Le HCEfh souhaite également que la formation sur les violences sexuelles des agent.e.s de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) soit accélerée.

Respecter les délais de demandes d’enregistrement

Le HCEfh préconise également de s’appliquer à respecter les délais d’enregistrement des demandeurs d’asile. La loi fixe l’échéance à 10 jours en cas de forte affluence, mais dans les faits, les demandes peuvent prendre jusqu’à six semaines.

Reconnaître le combat pour les droits des femmes pour accéder au statut de réfugiés

Enfin, le HCEfh demande que la lutte pour les droits des femmes puisse constituer « un motif de persécutions » et ainsi permettre d’accéder au statut de réfugiés. Les risques que représentent les prises de position contre les mariages forcés ou les mutilations sexuelles sont selon le rapport rarement prises en compte en France.


L’UNSA Éducation souhaite que les propositions de ce rapport soient entendues afin que les spécificités des femmes demandeuses d’asile soient prises en compte.

Retrouvez le rapport.

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« Un tiers des demandeurs d’asile sont des femmes ». C’est une des choses que nous apprend le rapport publié par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes le 18 décembre, à l’occasion de la Journée Internationale des migrants.

Cela peut paraître anecdotique mais c’est un premier stéréotype de déconstruit puisqu’ »il y a une conviction dans l’opinion publique selon laquelle le phénomène migratoire est masculin » note le président de la commission droits des femmes du HCEfh.

Dans ce rapport, le HCEfh met en exergue les avancées effectives, et « les domaines dans lesquels doivent être renforcés les efforts engagés, ainsi que les moyens, humains et budgétaires, pour améliorer l’accueil et la prise en compte des vulnérabilités des demandeur.euse.s d’asile »

Le rapport montre que la situation des femmes migrantes isolées, avec ou sans enfants, est, dans la grande majorité des cas, encore plus difficile que celle des demandeuses d’asile, « qu’il s’agisse de femmes tentant d’entrer en France (notamment à la frontière franco-italienne actuellement) pour y déposer le cas échéant une demande d’asile et semblant en être empêchées, ou d’autres, en particulier dans le Calaisis, ayant ou non sollicité l’asile en France et persistant à vouloir rejoindre le Royaume-Uni ».

Le Haut Conseil à l’égalité émet un certain nombre de préconisations dont :

La protection des femmes seules

Certaines femmes isolées et fragilisées, dont des mineures, ne bénéficient d’aucun dispositif de mise à l’abri, les protégeant contre les risques de violences sexuelles ou les tentatives d’exploitation à des fins de prostitution. Il s’agit donc de créer des places d’hébergement en non-mixité pour les femmes isolées, et les cheffes de familles monoparentales en Centres d’Accueil de Demandeur.euse.s d’Asile (CADA).

Le HCEfh souhaite également que la formation sur les violences sexuelles des agent.e.s de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) soit accélerée.

Respecter les délais de demandes d’enregistrement

Le HCEfh préconise également de s’appliquer à respecter les délais d’enregistrement des demandeurs d’asile. La loi fixe l’échéance à 10 jours en cas de forte affluence, mais dans les faits, les demandes peuvent prendre jusqu’à six semaines.

Reconnaître le combat pour les droits des femmes pour accéder au statut de réfugiés

Enfin, le HCEfh demande que la lutte pour les droits des femmes puisse constituer « un motif de persécutions » et ainsi permettre d’accéder au statut de réfugiés. Les risques que représentent les prises de position contre les mariages forcés ou les mutilations sexuelles sont selon le rapport rarement prises en compte en France.


L’UNSA Éducation souhaite que les propositions de ce rapport soient entendues afin que les spécificités des femmes demandeuses d’asile soient prises en compte.

Retrouvez le rapport.