En lien avec l'actualité

Quelle Université voulons-nous ?

Comme annoncé par la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation fin janvier, c’est (très) progressivement que certains étudiant.es peuvent retrouver le chemin de l’université dans la limite de 20% des capacités d’accueil.

Ces mesures étaient attendues, mais pour l’UNSA Éducation, il faut aller au-delà.

Par un plan interministériel d’accompagnement des étudiant.es

Tribune de médecins, enquêtes, et malheureusement drames tels que des suicides, le mal-être des jeunes a été largement documenté depuis le début de l’épidémie liée au coronavirus. Pas une semaine ne passe sans que, ce qui est un enjeu de société ne ressurgisse dans l’actualité. Si l’épidémie fait de la sécurité sanitaire la priorité, la situation critique des étudiant.es en France appelle des réponses concrètes comme en témoignent les résultats de l’enquête « la vie d’étudiant confiné» publiés par l’Observatoire national de la vie étudiante.

Enseignant.es, enseignant.es-chercheurs.es, chercheurs.es, personnels techniques, personnels administratifs… tous s’alarment, à raison, sur ce qu’il est en train de se jouer au sein de nos universités. Quel que soit le métier, les missions de celles et ceux qui accompagnent les étudiant.es, prennent aussi leur sens dans ce qu’ils vivent. Nous avons appeler le gouvernement à se saisir de manière interministérielle de la question la santé psychologique des étudiant.es et plus largement, de leur santé au vue du contexte. Si le « chèque psy » ou encore les « repas à 1 euro » sont des mesures à suivre, elles ne peuvent résoudre le malaise étudiant.

Par une meilleure information et l’accompagnement des équipes

Le contexte sanitaire ne permet pas d’accueillir tous les étudiant·es en même temps, mais pour autant tel qu’annoncé par Mme la Ministre, il faut « tracer ensemble ce chemin vers une majorité d’enseignement en présentiel». Nous demandons donc à ce que les équipes puissent être informées, et accompagnées pour que cela se fasse rapidement et non pas dans plusieurs semaines.

Depuis le début de cette pandémie, l’UNSA Éducation ne cesse justement d’alerter sur l’importance de la communication. En étant, au plus près des collègues pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes légitimes, notre engagement de proximité révèle combien, l’autonomie des universités crée une diversité de situations d’un établissement à l’autre, à l’origine de davantage de complications que de solutions.

Le rythmes, les délais et la démultiplication des canaux de transmission, imposent un enjeu de clarification des messages. Or, force est de constater que la distinction qui perdure entre les universités, les classes préparatoires et les formations STS interrogent, troublent et conduisent à considérer les réponses ministérielles comme des traitements inégalitaires.

L’effet de seuil du nombre d’étudiant.es, est un critère qui doit s’appliquer au sein des universités. La réouverture en présentiel doit en priorité se porter sur les étudiant.es de 1ère mais également de 2ème année de licence. Celles et ceux, qui rappelons le , n’ont quasiment pas connu de vie de campus, ni eu l’occasion de «faire groupe» alors que ce sont les années où le taux d’échec est le plus élevé. Elle doit aussi concerner les autres étudiants y compris sur des temps plus restreints afin de répondre à la détresse qui s’exprime.


Par l’anticipation des prochaines étapes

Par ailleurs, trois grandes étapes sont à anticiper. L’organisation des examens, la rentrée en septembre 2021 des futurs bacheliers, mais aussi l’accompagnement pédagogique et individualisé nécessaire pour lequel il faudra prévoir d’ encourager et de reconnaître l’investissement des personnels.

Confinement, couvre-feux, reconfinement, les conséquences économiques de ce stop and go sont scrutées analysées, dénoncées, compensées. Mais dans cette gestion de l’urgence, d’autres enjeux semblent ignorés tel que celui de la vie sociale et des conséquences de cet isolement. Le service public d’enseignement supérieur de recherche qui accueille près de trois millions de jeunes ne peut pas être l’angle mort des politiques éducatives et de jeunesse.

Répondre aux difficultés du présent et agir dès maintenant pour anticiper le modèle d’Université que nous voulons pour demain, c’ est indispensable afin qu’elle ne soit pas laissée pour compte, que ne soit pas accentuée la concurrence avec les établissements privés, qu’elle ne créée pas en son sein plus d’échec social liées aux inégalités d’équipement, d’accès à internet, d’accompagnement…

Éviter d’avoir à parler de « génération sacrifiée », tel est le prochain défi. C’est une véritable politique de jeunesse qu’il est nécessaire de penser et de coordonner et c’est ce que porte l’UNSA.

Pour aller plus loin

« Enseignants et étudiants n’en peuvent plus des cours en ligne »

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Comme annoncé par la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation fin janvier, c’est (très) progressivement que certains étudiant.es peuvent retrouver le chemin de l’université dans la limite de 20% des capacités d’accueil.

Ces mesures étaient attendues, mais pour l’UNSA Éducation, il faut aller au-delà.

Par un plan interministériel d’accompagnement des étudiant.es

Tribune de médecins, enquêtes, et malheureusement drames tels que des suicides, le mal-être des jeunes a été largement documenté depuis le début de l’épidémie liée au coronavirus. Pas une semaine ne passe sans que, ce qui est un enjeu de société ne ressurgisse dans l’actualité. Si l’épidémie fait de la sécurité sanitaire la priorité, la situation critique des étudiant.es en France appelle des réponses concrètes comme en témoignent les résultats de l’enquête « la vie d’étudiant confiné» publiés par l’Observatoire national de la vie étudiante.

Enseignant.es, enseignant.es-chercheurs.es, chercheurs.es, personnels techniques, personnels administratifs… tous s’alarment, à raison, sur ce qu’il est en train de se jouer au sein de nos universités. Quel que soit le métier, les missions de celles et ceux qui accompagnent les étudiant.es, prennent aussi leur sens dans ce qu’ils vivent. Nous avons appeler le gouvernement à se saisir de manière interministérielle de la question la santé psychologique des étudiant.es et plus largement, de leur santé au vue du contexte. Si le « chèque psy » ou encore les « repas à 1 euro » sont des mesures à suivre, elles ne peuvent résoudre le malaise étudiant.

Par une meilleure information et l’accompagnement des équipes

Le contexte sanitaire ne permet pas d’accueillir tous les étudiant·es en même temps, mais pour autant tel qu’annoncé par Mme la Ministre, il faut « tracer ensemble ce chemin vers une majorité d’enseignement en présentiel». Nous demandons donc à ce que les équipes puissent être informées, et accompagnées pour que cela se fasse rapidement et non pas dans plusieurs semaines.

Depuis le début de cette pandémie, l’UNSA Éducation ne cesse justement d’alerter sur l’importance de la communication. En étant, au plus près des collègues pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes légitimes, notre engagement de proximité révèle combien, l’autonomie des universités crée une diversité de situations d’un établissement à l’autre, à l’origine de davantage de complications que de solutions.

Le rythmes, les délais et la démultiplication des canaux de transmission, imposent un enjeu de clarification des messages. Or, force est de constater que la distinction qui perdure entre les universités, les classes préparatoires et les formations STS interrogent, troublent et conduisent à considérer les réponses ministérielles comme des traitements inégalitaires.

L’effet de seuil du nombre d’étudiant.es, est un critère qui doit s’appliquer au sein des universités. La réouverture en présentiel doit en priorité se porter sur les étudiant.es de 1ère mais également de 2ème année de licence. Celles et ceux, qui rappelons le , n’ont quasiment pas connu de vie de campus, ni eu l’occasion de «faire groupe» alors que ce sont les années où le taux d’échec est le plus élevé. Elle doit aussi concerner les autres étudiants y compris sur des temps plus restreints afin de répondre à la détresse qui s’exprime.


Par l’anticipation des prochaines étapes

Par ailleurs, trois grandes étapes sont à anticiper. L’organisation des examens, la rentrée en septembre 2021 des futurs bacheliers, mais aussi l’accompagnement pédagogique et individualisé nécessaire pour lequel il faudra prévoir d’ encourager et de reconnaître l’investissement des personnels.

Confinement, couvre-feux, reconfinement, les conséquences économiques de ce stop and go sont scrutées analysées, dénoncées, compensées. Mais dans cette gestion de l’urgence, d’autres enjeux semblent ignorés tel que celui de la vie sociale et des conséquences de cet isolement. Le service public d’enseignement supérieur de recherche qui accueille près de trois millions de jeunes ne peut pas être l’angle mort des politiques éducatives et de jeunesse.

Répondre aux difficultés du présent et agir dès maintenant pour anticiper le modèle d’Université que nous voulons pour demain, c’ est indispensable afin qu’elle ne soit pas laissée pour compte, que ne soit pas accentuée la concurrence avec les établissements privés, qu’elle ne créée pas en son sein plus d’échec social liées aux inégalités d’équipement, d’accès à internet, d’accompagnement…

Éviter d’avoir à parler de « génération sacrifiée », tel est le prochain défi. C’est une véritable politique de jeunesse qu’il est nécessaire de penser et de coordonner et c’est ce que porte l’UNSA.

Pour aller plus loin

« Enseignants et étudiants n’en peuvent plus des cours en ligne »