Quand la langue devient un moyen pour exclure…

« La formation linguistique et civique prévue pour intégrer les étrangers est très insuffisante, affirme mercredi un rapport sénatorial qui appelle à augmenter le volume d’heures de français et à conditionner l’obtention de papiers à la maîtrise de la langue. Notre système n’intègre pas. Il laisse les gens sur le carreau. »

C’est ainsi que résume à l’AFP le rapporteur, le sénateur Roger Karoutchi (LR) pour qui le Contrat d’intégration républicaine (CIR) suivi l’an dernier par 26 000 personnes ne marche pas…
Volume horaire (200 h actuellement) défaut de l’évaluation, pas de lien avec l’obtention d’un titre de séjour pluriannuel, le rapport pointe, d’après ses rédacteurs, les faiblesses récurrentes du CIR.
Autre défaut : le volet « civique » qui « consiste en un survol dense et académique de l’histoire et des valeurs françaises, sur la base d’une présentation atteignant quasiment cent pages. Vous passez 30 diapos qui balaient 2.000 ans d’histoire à des gens qui ne comprennent pas le français. C’est grotesque ! »

Selon un sondage réalisé par l’IFOP pour le quotidien La Croix au printemps dernier, 79% des personnes interrogées estiment que la langue française est l’élément qui contribue le plus au sentiment d’appartenance à la nation.

Il est réducteur de penser que seule la langue est l’élément constitutif d’appartenance à une nation. De nombreux pays ont historiquement plusieurs « langues officielles » : la Suisse, la Belgique, la Chine, la Russie, le Canada, l’Allemagne, l’Autriche… et l’on ne peut pas en conclure qu’un citoyen Suisse se sent moins Suisse dans un pays avec 4 langues nationales (l’allemand, le français, l’italien et le romanche) et 3 langues officielles (l’allemand, le français et l’italien).
Mais il est aussi une réalité que ce multilinguisme peut; être à la fois facteur de cohésion et de discorde, en particulier lorsque certains groupes sentent leur identité linguistique menacée par une autre langue plus influente.
Réduire l’intégration à la seule maîtrise d’une langue est une erreur ! Corréler l’obtention d’un titre de séjour à la maîtrise d’une langue c’est accepter d’instituer une discrimination étatique puisque seul les ressortissants des pays hors « espace Shengen » sont concernés.
S’intégrer c’est acquérir les outils pour se reconnaître dans les valeurs du pays d’accueil. La langue en fait partie mais pas plus pas moins que la devise de notre pays : « Liberté, Égalité, Fraternité » à laquelle il est indispensable d’ajouter la Laïcité.
Ce rapport pointe certainement des insuffisances mais les conclusions de son rapporteur vont plus loin que ça en suggérant une politique de l’exclusion au détriment d’une politique d’intégration.
Un élément positif : augmenter de 200 à 600h le volume maximum d’heures de français pour ceux et celles qui rencontrent des difficultés. Mais cela à un coût : multiplier par 3 le budget consacré au CIR (38,5 millions d’Euros en 2016)….

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« La formation linguistique et civique prévue pour intégrer les étrangers est très insuffisante, affirme mercredi un rapport sénatorial qui appelle à augmenter le volume d’heures de français et à conditionner l’obtention de papiers à la maîtrise de la langue. Notre système n’intègre pas. Il laisse les gens sur le carreau. »

C’est ainsi que résume à l’AFP le rapporteur, le sénateur Roger Karoutchi (LR) pour qui le Contrat d’intégration républicaine (CIR) suivi l’an dernier par 26 000 personnes ne marche pas…
Volume horaire (200 h actuellement) défaut de l’évaluation, pas de lien avec l’obtention d’un titre de séjour pluriannuel, le rapport pointe, d’après ses rédacteurs, les faiblesses récurrentes du CIR.
Autre défaut : le volet « civique » qui « consiste en un survol dense et académique de l’histoire et des valeurs françaises, sur la base d’une présentation atteignant quasiment cent pages. Vous passez 30 diapos qui balaient 2.000 ans d’histoire à des gens qui ne comprennent pas le français. C’est grotesque ! »

Selon un sondage réalisé par l’IFOP pour le quotidien La Croix au printemps dernier, 79% des personnes interrogées estiment que la langue française est l’élément qui contribue le plus au sentiment d’appartenance à la nation.

Il est réducteur de penser que seule la langue est l’élément constitutif d’appartenance à une nation. De nombreux pays ont historiquement plusieurs « langues officielles » : la Suisse, la Belgique, la Chine, la Russie, le Canada, l’Allemagne, l’Autriche… et l’on ne peut pas en conclure qu’un citoyen Suisse se sent moins Suisse dans un pays avec 4 langues nationales (l’allemand, le français, l’italien et le romanche) et 3 langues officielles (l’allemand, le français et l’italien).
Mais il est aussi une réalité que ce multilinguisme peut; être à la fois facteur de cohésion et de discorde, en particulier lorsque certains groupes sentent leur identité linguistique menacée par une autre langue plus influente.
Réduire l’intégration à la seule maîtrise d’une langue est une erreur ! Corréler l’obtention d’un titre de séjour à la maîtrise d’une langue c’est accepter d’instituer une discrimination étatique puisque seul les ressortissants des pays hors « espace Shengen » sont concernés.
S’intégrer c’est acquérir les outils pour se reconnaître dans les valeurs du pays d’accueil. La langue en fait partie mais pas plus pas moins que la devise de notre pays : « Liberté, Égalité, Fraternité » à laquelle il est indispensable d’ajouter la Laïcité.
Ce rapport pointe certainement des insuffisances mais les conclusions de son rapporteur vont plus loin que ça en suggérant une politique de l’exclusion au détriment d’une politique d’intégration.
Un élément positif : augmenter de 200 à 600h le volume maximum d’heures de français pour ceux et celles qui rencontrent des difficultés. Mais cela à un coût : multiplier par 3 le budget consacré au CIR (38,5 millions d’Euros en 2016)….