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Propositions pour enseigner et apprendre avec le numérique

Ces propositions ont été discutées sur le blog « Questions d’éduc » avant d’être publiées, au nom de l’Unsa-Éducation sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation. Elles ne sont pas des mandats syndicaux mais une participation à la réflexion en cours.

Si vous souhaitez contribuer, le mode d’emploi expliquant la démarche et comment vous pouvez participer est ici.

Enseigner avec le numérique

Enseigner avec le numérique, au delà des outils et des techniques pédagogiques, est avant tout une question de culture à transmettre : la coopération, la contribution, le remix, la liberté d’expression… et tout ce qui fonde la cyberculture. Il s’agit donc d’acculturer l’enseignement pour préparer les élèves à se saisir des opportunités ouvertes par le numérique en étant suffisamment compétents et aussi avertis des pièges à éviter. Pour cela, au même titre que la culture du livre, la culture numérique doit être omniprésente tout au long du parcours scolaire.

Le numérique doit être mis au service des apprentissages des élèves dans une réflexion globale et humaniste, via des projets et des démarches qui ont du sens. Nous rejetons les tentatives visant à user du numérique dans des logiques de mécanisation et de standardisation des apprentissages niant la singularité de chacun, son parcours personnel, ses spécificités et la dimension sociale des apprentissages. Le numérique ne remplace pas le travail en présentiel mais il peut le compléter ou le suppléer provisoirement en cas de situation particulière. Dans ce dernier cas, il ne saurait être considéré comme suffisant et cette version forcément dégradée de l’enseignement devra être compensée ultérieurement par l’institution avec des moyens adaptés.

Des logiciels peuvent être utiles pour entraîner ou évaluer les élèves, mais nous refusons que les enseignants perdent la main sur les critères de réussite et les seuils de validation ; les algorithmes doivent être transparents et paramétrables, le travail fourni par un élève doit toujours être accessible à l’enseignant et pas seulement le résultat final. Il est inacceptable par exemple que les évaluations nationales du second degré, réalisées sur ordinateur, ne donnent aucune visibilité aux enseignants sur les exercices proposés et ce qu’a pu ou non faire chaque élève. Cette opacité interdit de fait toute intervention adaptée et rend inutiles ces évaluations pour les élèves et les enseignants.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

Apprendre avec le numérique

Le numérique n’est pas une baguette magique qui permet aux élèves de mieux apprendre mais il est à la fois un mode et un objet d’apprentissage que l’on ne peut écarter.

Apprendre avec le numérique suppose qu’Internet et les ressources numériques soient accessibles de façon fluide et permanente en classe au même titre que les livres et les cahiers. Les élèves doivent pouvoir travailler quotidiennement en classe avec des outils numériques, disponibles parmi d’autres, qu’ils apprennent à utiliser accompagnés par l’enseignant et par leurs pairs. L’École doit donner aux élèves les clés afin qu’ils s’approprient le numérique pour communiquer, publier, créer, inventer, imaginer et qu’ils en comprennent suffisamment les fonctionnements pour ne pas les subir.

La recherche d’informations, le tri et l’évaluation de celles-ci doivent être travaillés tout au long de la scolarité en lien avec toutes les disciplines. Au lieu de déplorer le copier/coller il convient de travailler la collecte d’éléments, leur exploitation et la citation des sources. L’EMI est un enjeu primordial et transversal qui doit aussi être très présent de la maternelle au lycée avec l’appui des professeurs documentalistes dans le second degré.

Les usages réguliers en classe permettent d’apprendre aux élèves à faire un certain nombre d’opérations indispensables : se connecter sur l’ENT ou l’espace de travail en ligne utilisé par l’établissement, savoir y trouver des contenus et remettre un travail à distance, s’enregistrer, envoyer un message, poster sur un forum… Dès le collège il faut montrer aux élèves comment faire tout cela, même si c’est dégradé, à partir de leur smartphone personnel.

Les professeurs doivent avoir le souci de combattre les stéréotypes de genre et encourager les filles, qui accèdent trop peu aux métiers du numérique, à investir le numérique et à choisir les spécialités qui s’y rapportent au même titre que les garçons.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

La formation des enseignants

Comme pour les élèves et pour tous les autres professionnels de notre société, le numérique doit être intégré dans la formation initiale et continue de tous les enseignants. Elle doit allier des éléments culturels, techniques, pédagogiques, didactiques et éthiques.

Il est essentiel d’inclure dans cette formation la connaissance des usages numériques des jeunes via les études sociologiques les plus récentes. En effet, beaucoup d’enseignants pendant le confinement se sont étonnés que leurs élèves ne sachent pas envoyer un mail, disposent seulement d’un smartphone et pas d’un ordinateur, sachent envoyer une photo mais pas un document écrit… et parallèlement ont découvert les possibilités d’espaces comme Discord qu’ils ne connaissaient pas ou mal.

Les DANE, Canopé ainsi que les ERUN doivent être tout particulièrement mobilisés sur les besoins en formation des enseignants concernant le numérique, en présentiel et en distanciel avec un volet accompagnement pour que les difficultés techniques et/ou pédagogiques puissent être facilement et rapidement levées. Cela suppose une présence sur les réseaux sociaux et les forums professionnels et une forte réactivité.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

Écoles, collèges, lycées généraux, technologiques et professionnels

Le numérique doit pouvoir être intégré à l’enseignement de façon adaptée de la maternelle au supérieur. Les besoins sont spécifiques suivant les tranches d’âges, les particularités des élèves accueillis, les priorités de l’établissement, le lieu géographique, le type d’enseignement… Une école maternelle de centre ville n’aura pas les mêmes besoins qu’un lycée professionnel rural. C’est pourquoi nous réinsistons sur la nécessité absolue de consulter les équipes des établissements, les élèves et leur familles avant d’engager des frais pour les infrastructures et les équipements. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut éviter le gâchis d’argent public et être assuré de vraiment répondre aux besoins.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

Pour aller plus loin : “Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique. Vers de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner” Catherine BECCHETTI-BIZOT – rapport IGEN mai 2017

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Ces propositions ont été discutées sur le blog « Questions d’éduc » avant d’être publiées, au nom de l’Unsa-Éducation sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation. Elles ne sont pas des mandats syndicaux mais une participation à la réflexion en cours.

Si vous souhaitez contribuer, le mode d’emploi expliquant la démarche et comment vous pouvez participer est ici.

Enseigner avec le numérique

Enseigner avec le numérique, au delà des outils et des techniques pédagogiques, est avant tout une question de culture à transmettre : la coopération, la contribution, le remix, la liberté d’expression… et tout ce qui fonde la cyberculture. Il s’agit donc d’acculturer l’enseignement pour préparer les élèves à se saisir des opportunités ouvertes par le numérique en étant suffisamment compétents et aussi avertis des pièges à éviter. Pour cela, au même titre que la culture du livre, la culture numérique doit être omniprésente tout au long du parcours scolaire.

Le numérique doit être mis au service des apprentissages des élèves dans une réflexion globale et humaniste, via des projets et des démarches qui ont du sens. Nous rejetons les tentatives visant à user du numérique dans des logiques de mécanisation et de standardisation des apprentissages niant la singularité de chacun, son parcours personnel, ses spécificités et la dimension sociale des apprentissages. Le numérique ne remplace pas le travail en présentiel mais il peut le compléter ou le suppléer provisoirement en cas de situation particulière. Dans ce dernier cas, il ne saurait être considéré comme suffisant et cette version forcément dégradée de l’enseignement devra être compensée ultérieurement par l’institution avec des moyens adaptés.

Des logiciels peuvent être utiles pour entraîner ou évaluer les élèves, mais nous refusons que les enseignants perdent la main sur les critères de réussite et les seuils de validation ; les algorithmes doivent être transparents et paramétrables, le travail fourni par un élève doit toujours être accessible à l’enseignant et pas seulement le résultat final. Il est inacceptable par exemple que les évaluations nationales du second degré, réalisées sur ordinateur, ne donnent aucune visibilité aux enseignants sur les exercices proposés et ce qu’a pu ou non faire chaque élève. Cette opacité interdit de fait toute intervention adaptée et rend inutiles ces évaluations pour les élèves et les enseignants.

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Apprendre avec le numérique

Le numérique n’est pas une baguette magique qui permet aux élèves de mieux apprendre mais il est à la fois un mode et un objet d’apprentissage que l’on ne peut écarter.

Apprendre avec le numérique suppose qu’Internet et les ressources numériques soient accessibles de façon fluide et permanente en classe au même titre que les livres et les cahiers. Les élèves doivent pouvoir travailler quotidiennement en classe avec des outils numériques, disponibles parmi d’autres, qu’ils apprennent à utiliser accompagnés par l’enseignant et par leurs pairs. L’École doit donner aux élèves les clés afin qu’ils s’approprient le numérique pour communiquer, publier, créer, inventer, imaginer et qu’ils en comprennent suffisamment les fonctionnements pour ne pas les subir.

La recherche d’informations, le tri et l’évaluation de celles-ci doivent être travaillés tout au long de la scolarité en lien avec toutes les disciplines. Au lieu de déplorer le copier/coller il convient de travailler la collecte d’éléments, leur exploitation et la citation des sources. L’EMI est un enjeu primordial et transversal qui doit aussi être très présent de la maternelle au lycée avec l’appui des professeurs documentalistes dans le second degré.

Les usages réguliers en classe permettent d’apprendre aux élèves à faire un certain nombre d’opérations indispensables : se connecter sur l’ENT ou l’espace de travail en ligne utilisé par l’établissement, savoir y trouver des contenus et remettre un travail à distance, s’enregistrer, envoyer un message, poster sur un forum… Dès le collège il faut montrer aux élèves comment faire tout cela, même si c’est dégradé, à partir de leur smartphone personnel.

Les professeurs doivent avoir le souci de combattre les stéréotypes de genre et encourager les filles, qui accèdent trop peu aux métiers du numérique, à investir le numérique et à choisir les spécialités qui s’y rapportent au même titre que les garçons.

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La formation des enseignants

Comme pour les élèves et pour tous les autres professionnels de notre société, le numérique doit être intégré dans la formation initiale et continue de tous les enseignants. Elle doit allier des éléments culturels, techniques, pédagogiques, didactiques et éthiques.

Il est essentiel d’inclure dans cette formation la connaissance des usages numériques des jeunes via les études sociologiques les plus récentes. En effet, beaucoup d’enseignants pendant le confinement se sont étonnés que leurs élèves ne sachent pas envoyer un mail, disposent seulement d’un smartphone et pas d’un ordinateur, sachent envoyer une photo mais pas un document écrit… et parallèlement ont découvert les possibilités d’espaces comme Discord qu’ils ne connaissaient pas ou mal.

Les DANE, Canopé ainsi que les ERUN doivent être tout particulièrement mobilisés sur les besoins en formation des enseignants concernant le numérique, en présentiel et en distanciel avec un volet accompagnement pour que les difficultés techniques et/ou pédagogiques puissent être facilement et rapidement levées. Cela suppose une présence sur les réseaux sociaux et les forums professionnels et une forte réactivité.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

Écoles, collèges, lycées généraux, technologiques et professionnels

Le numérique doit pouvoir être intégré à l’enseignement de façon adaptée de la maternelle au supérieur. Les besoins sont spécifiques suivant les tranches d’âges, les particularités des élèves accueillis, les priorités de l’établissement, le lieu géographique, le type d’enseignement… Une école maternelle de centre ville n’aura pas les mêmes besoins qu’un lycée professionnel rural. C’est pourquoi nous réinsistons sur la nécessité absolue de consulter les équipes des établissements, les élèves et leur familles avant d’engager des frais pour les infrastructures et les équipements. Ce n’est qu’à cette condition qu’on peut éviter le gâchis d’argent public et être assuré de vraiment répondre aux besoins.

Retrouvez cette proposition sur la plateforme des États généraux du numérique pour l’éducation ici. Allez la soutenir, la commenter, la compléter, la contredire…

Pour aller plus loin : “Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique. Vers de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner” Catherine BECCHETTI-BIZOT – rapport IGEN mai 2017