Précarité étudiante : il est urgent d’agir !
Pourquoi la précarité étudiante est-elle une urgence aujourd’hui ?
Selon notre dernière édition du Baromètre de la Précarité Étudiante, 2/3 des bénéficiaires des AGORAé (épiceries sociales étudiantes) sautent des repas chaque semaine, principalement par manque d’argent. Cette situation a des conséquences directes sur leur santé et leur réussite académique : 83 % des étudiantEs interrogéEs estiment que la précarité nuit à leurs études.
De plus, 63 % des bénéficiaires des AGORAé ne perçoivent aucune aide financière, qu’il s’agisse de bourses du Crous, d’aides régionales ou d’aides ponctuelles. Cette exclusion du système d’aides sociales met en lumière les lacunes actuelles du dispositif.
Comment la FAGE agit-elle face à cette situation ?
La FAGE et son réseau mettent en place plusieurs projets pour lutter contre la précarité étudiante :
AGORAé : Un réseau de 43 épiceries sociales et solidaires où les denrées sont à 10 à 20 % des prix du marché. Ces lieux sont plus que des épiceries, ils sont aussi des lieux d’échanges, de rencontres, qui permettent de lutter contre l’isolement social et d’accompagner les étudiant·e·s dans leurs démarches.
UBUC (Un Bus Un Campus) : En partenariat avec l’UCPA, ce programme permet à des étudiantEs précaires de partir en vacances à un tarif social de 50 €, incluant transport, hébergement, repas et activités sportives en plein air.
Ce sont également des centaines d’actions menées par les associations et fédérations du réseau pour lutter contre toute forme de précarité et accompagner les étudiantEs durant l’entièreté de leur cursus.
Quelles revendications pour le système d’aide sociale étudiante en France ?
La FAGE demande une réforme profonde et systémique du système de bourses sur critères sociaux en France, qui aujourd’hui ne répond pas à son objectif premier :
L’une des failles du système actuel réside dans le phénomène d’éviction provoqué par des barèmes d’éligibilité non indexés sur le SMIC. Contrairement au SMIC, qui est automatiquement réévalué chaque année selon l’inflation, les seuils d’entrée dans le système de bourses, eux, demeurent figés. Cette déconnexion provoque des injustices : les étudiantEs dont les parents ont vu leur salaire augmenter en euros, mais non en pouvoir d’achat, se retrouvent excluEs du dispositif ou rétrogradé·e·s à un échelon inférieur. Ce mécanisme d’éviction est la raison pour laquelle entre 2002 et 2022, près de 100 000 étudiantEs se sont vuEs sortir du système de bourse.
C’est pourquoi, la FAGE demande dans l’urgence :
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Objectif 1 million de boursier·e·s, soit l’entrée de près de 300 000 étudiant·e·s supplémentaires dans le système de bourse, permettant enfin de prendre en compte les publics les plus fragiles.
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Indexation des plafonds de bourses sur l’inflation, afin de mettre fin au système d’éviction qui exclut des milliers d’étudiant·e·s chaque année. Les bourses sur critères sociaux constituent une exception négative dans le domaine des aides sociales, et cela se fait, une fois de plus, au prix de la santé physique et mentale des étudiant·e·s.
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Territorialisation a minima pour les territoires ultramarins et d’Île-de-France, afin de prendre en compte la réalité des bassins de vie et tendre vers une réelle autonomisation des jeunes.
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Rattachement des bourses des formations sanitaires et sociales aux CROUS, afin de mettre fin aux disparités et enfin donner accès aux étudiantEs de ces domaines aux services du réseau des œuvres.