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Pourquoi la journée internationale des femmes et des filles de science est déterminante pour notre avenir ?

Depuis 2015, le 11 février est consacré journée internationale des femmes et des filles de science par l'UNESCO et ONU-Femmes. Mais peut-être faites-vous partie des sceptiques qui s’interrogent sur l’utilité d’une journée de plus sur le sujet et de ses bénéfices sur l’égalité femmes- hommes ? Pourtant les enjeux sont essentiels pour notre avenir. En effet, pour l’UNSA Éducation, cette journée est l’occasion de rappeler que la science a besoin plus que jamais des femmes et que l’orientation scolaire est un levier fondamental pour agir contre les inégalités filles – garçons.

Ada Lovelace, Hedy, Lamarr ou Rachel Carlson : des femmes scientifiques méconnues

Sans doute que ces noms de femmes, pionnières dans des domaines comme l’informatique ou la biologie, ne vous parlent pas beaucoup, pourtant leurs travaux scientifiques ont permis des avancées considérables.

Ada Lovelace a créé le premier véritable programme informatique sur un ancêtre de l’ordinateur au 19èmesiècle, Hedy Lamarr est l’inventrice du codage des transmissions encore utilisé pour la téléphonie ou le WIFI et Rachel Carlson est la première personne à avoir alerté sur les dangers des produits chimiques sur l’environnement.

Or, tous ces grands esprits sont méconnus de notre histoire et sont peu voire jamais étudiés à l’école.

La crise sanitaire et le monde scientifique

Si la crise sanitaire a mis en évidence le rôle prépondérant des femmes et leur présence majoritaire dans les métiers de première ligne et du « care », qu’en est-il des chercheuses ?Celles-ci ont été à l’origine de nombreuses avancées dans la lutte contre la pandémie mais qui ont été peu médiatisées.

L’édition 2021 des chiffres clés de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes rélève entre autres que seulement 17% de femmes contre 83% d’hommes ont été interrogées comme expertes dans les médias durant cette période. Un grand nombre d’entre-elles ont pourtant œuvré sans être au centre de l’attention. ONU-Femmes les a mis l’honneur sur sa page : Les femmes scientifiques qui font évoluer la situation pendant la pandémie et en utilisant le hastag  #WomenInScience sur les RS.

L’orientation scolaire des filles : un levier pour agir ?

Mais comment peut-on expliquer cette invisibilité des femmes de science ?

Les choix d’orientation scolaire se font encore trop souvent au prisme du genre, la réforme des lycées et les choix de spécialités en première ont accentué ce phénomène. En effet, les choix de spécialités, qui se font désormais dès la fin de l’année de seconde, préfigurent de la future division du travail selon le genre : les spécialités sanitaires et sociales, santé et habillement pour les filles et les mathématiques/physique, industrie pour les garçons.

La note de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance ) sur les parcours des élèves de terminale est d’ailleurs préoccupante.

Elle a révélé la sous-représentation des filles dans certains enseignements scientifiques à l’’exception des SVT  (Sciences  de la vie et de la Terre). Ainsi, l’option NSI (Numérique et Sciences informatiques) est non seulement la spécialité la plus abandonnée en terminale mais également la plus délaissée par les filles. Une situation qui est d’autant plus inquiétante qu’elle contraste avec la tendance européenne qui connaît une augmentation du nombre des femmes diplômées dans le numérique. De même, le débat actuel sur la place des mathématiques dans les cursus scolaires montrent que les différences entre les filles et les garçons sont très marquées dans ce domaine.

Lutter contre les stéréotypes

L’UNSA Éducation, force de propositions, a contribué en 2021 à un groupe de travail ministériel issu du comité de suivi de la réforme du lycée afin de réfléchir sur l’égalité filles/garçons et les choix d’orientation. Dans ce cadre, la fédération et ses syndicats ont formulé 10 propositions toujours d’actualité pour améliorer l’orientation scolaire afin de mettre fin aux inégalités de genre. Cette contribution a servie de base à une tribune qui a reçu un bon écho médiatique et a été publié par l’Obs : signée par l’UNSA Education, le SE-UNSA et plusieurs associations, ce texte est à retrouver ici

La nécessaire formation des personnels de l’éducation

L’éducation à l’orientation doit commencer tôt pour permettre une ouverture et une affirmation des potentialités de chacune et chacun. Cela nécessite une meilleure connaissance des métiers afin d’encourager les jeunes filles à s’orienter vers des enseignements et filières scientifiques et à oser au regard de leurs résultats scolaires. C’est un point essentiel pour déconstruire les stéréotypes de genre qui se mettent en place dès le plus jeune âge.

Pour l’UNSA Éducation, il est nécessaire d’aller au-delà des simples constats. Éviter de diffuser et véhiculer ces stéréotypes à l’école est primordiale et l’une des clés est bien dans la formation des personnels et dans la question de l’orientation. Parce que les grandes découvertes scientifiques se réalisent souvent à plusieurs, la science a besoin plus que jamais des femmes.

Pour aller plus loin :

Des exemples d’initiatives remarquables : Du 7 au 11 février 2022, près d’une soixantaine de femmes scientifiques et ingénieures volontaires du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), du Scienscope (UNIGE), de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et du Laboratoire d’Annecy de Physique des Particules (LAPP) seront présentes, physiquement ou virtuellement, dans des établissements scolaires de la région pour parler de leurs métiers aux élèves. Cette activité concerne plus de 110 classes de la région (canton de Genève, Pays de Gex et Grand Annecy). Pour plus de renseignements

 

 

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