Pour en finir avec l’échec massif à l’université
Les défis du XXIe siècle nous montrent combien l’élévation du niveau de qualification et cela tout au long de la vie, doit être au cœur du projet de société et des politiques publiques. La démocratisation de l’enseignement supérieur est un levier essentiel.
Cette ambition doit être offerte à chaque jeune. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. C’est pourquoi, il faut d’urgence mettre fin à l’hypocrisie qui consiste, d’un côté à recruter des étudiants dans les formations sélectives courtes alors qu’ils ont du potentiel pour réussir des études longues, et de l’autre à conduire à l’échec et au décrochage tous ceux dont le parcours scolaire et les compétences acquises antérieurement ne permettent pas directement la réussite en premier cycle général universitaire.
Formaliser les attendus de chaque formation
Aussi l’UNSA Éducation et ses syndicats attendent une réforme permettant à chaque bachelier, qui souhaite poursuivre des études supérieures, la construction d’un parcours personnalisé. Il doit s’appuyer sur la généralisation de l’affichage des attendus dans toutes les filières. La formalisation de ces attendus permettrait à l ‘étudiant de connaitre les connaissances et de compétences nécessaires à la réussite dans la filière qu’il vise.
Construire une orientation positive
Les attendus des formations post-bac permettront également la mise en œuvre d’une orientation mieux maitrisée et plus active au terme de chaque année du lycée, en aidant notamment le lycéen à choisir la filière et les options qui lui permettront d’acquérir ces prérequis dans le cadre du parcours Avenir. Ce cadre incitatif et ces repères devraient in fine permettre au futur étudiant de choisir en toute connaissance de cause la filière dans laquelle il pourra s’épanouir et réussir.
Soutenir et mettre en œuvre des dispositifs de mise à niveau
Il convient, dans un même temps, de proposer des dispositifs de mise à niveau pour chaque étudiant qui ne disposerait pas des prérequis nécessaires. Ces formations ciblées et modulaires devraient tenir compte du parcours antérieur de l’étudiant et de ses futurs choix d’orientation. Le ministère doit soutenir et financer ces démarches d’innovation pédagogique, de modularisation de la licence, de remédiation, de tutorat, d’accompagnement individualisé, de liaison lycée/université… qui sont mises en œuvre dans la plupart des universités sur la simple base du volontariat et sans autres moyens que leurs ressources propres.
Augmenter les capacités d’accueil des STS et des IUT
Nous soutenons également un accès plus large des bacs professionnels en STS et des bacs technologiques en IUT afin de ne pas les priver des voies d’une poursuite d’études supérieures plus en cohérence avec leur formation scolaire. Les possibilités de passerelles pour poursuivre en licence existent et peuvent être élargies.
Agir sur les conditions de vie et d’études
Les recherches ont montré que la dimension sociale est un des facteurs (avec le fait de disposer des prérequis) d’échec. L’augmentation des bourses, du nombre de logements étudiants, la prise en compte des difficultés de soins, accès à la culture et aux loisirs… doivent également être des leviers mis en œuvre pour faciliter leur réussite.
Accompagner la réforme de moyens récurrents
Si, pour l’UNSA Éducation et ses syndicats, la solution de la réussite en licence ne repose pas sur une démultiplication du nombre de places dans chaque filière universitaire, garantir un service public d’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de qualité est indispensable et nécessite des moyens. Or, la situation financière des universités est préoccupante, voire catastrophique. Nous revendiquons (en accord avec le rapport de la STRANES) un budget équivalent à 2% du PIB pour l’enseignement supérieur. C’est un des leviers qui contribuera à la réussite des étudiants à l’université et au développement d’une politique de Recherche et d’innovation au service de notre progrès économique et social.