PISA 2012 : l’écart grandit entre filles et garçons à l’école

L’étude Pisa 2012, étude comparative du niveau scolaire des jeunes de 15 ans issus des pays membre de l’OCDE, publiée tous les trois ans, vient d’être dévoilée il y a quelques semaines. Parmi les résultats qui nous interpellent, ceux qui concernent les différences de résultats entre filles et garçons.

La dernière étude Pisa 2012 confirme les résultats de l’étude de 2009 et relève même que l’écart grandit entre filles et garçons à l’école, écart fortement contrasté en fonction des disciplines.
En France, l’écart de performance en compréhension de l’écrit entre les sexes s’est encore creusé passant entre 2000 et 2012 de 29 à 44 points de différence en faveur des filles, ce qui est énorme.
Jean-Louis Auduc (voir interview ci-dessous), qui s’est beaucoup penché sur les raisons des différences de résultats entre les filles et les garçons, relève que : « On continue à parler de 15 à 20 % environ « d’élèves » ne maîtrisant pas les fondamentaux de la lecture au sortir de l’école primaire en oubliant de dire le plus souvent que cela concerne plus de 30% des garçons » !
A l’inverse, si les écarts de performance en sciences tendent à être minimes, ils se creusent à nouveau en mathématiques, cette fois en faveur des garçons (11 points dans l’OCDE et 9 points pour la France).

 

Deux défis que l’éducation doit relever : améliorer les performances des filles en mathématiques et faire en sorte que les garçons comblent leurs lacunes en compréhension de l’écrit.

Sur les raisons de ces différences, l’étude Pisa donne elle-même quelques pistes : « En France, et dans la majorité des pays de l’OCDE, les filles se sentent moins sûres d’elles pour résoudre des problèmes de mathématiques et sont beaucoup plus anxieuses vis-à-vis des mathématiques que les garçons » et « Par rapport aux garçons, une proportion plus importante de filles déclarent «Je remets les problèmes difficiles à plus tard ».
Il y a quelques années, une étude attestait déjà que « a performance identique en français et mathématiques, les filles s’estiment meilleures en français » et que :
-quand ils se jugent très bons en français, 1 garçon sur 10 va en L
-quand elles se jugent très bonnes en français, 3 filles sur 10 vont en L
-quand ils se jugent très bons en mathématiques, 8 garçons sur 10 vont en S
-quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, 6 filles sur 10 vont en S

Jean-Louis Auduc, relève que L’un des leviers pour acquérir cette véritable estime de soi qui manque encore particulièrement aux filles, consisterait en « une présentation de parcours scolaires réussis d’hommes aussi bien que de femmes, (…) afin de renforcer pour chaque élève le refus de la fatalité liée à son sexe . Il est donc indispensable de mettre très tôt en contact les filles scolarisées avec des femmes adultes pour qui, par exemple, « les mathématiques appliquées » font sens dans leur métier et ne sont pas anxiogènes… ».
Les études menées par le Centre Hubertine Auclert en particulier, sur les manuels scolaires vont dans ce sens. Nous l’avons déjà évoqué par ailleurs, les études réalisées depuis trois années, successivement sur les manuels de mathématiques, d’histoire-géographie ou, cette année, de français, tendent à montrer que les représentations masculines sont beaucoup plus nombreuses et que les femmes ont un rôle et une importance minimisés. Les termes, trop rarement féminisés empêchent également une projection des filles vers certains métiers.

De véritables défis pour l’éducation qui devra se pencher sur différentes pistes de remédiation. En 2009, le « réseau d’information sur les systèmes éducatifs européens » Eurydice a publié une étude complète sur les différences entre les genres en matière de réussite scolaire. Elle relève que « malgré des profils de genre relativement clairs, la majorité des pays n’ont pas mis en place de stratégie spécifique pour répondre aux problèmes de réussite scolaire liés au genre ». Elle donne malgré tout quelques exemples de pays qui s’y sont essayés (voir l’étude ci-dessous et particulièrement le chapitre 5).

Les résultats 2012 qui voient encore les différences s’accentuer devraient déclencher davantage de pistes de remédiation.
 

Lire l’interview de Jean-Louis Auduc ici

Lire l’étude Eurydice ici

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La dernière étude Pisa 2012 confirme les résultats de l’étude de 2009 et relève même que l’écart grandit entre filles et garçons à l’école, écart fortement contrasté en fonction des disciplines.
En France, l’écart de performance en compréhension de l’écrit entre les sexes s’est encore creusé passant entre 2000 et 2012 de 29 à 44 points de différence en faveur des filles, ce qui est énorme.
Jean-Louis Auduc (voir interview ci-dessous), qui s’est beaucoup penché sur les raisons des différences de résultats entre les filles et les garçons, relève que : « On continue à parler de 15 à 20 % environ « d’élèves » ne maîtrisant pas les fondamentaux de la lecture au sortir de l’école primaire en oubliant de dire le plus souvent que cela concerne plus de 30% des garçons » !
A l’inverse, si les écarts de performance en sciences tendent à être minimes, ils se creusent à nouveau en mathématiques, cette fois en faveur des garçons (11 points dans l’OCDE et 9 points pour la France).

 

Deux défis que l’éducation doit relever : améliorer les performances des filles en mathématiques et faire en sorte que les garçons comblent leurs lacunes en compréhension de l’écrit.

Sur les raisons de ces différences, l’étude Pisa donne elle-même quelques pistes : « En France, et dans la majorité des pays de l’OCDE, les filles se sentent moins sûres d’elles pour résoudre des problèmes de mathématiques et sont beaucoup plus anxieuses vis-à-vis des mathématiques que les garçons » et « Par rapport aux garçons, une proportion plus importante de filles déclarent «Je remets les problèmes difficiles à plus tard ».
Il y a quelques années, une étude attestait déjà que « a performance identique en français et mathématiques, les filles s’estiment meilleures en français » et que :
-quand ils se jugent très bons en français, 1 garçon sur 10 va en L
-quand elles se jugent très bonnes en français, 3 filles sur 10 vont en L
-quand ils se jugent très bons en mathématiques, 8 garçons sur 10 vont en S
-quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, 6 filles sur 10 vont en S

Jean-Louis Auduc, relève que L’un des leviers pour acquérir cette véritable estime de soi qui manque encore particulièrement aux filles, consisterait en « une présentation de parcours scolaires réussis d’hommes aussi bien que de femmes, (…) afin de renforcer pour chaque élève le refus de la fatalité liée à son sexe . Il est donc indispensable de mettre très tôt en contact les filles scolarisées avec des femmes adultes pour qui, par exemple, « les mathématiques appliquées » font sens dans leur métier et ne sont pas anxiogènes… ».
Les études menées par le Centre Hubertine Auclert en particulier, sur les manuels scolaires vont dans ce sens. Nous l’avons déjà évoqué par ailleurs, les études réalisées depuis trois années, successivement sur les manuels de mathématiques, d’histoire-géographie ou, cette année, de français, tendent à montrer que les représentations masculines sont beaucoup plus nombreuses et que les femmes ont un rôle et une importance minimisés. Les termes, trop rarement féminisés empêchent également une projection des filles vers certains métiers.

De véritables défis pour l’éducation qui devra se pencher sur différentes pistes de remédiation. En 2009, le « réseau d’information sur les systèmes éducatifs européens » Eurydice a publié une étude complète sur les différences entre les genres en matière de réussite scolaire. Elle relève que « malgré des profils de genre relativement clairs, la majorité des pays n’ont pas mis en place de stratégie spécifique pour répondre aux problèmes de réussite scolaire liés au genre ». Elle donne malgré tout quelques exemples de pays qui s’y sont essayés (voir l’étude ci-dessous et particulièrement le chapitre 5).

Les résultats 2012 qui voient encore les différences s’accentuer devraient déclencher davantage de pistes de remédiation.
 

Lire l’interview de Jean-Louis Auduc ici

Lire l’étude Eurydice ici