À la veille de la journée mondiale du refus de la misère, ce 17 octobre, la situation de la France n’a jamais été aussi préoccupante en raison de la crise sanitaire liée à la covid-19.
Plus d’un million de « nouveaux pauvres » vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1063 euros par mois pour une personne seule. L’ensemble des personnes touchées par ce phénomène représente maintenant plus de 15 % de la population française. Une conjoncture qui est d’autant plus préoccupante, qu’elle risque de s’installer et même de s’aggraver car on ne connaît pas encore tous les effets de la crise actuelle.
La crise économique n’épargne personne
800 000 pertes d’emploi sont attendues d’ici la fin de l’année 2020 et seuls 8% des 100 milliards du plan de relance sont consacrés aux plus précaires.
Or, cette année, les bénéficiaires d’aide alimentaire ont déjà augmenté de plus de 30%.
La hausse du chômage, les difficultés des jeunes à trouver un premier emploi, l’impossibilité d’exercer des « petits boulots », la précarisation des retraités et l’augmentation du nombre de personnes au RSA sont autant de facteurs qui expliquent cette recrudescence.
Des associations à bout de souffle
La pandémie a entrainé une forte diminution du nombre de bénévoles et même si les dons ont augmenté, cela n’a pas permis de combler l’afflux de demandes. Les associations caritatives et d’aide aux plus démunis ont exprimé leurs difficultés à faire face et elles demandent un effort plus important de l’État et des actions volontaristes.
Des inégalités qui se creusent
Si en mai dernier l’Observatoire des inégalités a publié un rapport «les riches en France » fixant un « seuil de richesse » c’est que, paradoxalement, il n’y a jamais eu autant de grandes fortunes en France et les Français.es les plus aisé.es n’ont jamais autant épargné. Ainsi, le baromètre de la pauvreté Ipsos de septembre indique que 43 % de la population arrive à économiser.
Les plus jeunes en danger
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle touche principalement les plus jeunes, 1 enfant sur 5 vit déjà en dessous du seuil de pauvreté et le confinement a mis en lumière l’extrême fragilité des conditions de vie de certaines familles, souvent monoparentales.
Pour l’UNSA Éducation, l’école a un rôle majeur à jouer dans la réduction de ces inégalités. L’enjeu est de taille et nécessite la mise en place d’une réelle politique d’aide sociale qui permettra à toutes et tous de pouvoir surmonter cette crise majeure et d’être la promesse pour chacun et chacune d’un avenir meilleur.