Pass culture : retard à l’allumage

Le Pass culture, c’est d’abord une promesse de campagne présidentielle, puis la création d’une Start up d’Etat pour sa mise en œuvre et voici annoncée la phase test dans 4 départements, avant évaluation du test et lancement général courant 2019.
Finalement le Pass Culture prend la forme d’une application à télécharger sur smartphone, et existera aussi  en version web pour les territoires subissant la fracture numérique. Ces objectifs sont de faciliter l’accès de tous à la culture,  promouvoir la diversité culturelle et favoriser l’autonomie des jeunes face à la culture, en particulier des jeunes âgés de 18 ans. Ce qui fait son originalité dans les politiques publiques liées à la culture, c’est qu’il repose sur la demande des utilisateurs. En général et par tradition, les subventions de l’Etat vont à des structures culturelles qui font des offres aux publics. Avec ce dispositif d’un nouveau genre, la subvention publique va directement au public jeune qui choisit ce qui l’intéresse parmi une offre de 700 partenaires. Autre spécificité, l’argent public misé est en plus faible part que l’argent privé : pour 100 euros de l’Etat, 400 euros du secteur de l’industrie culturelle privée créditent le Pass culture pour chaque jeune de plus de 18 ans. Jeune qui est d’ailleurs plus souvent appelé « consommateur » que « jeune citoyen » par les porteurs du projet qui viennent de présenter leur « produit » à la commission Education et Culture de l’Assemblée Nationale.
Le produit est moderne, attractif, ludique, en adéquation avec l’air du temps et les pratiques des 98% de jeunes de plus de 18 ans qui possèdent un smartphone. Il propose de nombreuses formes culturelles adaptées aux envies de la jeunesse : jeux vidéo et abonnements numériques (plafonnés à 200 euros), mais aussi tente de les faire venir à des pratiques encore inconnues d’eux : théâtre, musées,.. Les offres sont géo-localisées et sont tout autant locales que nationales. Un beau dispositif donc, bien pensé. Mais il entre en concurrence avec de nombreux autres existants déjà en région, et qui peinent à être utilisés par les mêmes jeunes : cartes jeunes, pass jeunes, etc….Un outil semblable a été mis en place en Italie, puis abandonné car trop peu utilisé ou détourné pour revendre des produits culturels non consommés sur un marché parallèle….C’est bien l’idée même de dispositif de consommation culturelle qui est contestable.
Pour l’UNSA Education, l’accès à la culture pour le plus grand nombre, jeunes ou moins jeunes, passe par l’éducation qui émancipe et permet l’ouverture à autrui et le partage des cultures. Ce qui a pour conséquence politique de tout miser sur l’éducation artistique et culturelle, sur un temps long et continu, en formant les acteurs éducatifs à devenir des passeurs de culture, des porteurs de projets de la maternelle à l’université, qui permettront à chacun.e de vivre la culture, d’en éprouver la diveresité et ensuite d’en devenir consommateur et acteur. Le Pass culture pourrait alors venir en prolongement de ce temps long éducatif….et là ce serait une bonne idée !

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Le Pass culture, c’est d’abord une promesse de campagne présidentielle, puis la création d’une Start up d’Etat pour sa mise en œuvre et voici annoncée la phase test dans 4 départements, avant évaluation du test et lancement général courant 2019.
Finalement le Pass Culture prend la forme d’une application à télécharger sur smartphone, et existera aussi  en version web pour les territoires subissant la fracture numérique. Ces objectifs sont de faciliter l’accès de tous à la culture,  promouvoir la diversité culturelle et favoriser l’autonomie des jeunes face à la culture, en particulier des jeunes âgés de 18 ans. Ce qui fait son originalité dans les politiques publiques liées à la culture, c’est qu’il repose sur la demande des utilisateurs. En général et par tradition, les subventions de l’Etat vont à des structures culturelles qui font des offres aux publics. Avec ce dispositif d’un nouveau genre, la subvention publique va directement au public jeune qui choisit ce qui l’intéresse parmi une offre de 700 partenaires. Autre spécificité, l’argent public misé est en plus faible part que l’argent privé : pour 100 euros de l’Etat, 400 euros du secteur de l’industrie culturelle privée créditent le Pass culture pour chaque jeune de plus de 18 ans. Jeune qui est d’ailleurs plus souvent appelé « consommateur » que « jeune citoyen » par les porteurs du projet qui viennent de présenter leur « produit » à la commission Education et Culture de l’Assemblée Nationale.
Le produit est moderne, attractif, ludique, en adéquation avec l’air du temps et les pratiques des 98% de jeunes de plus de 18 ans qui possèdent un smartphone. Il propose de nombreuses formes culturelles adaptées aux envies de la jeunesse : jeux vidéo et abonnements numériques (plafonnés à 200 euros), mais aussi tente de les faire venir à des pratiques encore inconnues d’eux : théâtre, musées,.. Les offres sont géo-localisées et sont tout autant locales que nationales. Un beau dispositif donc, bien pensé. Mais il entre en concurrence avec de nombreux autres existants déjà en région, et qui peinent à être utilisés par les mêmes jeunes : cartes jeunes, pass jeunes, etc….Un outil semblable a été mis en place en Italie, puis abandonné car trop peu utilisé ou détourné pour revendre des produits culturels non consommés sur un marché parallèle….C’est bien l’idée même de dispositif de consommation culturelle qui est contestable.
Pour l’UNSA Education, l’accès à la culture pour le plus grand nombre, jeunes ou moins jeunes, passe par l’éducation qui émancipe et permet l’ouverture à autrui et le partage des cultures. Ce qui a pour conséquence politique de tout miser sur l’éducation artistique et culturelle, sur un temps long et continu, en formant les acteurs éducatifs à devenir des passeurs de culture, des porteurs de projets de la maternelle à l’université, qui permettront à chacun.e de vivre la culture, d’en éprouver la diveresité et ensuite d’en devenir consommateur et acteur. Le Pass culture pourrait alors venir en prolongement de ce temps long éducatif….et là ce serait une bonne idée !