Pas d’extrême droite ? Vraiment ?
Tout en se défendant, en France, d’être d’extrême droite le Front national s’est félicité d’une victoire future du FPÖ, avant de se désoler de la défaite de ce parti d’extrême droite.
Car si ce dimanche 4 décembre, les autrichiens ont fait le choix d’un président démocrate en la personne d’Alexander Van Der Bellen, 2 124 661 électeurs soit près de 30% avaient eux choisis de soutenir le candidat du FPÖ Norbert Hofer…
Que savons du FPÖ?
Le Parti de la Liberté d’Autriche est un parti nationaliste fondé en 1955. C’est sous la présidence de Jörg Haider (1986-2001) qu’il réoriente son discours vers la droite nationaliste et populiste. En réinterprétant le passé nazi de l’Autriche (1991 : « le 3ème Reich aurait été plus efficace que le gouvernement de Vienne dans la politique de l’emploi »), le FPÖ glisse de plus en plus vers l’extrême droite et remet au goût du jour un pangermanisme disparu depuis la défaite nazie.
Adepte d’une politique économique libérale (baisse des impôts, diminution de l’intervention de l’Etat, libéralisation du « marché »…) le FPÖ fait de la lutte contre l’Islam et l’immigration l’un de ses cheval de bataille. Il prône une opposition intransigeante vis à vis de cette religion et souhaite l’interdiction de toute immigration en provenance d’un pays musulman.
En juin 2015, le FPÖ rejoint le groupe Identité, Tradition, Souveraineté au Parlement Européen constitué en grande partie par les députés Front National français.
Croire que cette défaite est une victoire pour les démocrates que nous sommes serait allé bien trop vite. N’oublions pas que le FPÖ est arrivé en tête (et très largement) au 1er tour avec 35,05% des voix (les Verts 21,34, le SPÖ 18,94, le ÖVP 11,28%) et que les deux grands partis historiques autrichiens (SPÖ et ÖVP) ont été éliminés.
Aujourd’hui le plafond de verre empêchant la conquête du pouvoir par un parti d’extrême droite est en train de se fissurer et les élections législatives prévues avant fin 2018 en Autriche risquent de consacrer le FPÖ comme numéro 1.
L’élection du 4 décembre peut à court terme satisfaire les démocrates humanistes que nous sommes mais nous ne devons pas baisser la garde.
Un mouvement de fond se dessine avec la montée des nationalismes et des populismes .L’histoire contemporaine est là pour nous rappeler quels sont les risques qui en découlent…
L’UNSA-Education reste et restera vigilante et ne cessera de dénoncer sans aucune concession ces partis dangereux pour l’immense majorité de nos concitoyens.
Du FN au FPÖ, du NPD allemand à PEGIDA, de Aube Dorée en Grèce à la Ligue du Nord italienne, à chaque fois leurs « élites » se posent en opposant du système en place pour « sauver » le peuple et lui rendre le pouvoir perdu.
Dirigé par des professionnels de la politique, ils veulent mener nos démocraties vers le repli identitaire, culturel et économique.
Ne nous laissons pas gruger pas ces discours.