Nos dossiers

Participation… dans les organisations syndicales aussi !

Toutes les enquêtes le montrent, les institutions suscitent de la méfiance voire de la défiance, auprès d’une majorité de Français.e.s et plus encore chez les jeunes. En parallèle, les processus de consultations et de débat collectifs se sont largement développés. La crise de la représentativité semble avoir fait de la démocratie participative un idéal inévitable.

Deux pratiques aussi importantes l’une que l’autre, mais qui pourtant sont encore trop souvent renvoyées dos à dos.

Donner de la place à chacun·e, pour qu’il ou elle estime avoir du poids sur les décisions qui le ou la concernent, partir du postulat que tout le monde est en mesure de contribuer … c’est ce qui est en train de se jouer. Comment le monde du travail pourrait-il en rester éloigné ?

Dans le domaine du dialogue social, la participation doit donc également trouver sa place. Dans l’entreprise, au niveau des branches,  des employeurs et de l’État,  renouer des échanges constructifs entre les partenaires sociaux est certes une première étape indispensable… mais insuffisante. La parole doit pouvoir être donnée et circuler plus largement : enquêtes, sondages, baromètres… sont autant d’occasion de recueillir l’avis des salarié.e.s, leurs ressentis, leurs principales aspirations et propositions.

S’il revient aux employeurs de permettre cette diversité des modes d’expression, ils ne sont pas les seuls à devoir faire cet effort. Les organisations syndicales ont en la matière également de gros progrès à faire, et certaines s’y attellent déjà. Trop souvent encore, il est fait reproche aux syndicats d’être trop distants des réalités de terrains, de prendre des positions éloignées des attentes de la « base ». Alors que les réseaux de délégué.e.s syndicaux et d’élu.e.s du personnel sont denses, ce sentiment s’explique davantage par un manque de sollicitation que par un réel éloignement.

Il convient pourtant de repenser, comme sur le plan politique et citoyen, comment le syndicat peut mieux et plus donner la parole aux salarié.e.s. Comment mieux les associer à la construction des décisions sans pour autant remettre en cause la dimension représentative des organisations syndicales mais en l’articulant avec une approche participative.

Développer la culture de la participation est autant une belle opportunité, qu’un défi à relever.

Elle ne s’improvise pas. Elle nécessite des règles précises, posées et connues de tou.te.s. Le CESE, qui a expérimenté plusieurs modalités de fonctionnement de la participation citoyenne, a remis un rapport sur la question qui fait référence.

C’est pourquoi c’est dans le cadre d’une recherche-action que l’UNSA Éducation a décidé d’initier la mise en place d’expérimentations de participation au niveau de ses structures territoriales. À la suite de son Baromètre annuel des métiers de l’éducation (dont la 10e édition vient de recueillir près de 43 000 réponses) et de la mise en place d’un rendez-vous annuel ouvert à tous les acteurs de l’éducation, cette démarche continue d’explorer de nouvelles pratiques syndicales, d’inventer de nouveaux espaces et de construire en marchant.

Face aux enjeux d’avenir que sont la transition écologique, la révolution numérique, répondre à la crise sociale, lutter contre les inégalités et les discriminations, la vitalité de notre système démocratique est cruciale. Le syndicalisme de demain peut et doit y contribuer, cela nécessite aussi que toutes les parties prenantes croient et jouent le jeu d’un dialogue social fort.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales