Ouverture des négociations Fonction publique: sous conditions pour l’UNSA
La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a ouvert le 7 octobre 2014 les négociations sur l’Avenir de la Fonction publique (parcours professionnels, carrières, rémunérations. Au nom de l’UNSA Fonction publique, Guy Barbier a rappelé, dans une déclaration préalable, comment l’UNSA entendait s’inscrire dans cette négociation.
Mardi 7 octobre 2014, la ministre de la Fonction publique a ouvert — enfin! — le cycle de négociations sur l’Avenir de la Fonction publique (parcours professionnels, carrières, rémunérations). Elles devraient durer jusqu’en mai 2015, avec une interruption entre novembre et début décembre compte tenu des élections professionnelles dans la Fonction publique.
Les réunions thématiques donneront lieu à des «réunions de synthèse» présidées par la ministre pour faire l’état des points d’accord et de désaccord, la synthèse générale intervenant en fin de processus.
Dans le contexte serré (c’est le moins que l’on puisse dire) que l’on connaît, la ministre envisage des mesures dans un cadre pluriannuel (avec un financement arbitré dans le «triennal budgétaire»), et de premières mesures en janvier 2016. Les négociations pourraient déboucher sur des accords thématiques (avec des signatures à géométrie variable) plutôt qu’une proposition d’accord global.
Au nom de l’UNSA, Guy Barbier a rappelé, dans une déclaration ferme, à quelles conditions comptions nous engager dans la négociation. Indiquant son accord sur la méthode proposée, il a souligné que nous étions déterminés à avancer — prioritairement sur la question de la reconstruction de l’architecture statutaire —, mais que l’UNSA, en toute indépendance, se prononcera en fonction du contenu en étant prête «à prendre ses responsabilités au cas par cas».
L’objectif pour nous n’est pas d’accroître le niveau des revendications affichées, mais bien de faire en sorte que la situation des personnels titulaires ou contractuels de la Fonction publique s’améliore concrètement et durablement, dans le respect des principes fondateur d’une fonction publique de carrière statutaire garante de la continuité du service public.
Luc Bentz
Déclaration de Guy Barbier,
secrétaire général de l’UNSA Fonction publique,
à la réunion du 7 octobre 2014
(ministre/organisations syndicales)
Comme nous nous sommes déjà exprimés à plusieurs reprises dans le cadre des premières réunions d’ouverture de négociations, je vais être bref et rappeler en peu de mots le point de vue de l’UNSA.
Axe 3 de l’agenda issu de la première Grande Conférence sociale de juillet 2012, lancé par vous-même, la ministre en février 2013 avec promesse de calendrier et renvoi au rapport Pêcheur. Après trois vraies fausses ouvertures de négociations, nous sommes à mi mandature avec toujours aussi peu de certitudes…
Nous oscillons entre optimisme raisonné et, plus sûrement pessimisme raisonné… notamment après les dernières annonces budgétaires. Les fonctionnaires sont priés de serrer leur ceinture d’un cran: cinq années de blocage du point d’indice, la diminution pour la seconde année consécutive des enveloppes catégorielles prévues pour les agents de l’État.
Le gel du point ne fonde pas durablement une politique salariale disait Bernard Pêcheur… et, pour l’autre choix, même la Cour des comptes pourtant inventive sur le sujet des rémunérations des fonctionnaires, pensait qu’une nouvelle diminution des enveloppes catégorielles n’était pas possible… c’est dire. Cette politique n’est pas la bonne.
Vous l’avez souligné vous-même récemment : la Fonction publique a perdu de son attractivité. La grille est déstructurée.
Avenir de la Fonction publique…
Le changement d’intitulé est signifiant… Ce ne sont pas les récentes déclarations sur les fonctionnaires qui peuvent les rassurer. Désignés comme boucs émissaires de toutes les difficultés du pays on fait peu de cas de leur professionnalisme et de leur engagement au service de l’intérêt général.
Nous sommes à un tournant et l’UNSA est prête à le prendre sous certaines conditions :
- avoir un engagement ferme de la capacité à négocier et des moyens pour mener la négociation ;
- qu’une majorité d’organisations s’y engage, conformément à l’esprit des « accords de Bercy » signés par l’UNSA ;
- que le rythme des réunions soit compatible avec le temps syndical (retour vers les instances et bien évidemment la préparation des élections professionnelles).
Nous sommes prêts à discuter tous les sujets mis sur la table et à prendre nos responsabilités au cas par cas.